Après un premier Razr en 2019 et un Razr 5G en 2020, Motorola agrandit sa famille de smartphones pliants en dévoilant le Razr 2022. Un nouveau venu qui entend se poser en sérieux concurrent pour la Samsung Galaxy Flip 4. Voyons s’il a les moyens de ses ambitions.
Les smartphones pliants sont l’avenir de la téléphonie mobile. Cette phrase, vous l’avez lue des dizaines de fois ces dernières années si vous vous intéressez de près ou de loin aux nouvelles technologies. Néanmoins, cette prophétie ne s’est pas encore totalement concrétisée dans les rayons des boutiques. Les gammes Galaxy Fold et Galaxy Flip soufflent certes leur troisième bougie, mais la concurrence tarde à s’installer de manière pérenne.
Finalement, le seul fabricant à suivre un tant soit peu la cadence est Motorola. On en veut pour preuve le Razr 2022 tout juste annoncé par la marque pour les marchés occidentaux, mais dévoilé en Chine depuis l’été dernier. Il s’agit déjà de la troisième itération de cette gamme, après les Razr (2019) et Razr 5G (2020).
Design néo-rétro
La première chose qui frappe à la découverte de ce Razr 2022, c’est son design assez rétro. Tout comme son prédécesseur, l’appareil reprend en effet le look des tout premiers Razr de Motorola. Ces téléphones portables à clapet qui ont fait fureur à la fin des années 90 arboraient des bordures biseautées en haut et en bas de l’écran. Des lignes qui caractérisaient vraiment ces téléphones lorsqu’ils étaient repliés, et qu’on retrouve en partie sur le Razr 2022. Le fabricant promet en outre qu’il n’y a aucun creux entre les deux parties de son nouveau modèle lorsqu’il est replié.
Smartphone pliant oblige, l’appareil dispose d’un écran externe Quick View Display qui permet d’accéder à de nombreuses fonctions sans avoir à le déplier. Là encore, le précédent Razr 5G optait déjà pour la même configuration, avec un petit afficheur OLED de 2,7 pouces. Le constructeur promet toutefois que la nouvelle mouture de Quick View Display offrira plus de possibilités de personnalisation, à la fois pour les différents widgets et pour l’horloge.
Une fiche technique dépoussiérée
Une fois le smartphone ouvert, on découvre la première grande différence entre le nouveau venu et ses prédécesseurs. L’écran passe en effet d’une diagonale de 6,2’’ sur les deux premiers Razr à 6,7’’ sur ce modèle 2022. Une belle poussée de croissance, qui amène cet afficheur tactile à la même taille que celui de son principal concurrent, le Samsung Galaxy Flip 4.
Pour le reste, l’écran propose toutes les caractéristiques haut de gamme du moment, avec la technologie P-OLED, un taux de rafraîchissement de 144 Hz, la compatibilité HDR 10+ et la promesse de couvrir 100% de l’espace colorimétrique DCI-P3. Quant à la résolution de l’ensemble, elle est de “seulement” 1080 x 2400 pixels. Soit du Full HD+. C’est largement suffisant à l’usage et c’est mieux pour l’autonomie. Mais certains afficheurs haut de gamme proposent sensiblement plus.
Sous la capot, le Razr 2022 est également remis au goût du jour puisqu’il embarque un chipset Qualcomm Snapdragon 8+ Gen 1, l’une des puces les plus puissantes du moment. Le smartphone ne sera commercialisé en France que dans une seule version, dotée de 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage interne. Sans possibilité d’étendre la mémoire avec une carte microSD.
La photo évolue timidement
Côté photo, rappelons que les précédents modèles de la gamme Razr se contentaient d’un seul module grand-angle classique. La mouture 2022 fait enfin évoluer la formule, en accueillant un second module photo, doté cette fois d’une optique ultra grand-angle.
Le module classique est bien sûr toujours présent. Il dispose ici d’un assez gros capteur (1/1.5″) de 50 Mpx avec des pixels d’une taille de 2.0µm, d’une optique grand-angle (f/1,9) et d’une stabilisation optique (OIS). Comme dit plus haut, le second module embarque une optique ultra grand-angle avec un champ de vision de 121° (f/2.2) et un capteur de 13 Mpx (1,12µm). C’est ce même module qui sert aussi pour la photo macro. Coté vidéo, l’ensemble est capable de filmer jusqu’en 8K et en HDR.
Au-delà des caractéristiques, le format particulier du Razr 2022 permet quelques usages qui lui sont propres. Il est ainsi possible de transformer le bas de l’appareil en véritable trépied et de vous en servir comme un socle. Utile pour certains modes photo comme le Timelaps ou les selfies. Si un module photo frontal de 32 Mpx est bien présent, il est aussi possible d’utiliser les modules principaux (au dos) assez facilement même pour les selfies grâce à la présence du petit afficheur externe qui offre un retour parfait pour le cadrage.
Quelques points perfectibles
Le reste de la fiche technique indique quelques faiblesses. Si l’appréciation ou non d’un lecteur d’empreintes digitales intégré au bouton latéral d’allumage est avant tout une affaire de goûts, la compatibilité avec la seule norme IP52 et l’absence de recharge sans fil s’avèrent en revanche décevantes.
Du côté de l’autonomie, le Razr 2022 progresse sensiblement par rapport à son prédécesseur, avec une batterie de 3500 mAh, contre 2800 mAh auparavant. Mais une telle capacité reste un cran en dessous de celle des meilleurs smartphones classiques. Néanmoins, la présence de l’écran externe – moins énergivore – pourrait en partie compenser cet écart, puisqu’il permet de gérer la plupart des notifications sans avoir à déplier le téléphone. Et le téléphone s’avère également compatible avec la charge rapide TurboPower 30W.
La partie logicielle
Enfin, côté logiciel, le smartphone proposera Android 12 au lancement, puis bénéficiera de 2 ans de mises à jour majeures et 3 ans pour les patchs de sécurité. On retrouve toutes les fonctionnalités développées par la marque pour tirer au mieux parti de l’écran lorsqu’il est à moitié plié.
La fonction Ready For répond également présente. Pour mémoire, il s’agit de la possibilité de transformer le smartphone en véritable ordinateur en le connectant à un écran externe. Vous profitez alors d’une interface qui s’adapte, semblable à celle d’un ordinateur.
Le Motorola Razr 2022 est disponible dès aujourd’hui, au prix public conseillé de 1199 euros.