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Il y a dix ans, le post-punk rageur du groupe féminin Savages

08 mars 2023
Par Edouard Lebigre
C'est à Londres que la poitevine Jehnny Beth a débuté sa carrière musicale.
C'est à Londres que la poitevine Jehnny Beth a débuté sa carrière musicale. ©Shutterstock/Christian Bertrand

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, retour sur l’explosion de Savages, groupe féminin et électrique.

Des notes inquiétantes, la voix de Joan Blondell dans Opening night de John Cassavetes, puis, un riff de basse joué tout en puissance rejoint par le reste du groupe et la voix de Jehnny Beth… Shut up, premier morceau de Silence Yourself est un des moments fort de l’année musicale en 2013. Un peu moins de 40 minutes plus tard et l’album s’achève dans les envolées noise de Marshal Dear : le phénomène Savages est né.

En puisant son inspiration dans le post-punk des années 1970, le quatuor de musiciennes en appelle à la musique des Stranglers, de Siouxsie and the Banshees, ainsi qu’au fantôme de Ian Curtis de Joy Division. Après ce premier album éclatant, Savages devient une des grandes attractions de l’année en concert et en festival. Look androgyne, tenues noires réglementaires, attitude agressive… Le groupe anglais revitalise un rock pourtant en recherche de rockstars dans les années 2010. Déterminante dans le succès du groupe, Jehnny Beth devient l’image d’une colère longtemps cachée et devient le leader d’une formation nominée au prestigieux Mercury Prize pour Silence Yourself.

Une Française expatriée à Londres

Née à Poitiers en 1984, Jehnny Beth, née Camille Berthomier, part à Londres en 2005 avec son compagnon Nicolas Congé, alias Johnny Hostile. Après la création du duo John & Jehn, la musicienne crée Savages avec la guitariste Gemma Thompson et rencontre un grand succès avec la sortie du premier album en 2013. Visage de la formation londonienne, Jehnny Beth se déchaîne dans des prestations scéniques remarquées, tout en tension et en hargne. Après un deuxième album en 2016, Adore Life, lui aussi nommé au Mercury Prize, le groupe donne ses dernières représentations en 2017, alors que Jehnny Beth commence une carrière solo. Après avoir collaboré avec Gorillaz et Julian Casablancas des Strokes, la Française signe son premier album sous son nom en 2020 avec To Love is to Live, album tout en contraste, entre ballades au piano et metal bruitiste.

En parallèle de sa carrière musicale, Jehnny Beth est également actrice. En 2018, sa performance dans Un Amour impossible lui vaut une nomination pour le César de la meilleure révélation féminine.

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