L’édition 2023 du Sidaction a lieu du 24 au 26 mars. À cette occasion, retour sur trois œuvres qui racontent la lutte contre le SIDA.
1 Pillules bleues, Frederik Peeters, 2001
Roman graphique autobiographique, Pillules bleues raconte la relation de Frederik Peeters avec Cati, une ancienne connaissance du lycée. Alors que les deux amants commencent à se fréquenter, Cati dévoile rapidement la vérité sur son état : elle est séropositive, son fils de quatre ans aussi. Frederik Peeters découvre alors les contraintes, mais aussi les joies, de la vie avec une personne malade. Loin du misérabilisme attendu, l’auteur raconte cette famille recomposée, entre inquiétudes et moments de bonheur pur lorsque les difficultés sont surmontées. Documentaire touchant sur la maladie, Pillules bleues s’impose comme une des meilleures œuvres sur le quotidien des personnes séropositives, entre angoisse, colère et culpabilité. Succès à sa sortie en 2001, le roman graphique est adapté en 2014 à la télévision par Arte, avec Guillaume Gouix et Florence Loiret-Caille.
2 120 Battements par minute, Romain Campillo, 2017
Grand Prix du Jury au festival de Cannes en 2017, 120 Battements par minute revient sur les débuts de l’association Act-Up, créée en 1989. Alors que l’épidémie de SIDA se propage depuis dix ans, le film se concentre sur ces militants et leur colère, dans une société qui traite ses malades dans l’indifférence générale. Capitales dans le long-métrage, les scènes de réunion soulignent l’importance du débat et du dialogue dans la genèse d’une lutte, pour faire changer les mentalités et faire progresser la prévention. En suivant l’histoire de Sean et de Nathan, Romain Campillo rend un hommage vibrant à ces jeunes, bien décidés à utiliser leurs dernières forces dans leur combat, alors que la mort les guette pour certains. Le film remporte cinq César en 2018, dont ceux du meilleur film et de la meilleure musique signée Arnaud Rebotini.
3 Dallas Buyers Club, Jean-Marc Vallée, 2013
Cowboy de rodéo et électricien, Ron Woodroof est un jour diagnostiqué séropositif au VIH. Pour ce macho violent et homophobe, l’annonce des médecins qu’il ne lui reste que 30 jours à vivre marque le début d’une rocambolesque quête qui le mènera à la création des « Dallas Buyers Club » du titre. Ces lieux, créés dans la plus parfaite illégalité, deviennent le seul moyen pour les malades de l’époque de se procurer des médicaments de remplacement, alors interdits par la FDA, l’organisme chargé de leur régulation sur le territoire américain. L’histoire de Ron devient alors celle des malades dans les années 1980, où les personnes atteintes par le virus du SIDA étaient des marginaux, balayés d’un revers de la main par la société et le gouvernement. Alors que son film présente toutes les caractéristiques du « film à Oscar », le québécois Jean-Marc Vallée livre un long-métrage touchant, inspiré d’une histoire vraie, et offre à Matthew McConaughey un de ses rôles les plus marquants.
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