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L’intelligence artificielle pourrait affecter 300 millions d’emplois dans le monde

29 mars 2023
Par Kesso Diallo
Les emplois administratifs sont les plus exposés à une automatisation par l'IA.
Les emplois administratifs sont les plus exposés à une automatisation par l'IA. ©Blue Planet Studio / Shutterstock

Selon une étude de Goldman Sachs, un quart du travail actuel aux États-Unis et en Europe pourrait être automatisé avec cette technologie.

Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, comme ChatGPT, pourraient entraîner des « perturbations importantes » sur le marché du travail. C’est ce qu’indique Goldman Sachs dans un rapport publié dimanche. Selon la banque d’investissement, cette technologie menace environ 300 millions d’emplois à temps plein dans le monde. Dans les grandes économies que sont les États-Unis et l’Europe, elle pourrait remplacer un quart du travail actuel. « Environ les deux tiers des emplois actuels sont exposés à certains degrés d’automatisation de l’IA », indiquent également les auteurs.

Leurs estimations sont basées sur une analyse de données américaines et européennes sur les tâches généralement effectuées dans des milliers de professions. Selon eux, l’IA sera capable d’en réaliser plusieurs telles que remplir les déclarations de revenus d’une petite entreprise ou documenter les résultats d’une enquête sur une scène de crime. Ils ne considèrent cependant pas que cette technologie sera utilisée pour des tâches plus sensibles comme le rendu d’une décision de justice ou la vérification de l’état d’un patient en soins intensifs.

Des emplois plus ou moins exposés à une automatisation par l’IA

Certains emplois seront évidemment plus touchés que d’autres. C’est notamment le cas des emplois administratifs et de bureau aux États-Unis, qui ont la plus forte proportion de tâches pouvant être automatisées (46%). Viennent ensuite le travail juridique (44%), les secteurs de l’architecture et de l’ingénierie (37%), et celui des sciences de la vie, physiques et sociales (36%). Les emplois de soutien administratif sont aussi les premiers exposés à une automatisation par l’IA (45%) en Europe. Sont également concernés les professions intellectuelles et scientifiques (34%), les professions intermédiaires (31%) et les responsables (29%).

À l’autre extrémité de l’échelle, les emplois les moins exposés à cette automatisation sont le nettoyage, l’installation et la réparation, ainsi que les métiers dans le secteur de la construction et de l’artisanat, et les professions élémentaires pour ces deux grandes économies.

D’un autre côté, les auteurs indiquent que l’IA pourrait entraîner un boom de la productivité et faire progresser le PIB annuel mondial de 7% sur une période de dix ans. Bien que les données montrent que cette technologie aura sans aucun doute un impact sur le marché du travail, ils ignorent à quel point elle sera vraiment perturbatrice. « L’impact de l’IA dépendra en fin de compte de sa capacité et de son délai d’adoption », concluent-ils.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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