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Même le patron d’OpenAI (ChatGPT), a « un peu peur » de l’IA

22 mars 2023
Par Kesso Diallo
Le PDG a évoqué ses préoccupations au sujet de l'IA lors d'une interview.
Le PDG a évoqué ses préoccupations au sujet de l'IA lors d'une interview. ©rafapress / Shutterstock

Sam Altman craint, entre autres, que l’intelligence artificielle soit utilisée pour des campagnes de désinformation et des cyberattaques.

À la tête de la société à l’origine de ChatGPT, Sam Altman pense que l’intelligence artificielle (IA) est « la meilleure technologie que l’humanité ait jamais conçu ». Pourtant, si le PDG d’OpenAI estime qu’elle peut remodeler la société telle que nous la connaissons, il s’inquiète aussi des dangers qu’elle comporte. C’est ce qu’il a déclaré lors d’une interview avec ABC News. « Nous devons être prudents ici. Je pense que les gens devraient se réjouir que nous ayons un peu peur », a-t-il indiqué.

Parmi les préoccupations de Sam Altman figure notamment la potentielle utilisation de ces modèles d’IA « pour la désinformation à grande échelle ». Les chatbots comme ChatGPT ont beau disposer de capacités impressionnantes, ils peuvent en effet fournir des informations fausses et trompeuses, comme l’a montré une récente étude de la startup NewsGuard.

Des craintes justifiées

Le PDG d’OpenAI craint également qu’ils soient utilisés pour mener des cyberattaques « maintenant qu’ils deviennent meilleurs pour écrire du code informatique ». Une inquiétude qui n’est pas infondée, des cybercriminels les utilisant déjà pour créer des logiciels malveillants ou même pour en propager à l’aide de vidéos générées par l’IA sur YouTube.

Alors qu’OpenAI a mis en place des garde-fous pour limiter la création de contenus illégaux ou encore dangereux avec ses outils, Sam Altman s’inquiète aussi du fait que « nous ne serons pas les seuls créateurs de cette technologie ». « Il y aura d’autres personnes qui ne mettront pas certaines des limites de sécurité que nous avons », a-t-il déclaré, soulignant notamment le risque que des gouvernements autoritaires développent leurs propres versions de ces modèles. Le géant chinois Baidu vient par exemple de dévoiler sa propre version de ChatGPT, baptisée Ernie Bot. De plus, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré en 2017 que le leader du secteur de l’IA « sera le maître du monde ». Des propos jugés « glaçants » par le PDG d’OpenAI.

Enfin, concernant les craintes selon lesquelles l’IA remplacera des emplois, Sam Altman a affirmé que ce sera probablement le cas dans un avenir proche, s’inquiétant de la rapidité avec laquelle cela pourrait se produire. Si « elle va supprimer beaucoup d’emplois actuels », il pense qu’il sera possible d’en « créer de bien meilleurs ».

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste