
La plateforme Netflix propose ce 25 avril 2025 un nouveau film d’action ultra-violent par le réalisateur de The Raid, Gareth Evans. Critique.
Que cela soit pour Gareth Evans ou pour Tom Hardy, on peut dire que le retour aux choses sérieuses étaient particulièrement attendu. Le premier, réalisateur estimé de The Raid (2011) et The Raid 2 (2014) n’avait plus proposé de film depuis le thriller religieux et horrifique Le bon apôtre en 2018 et se faisait définitivement trop rare.
Quand au second, une trilogie Venom sur plusieurs années a considérablement impacté sa carrière. Avec Ravage, Gareth Evans et Tom Hardy proposent ainsi un film d’action intense et brutal à la réalisation stylisée et à l’interprétation sauvage, malgré un scénario limité.

Dans Ravage, Tom Hardy incarne Walker, un policier gradé au fort caractère rongé par son passé. Lorsqu’une scène de crime met en cause le fils d’un politicien local lié à Walker, ce dernier voit l’occasion de changer de vie en accomplissant une dernière mission hors des clous. Notre héros va également tenter de protéger le suspect d’un homicide, malgré la volonté des gangs de la ville et des forces de l’ordre de mettre la main dessus. S’en suit une course contre la montre violente et impitoyable propice aux scènes d’actions incisives.
Les amateurs du style de Gareth Evans le savent : en lançant Ravage, l’espoir est avant tout de profiter de scènes d’actions lisibles ultra-stylisées et violentes, comme c’était le cas dans The Raid et sa suite. Le cinéaste gallois a, en effet, su développer un véritable langage cinématographique en quelques films seulement, qui passe par une brutalité décomplexée et un ressenti physique des mouvements et des coups. Ainsi, si Ravage n’a rien de neuf à proposer du côté de son intrigue — en restant une simple tentative de rédemption d’un flic traumatisé par son passé —, les séquences de combat et d’action ne déçoivent pas, bien qu’elles n’atteignent pas la virtuosité des premiers films du réalisateur.
Des combats violents réussis
Dans The Raid (ou dans son premier film, Merantau), Gareth Evans utilisait les arts martiaux pour animer ses combats. Le résultat en était instantanément addictif. En plus d’une grande inventivité dans les chorégraphies et dans le langage corporel, la mise en scène du cinéaste pouvait utiliser le talent martial de ses interprètes. Dans Ravage, il retourne à des affrontements plus bruts, moins soignés, créant une sensation de recul comparé au reste de sa filmographie, mais justifié, en réalité par l’intrigue et par les personnages présentés.
Les combats vont à l’essentiel et à l’efficacité. Si quelques mouvements visiblement en CGI font semblent faux, deux séquences particulièrement impressionnantes justifient à elles seules Ravage. Lors d’un très long affrontement dans un club, les personnages se déchirent, s’étripent et s’affrontent dans un bain de sang rappelant pourquoi Gareth Evans avait tant marqué lors de son apparition dans le cinéma. Au milieu de tout ça, Tom Hardy nous fait aussi savoir qu’il n’a rien perdu de sa superbe. Plus renfermé que dans ses derniers films (à l’exception de The Bikeriders, autre respiration nécessaire pour l’acteur), il retrouve un charisme bestial et animal, et utilise sa prestance physique pour répondre au style Gareth Evans.

Si le plaisir de retrouver Gareth Evans et Tom Hardy est ainsi indéniable, Ravage ne peut malheureusement compter que sur ses quelques séquences d’action inspirées pour convaincre. Avec un scénario limité et une construction laborieuse, le film ne parvient pas à être autre chose qu’une belle démonstration technique.
Trop confus la plupart du temps dans l’écriture, le cinéaste ne retrouve pas la simplicité suffisante d’un The Raid : un huis-clos dans un immeuble et un policier qui monte d’étages en étages et avance d’affrontements en affrontements. Ravage aurait pu se contenter d’aller plus rapidement à l’essentiel pour véritablement mettre en avant ses belles séquences d’action (à l’image de ce qu’un John Wick parvient souvent à faire). À la place, le long-métrage se perd dans une écriture trop poussive autour de personnages inexistants et clichés. À voir pour les coups donc, et pour Tom Hardy, aussi à l’aise quand il s’agit dans donner que d’en recevoir.
Ravage, de Gareth Evans, avec Tom Hardy, Forest Whitaker et Timothy Olyphant, 1h45, sur Netflix le 25 avril 2025.