
Une étude de Semrush dresse le bilan de ChatGPT Search et de comment les différents groupes démographiques utilisent cet outil par rapport aux moteurs de recherche traditionnels.
Si nous savons déjà qu’il vaut mieux éviter de se reposer sur ChatGPT Search pour suivre l’actualité, nous sommes de plus en plus nombreux à délaisser les moteurs de recherche traditionnels comme Google au profit des intelligences artificielles. C’est l’une des trouvailles de Semrush, entreprise spécialisée dans le référencement de sites web sur Internet, qui se concentre en particulier sur la fonction Search de ChatGPT, officiellement lancée en octobre dernier.
Une fonction Search encore peu utilisée
Un peu comme le moteur spécialisé Perplexity, ChatGPT Search permet à l’internaute de recevoir en réponse d’un prompt une page qui lui résume les informations présentes dans les résultats de recherche les plus pertinents. Pourtant, il ressort de l’étude de Semrush que c’est une fonction encore relativement méconnue des utilisateurs et utilisatrices de ChatGPT – l’outil étant lui-même considéré comme un moteur de recherche dernier cri par beaucoup.
Pour schématiser : une requête ChatGPT par défaut va entraîner la génération d’une réponse basée sur les connaissances internes de l’IA. Elles peuvent donc être datées ou incorrectes. En activant Search, le modèle de langage va scruter le Web pour confronter ses connaissances à l’actualité, améliorant a priori la pertinence de sa réponse. Dans certains cas, ChatGPT peut prendre l’initiative d’activer Search lui-même, mais dans 54 % des cas, affirme Semrush, les requêtes sont transmises sans que Search soit activé.
L’entreprise spécialisée note aussi de grandes différences dans la façon dont nous interagissons avec l’IA si le mode Search est activé ou non. En moyenne, un prompt ChatGPT compte 23 mots (maximum 2700 mots). Avec Search, on tombe à 4,2 mots (maximum 301 mots). « Les utilisateurs adoptent un mode de recherche plus direct » avec Search, analyse Semrush. Une économie de mots directement héritée de notre façon d’interagir avec Google, auquel on écrit rarement des phrases détaillées pour trouver ce que l’on cherche.
Par ailleurs, on ne rechercherait pas la même chose sur un moteur traditionnel et sur ChatGPT. Les requêtes habituelles se décomposent en quatre grands groupes : navigationnel, informationnel, commercial ou transactionnel. Or, sur ChatGPT, « seulement 30 % des requêtes de ChatGPT dans notre ensemble de données pouvaient être identifiées comme appartenant à l’une de ces catégories traditionnelles. Les 70 % restants consistaient en des requêtes uniques, rarement observées dans les moteurs de recherche classiques, ce qui suggère que les utilisateurs trouvent de nouvelles façons de résoudre des problèmes et de recueillir des informations. »

L’IA beaucoup plus prisée des jeunes
Quid de la démographie ? On le sait, l’intelligence artificielle est un domaine que les jeunes générations se sont vite approprié. Et cet état de fait s’illustre sans grande surprise dans l’étude de Semrush.
Google touche une audience extrêmement variée en sa qualité d’accès « par défaut » à Internet au sens où on l’entend ici. ChatGPT, lui, est utilisé en grande majorité par une audience masculine (59 %), et à 46,7 % par des 18-24 ans. Google, lui, ne compte que 24,7 % de cette population parmi ses utilisateurs et utilisatrices. Lorsqu’on s’intéresse aux plus âgés, l’écart est encore plus parlant : 8,2 % des plus de 65 ans utilisent Google, contre 2,6 % pour ChatGPT.
Comme pour suggérer qu’OpenAI connaît son audience, Semrush note que l’outil de recherche web de ChatGPT a ainsi tendance à rediriger davantage ses usagers vers des plateformes d’apprentissage et des ressources d’informations pratiques. Plus généraliste, Google hiérarchise moins les résultats en fonction de leur caractère éducatif. Mais cela pourrait changer à mesure que les résumés par IA s’inviteront dans les résultats de recherche (avec plus de succès qu’il y a un an, on l’espère).