Il a été créé en 1953, dans la mouvance des politiques de développement de la lecture publique et de démocratisation de l’accès à la culture. 70 ans après, le livre de poche reste un symbole populaire et un atout majeur pour les maisons d’édition.
« Pas cher et ultra pratique » sont les mots d’ordre qui ont initié, en 1953, la création d’un format littéraire à l’origine d’une petite révolution culturelle et commerciale. Ce bouquin de petite taille, facile à glisser dans une poche ou dans un sac, n’a rien perdu de son charme et continue de nous accompagner un peu partout depuis. Il comptabilise plus d’un milliard d’exemplaires vendus depuis sa création.
Chaque grande histoire contient une part de légende, et celle du livre de poche n’y échappe pas. La création de ce nouveau label est datée à 1953, mais il se raconte que la réflexion a démarré chez son créateur, l’éditeur Henri Filipacchi, pendant la guerre – quand il a vu un soldat ranger un petit ouvrage dans sa poche.
Quelques années plus tard, l’idée s’est concrétisée et le succès a été immédiat, avec son prix fixé à seulement deux francs. On retient Koenigsmark du romancier Pierre Benoît, comme étant le tout premier livre de poche édité.
Un format et une tendance inflexibles
Fer de lance d’une ambitieuse politique éditoriale, la création du livre de poche comme projet populaire a nécessité un mouvement de solidarité entre les nombreux éditeurs de l’époque. Toutes les maisons se sont alors accordées sur une maquette uniforme, à laquelle seraient adaptés les textes les plus divers. Mais aussi sur des principes inédits de diffusions, un prix bas. Ces postulats sont restés intacts puisque le poche reste aujourd’hui encore parfaitement reconnaissable à sa couverture illustrée et à sa tranche de couleurs vives. Seul le prix a changé, puisqu’il se vend désormais à 7,59 euros en moyenne.
Pour confirmer la tendance, l’an passé, on observait encore que six livres de poche figuraient dans le Top 10 des ventes de produits littéraires en France. Plus de 118 millions ont été vendus dans le pays en 2022, parmi lesquels on retrouve l’auteur Guillaume Musso, très apprécié du public.
Ce grand succès s’explique aussi par la rapidité de réaction dans la publication des livres de poche qui ne manquent pas d’accrocher le wagon des tendances. Comme, par exemple, quand Hachette réédite les romans Arsène Lupin de Maurice Leblanc en 2021, au pied levé du succès rencontré par Lupin, adaptation en série des histoires du gentleman cambrioleur par Netflix.
Faisant le pari de rester fidèle à lui-même dans la forme, tout en collant aux modes actuelles, le livre de poche a certainement encore devant lui de très belles décennies à fêter.