La Suédoise publiait en mars dernier Astrologie, bande dessinée humoristique sur les signes astrologiques.
Star en Suède grâce à ses bandes dessinées et ses podcasts, Liv Strömquist étudie depuis plusieurs années la société, avec un humour aiguisé et engagé. Depuis ses début dans les années 2000, l’autrice dissèque avec minutie des thèmes comme la sexualité, la virilité, la domination, le couple… Publié aux éditions Rackham, Astrologie, sa dernière bande dessinée, s’intéressait à notre rapport à cette croyance. Écrit pour les amateurs et amatrices d’astrologie, mais aussi ses détracteur·rice·s, le dernier livre de Liv Strömquist décrypte avec humour les caractères de chaque signe, ceux des célébrités et la compatibilité amoureuse en fonction du jour de la naissance.
Entre satire et théorie
Puisant l’inspiration dans sa vie personnelle, la pop culture et des anecdotes, Liv Strömquist se revendique du mouvement punk et DIY pour ses bandes-dessinées de vulgarisation humoristique. Née à Lund en 1979, la Suédoise suit un cursus mélangeant sociologie, philosophie et sciences politique, ce qui lui donne le goût de la recherche et de la rigueur universitaire. Après avoir assisté à une conférence féministe dans un café alternatif, l’autrice s’intéresse de près à la place des femmes dans la société et commence par publier des fanzines réalisés avec des amis.
Son travail devient très populaire dans les milieux militants, notamment avec la publication des Sentiments du prince Charles (2012), dans lequel elle critique le fonctionnement sexiste du couple hétérosexuel et de la famille. La BD La Rose la plus rouge s’épanouit (2019), analyse quant à elle la peur de l’engagement chez les hommes. Leonardo DiCaprio y devenait par exemple un Barbe-Bleue des temps modernes, quittant en permanence ses partenaires pour de nouvelles femmes plus jeunes. L’œuvre de Liv Strömquist a été plusieurs fois adaptée au théâtre en Suède, ainsi qu’à Genève, au théâtre du Loup en 2021.
En 2022, le travail de Liv Strömquist était exposé au Pavillon des Canaux, à Paris, en collaboration avec l’Institut suédois dans une exposition intitulée : Le Divan de Liv – ou les luttes féministes dans l’œuvre de Liv Strömquist.