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Quels sont les nouveaux métiers liés à l’IA ?

30 septembre 2023
Par Kesso Diallo
Certains nouveaux métiers liés à l'IA ont déjà commencé à émerger.
Certains nouveaux métiers liés à l'IA ont déjà commencé à émerger. ©Stokkete/Shutterstock

Si l’intelligence artificielle inquiète dans le monde du travail par sa capacité à remplacer certains emplois, cette technologie va aussi créer de nouveaux métiers.

Pour beaucoup, l’intelligence artificielle (IA) est une menace dans le monde du travail, encore plus depuis l’arrivée de systèmes comme ChatGPT d’OpenAI ou Bard de Google. De nombreux employé·e·s craignent d’être remplacé·e·s par cette technologie, ce qui est déjà arrivé dans certaines entreprises. Si l’IA peut être synonyme de destruction d’emplois, elle peut aussi en créer de nouveaux. Ces métiers font partie des 85 % d’emplois qui n’existent pas encore, selon le rapport publié par l’Institute for the Future (Institut pour le futur) et Dell Technologies en 2017.

« La demande de spécialistes de l’IA et de l’apprentissage automatique devrait croître de 40 %, soit 1 million d’emplois, car l’utilisation de l’IA et de l’apprentissage automatique stimule la transformation continue du secteur », indique le Forum économique mondial dans son rapport sur l’avenir de l’emploi 2023. Petit tour de ces nouveaux métiers liés à l’IA. 

Prompt engineer

Certaines de ces professions ont déjà commencé à émerger, dont le métier de prompt engineer (« ingénieur de prompt »). Expert dans l’écriture pour les chatbots, il conçoit des prompts, soit des phrases que ces systèmes vont interpréter pour générer les résultats désirés. Les prompts engineers sont de plus en recherchés par les entreprises, et pas seulement celles qui sont spécialisées dans l’IA. Selon les données de LinkedIn partagées avec le Time, le nombre de publications faisant référence à l’IA générative a été multiplié par 36 par rapport à l’année dernière. 

Des offres d’emploi pour ce poste sont aussi présentes sur les sites de recherche d’emploi pour des hôpitaux ou des cabinets de conseil. « Votre rôle : concevoir, développer, affiner et optimiser les prompts textuels générées par l’IA pour garantir qu’ils sont précis, attrayants et pertinents pour diverses applications. Cela comprend des modèles et des prompts de traitement du langage naturel (NLP) qui améliorent les performances et l’efficacité des modèles de langage et des systèmes d’IA conversationnelle », indique l’une d’elles, publiée par le groupe automobile Stellantis sur Indeed. 

Entraîneur·e d’IA

Générer des textes, répondre aux questions, aider au diagnostic d’une maladie… L’IA est présente dans de nombreux domaines (finance, santé, justice, etc.). Ces systèmes sont ainsi capables de réaliser de nombreuses tâches, mais cela n’arrive pas par magie. Il est en effet nécessaire de les entraîner, notamment avec des données, afin d’atteindre les résultats attendus.

Pour qu’une IA soit déployée, elle doit être autonome, mais elle ne peut pas y parvenir seule. C’est là que l’entraîneur·e d’IA entre en jeu, permettant à ces systèmes d’acquérir des compétences comme la reconnaissance d’objets, la capacité de jouer au jeu de go ou encore de dribbler un ballon. Et même lorsqu’ils parviennent à réaliser ces tâches, ces outils sont loin d’être parfaits, pouvant commettre des erreurs ou générer de fausses informations. Il faut non seulement les entraîner, mais aussi constamment améliorer leurs performances. Avec les progrès de cette technologie, il est plus que probable que la demande d’entraîneur·e·s d’IA augmente dans les prochaines années.

Concepteur·rice de personnalités d’IA

Autre domaine émergent dans le domaine de l’IA : la conception de personnalités. Derrière les assistants virtuels comme Siri ou Alexa se cachent en effet des concepteurs et conceptrices de personnalités d’IA. Les chatbots peuvent, eux aussi, être dotés de diverses personnalités. Tel est le cas de Bing AI, l’agent conversationnel de Microsoft, qui permet aux utilisateurs et utilisatrices de choisir entre trois tons de conversations (créatif, équilibré et précis). 

« Les concepteurs de personnalité IA sont des professionnels qui se spécialisent dans la création de personnages virtuels dotés d’une personnalité unique et réaliste (…) L’objectif principal d’un concepteur de personnalité IA est de créer des personnages qui peuvent interagir avec les utilisateurs de manière convaincante et naturelle. Cela implique de développer des modèles comportementaux, émotionnels et cognitifs pour les personnages virtuels, en utilisant des techniques d’apprentissage automatique et d’IA », explique Bing AI. Outre les chatbots et les assistants virtuels, ces personnages sont utilisés dans de nombreux domaines, comme les jeux vidéo ou les simulations. 

©Capture d'écran / Bing AI

L’IA se développant dans de nombreux secteurs, ces concepteur·rice·s de personnalités sont amené·e·s à être de plus en recherché·e·s. Ils devraient par exemple être utiles dans le monde des réseaux sociaux. Cette semaine, Meta a en effet dévoilé une série de chatbots pour Instagram, WhatsApp et Messenger, dont 28 IA personnalisées incarnées par des célébrités et influenceurs. Et la firme ne compte pas s’arrêter là, prévoyant d’ajouter d’autres robots conversationnels.

Responsable éthique en IA

L’IA est utile à bien des égards, mais elle est aussi problématique. Cette technologie génère en effet des préoccupations éthiques, comme les biais qui sont susceptibles de porter préjudice à des individus. On les retrouve avec la reconnaissance faciale, mais aussi avec les robots et les IA génératrices d’images

L’éthicien·ne devrait permettre de résoudre ces problèmes. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un·e expert·e qui se concentre sur les questions éthiques liées à l’utilisation de l’IA. Concrètement, cette personne est chargée de veiller à ce que ces outils soient conformes aux principes fondamentaux de la société et des libertés humaines (respect de la vie privée, neutralité, équité, respect de la diversité, etc.). La ou responsable en éthique peut ainsi être impliqué·e dans toutes les phases d’un produit d’IA – de sa recherche à sa commercialisation, en passant par son développement. Il ou elle travaille aussi en étroite collaboration avec les développeur·se·s et ingénieur·e·s afin d’identifier et prévenir les risques éthiques liés à cette technologie. 

Responsable d’équipe humain-machine

Selon une étude de Goldman Sachs, l’intelligence artificielle pourrait affecter environ 300 millions d’emplois dans le monde, étant plus tard capable de réaliser plusieurs tâches comme remplir les déclarations de revenus d’une petite entreprise ou documenter les résultats d’une enquête sur une scène de crime. Une autre étude, menée par l’université de Pennsylvanie en collaboration avec OpenAI, indique elle que près de 80 % des métiers verront au moins 10 % de leurs tâches effectuées par l’IA. Pour 19 % des professions, on passe même à 50 %. 

Autrement dit, nous serons amené·e·s à travailler avec cette technologie. Certain·e·s l’utilisent d’ailleurs déjà pour les aider dans leur travail. Mais encore faut-il que toutes les intelligences, humaines et artificielles, fonctionnent bien ensemble. C’est là que le ou la responsable d’équipe humain-machine intervient. Avec l’intégration croissante de ces systèmes dans le monde du travail, il ou elle devra s’assurer que les deux travaillent de façon harmonieuse et efficace pour atteindre les objectifs désirés.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste