Décryptage

Dwayne Johnson, une figure emblématique de la pop culture made in USA

16 octobre 2022
Par Lisa Muratore
Dwayne Johnson, une figure emblématique de la pop culture made in USA
©Warner Bros.

Dwayne Johnson incarne à lui seul la success-story à l’américaine. Des rings de catch aux plateaux de cinéma, celui que l’on surnommait autrefois The Rock s’est imposé comme une icône du divertissement et une figure importante de la pop culture. Portrait.

Dwayne Johnson sera prochainement à l’affiche de Black Adam. Projet bélier qu’il porte depuis plusieurs années en tant que comédien et producteur aux côtés de Warner Bros., le nouveau film de super-héros DC est attendu le 19 octobre 2022 dans les salles obscures. L’occasion pour Dwayne Johnson d’enfiler le juste au corps noir et or emblématique de cet antihéros, mais surtout d’incarner une nouvelle facette du divertissement à l’américaine.

Depuis plusieurs années, la Dwayne-mania envahit les écrans. Véritable machine à blockbusters, Dwayne Johnson fait partie des acteurs les mieux payés d’Hollywood, avec un juteux cachet de 87,5 millions de dollars récoltés en 2020 selon le magazine Forbes. Le comédien est bankable, c’est indéniable, et il est vu par les studios comme une garantie de succès.

Une figure des blockbusters d’action

Bien que les superproductions auxquelles il participe soient souvent considérées comme des nanars d’action, grossiers et dopés à la testostérone, le public est toujours au rendez-vous. La saga Jumanji (2017-2019), modernisée sous son aile, a accouché de deux blockbusters, tandis que Red Notice sur Netflix a été l’un des plus gros coups de la plateforme en 2021. On doit aussi citer son entrée dans Fast & Furious 5 (2011) : son introduction dans la franchise lui a valu en 2019 son propre spin-off, Hobbs & Shaw, le comédien volant ainsi la vedette à l’incontournable Vin Diesel.

Dwayne Johnson et Jason Statham dans le spin-off de Fast & Furious, Hobbs & Shaw.©Universal Pictures

L’attrait du public et du cinéma pour la star peut s’expliquer de diverses manières. Pour commencer, Dwayne Johnson apparaît comme l’un des héritiers de la grande époque des action-heroes. Avant lui, Bruce Willis, Jean-Claude Van Damme, Sylvester Stallone ou encore Arnold Schwarzenegger ont pavé le chemin de muscles, de sueur et de répliques kitsch. Un triptyque qui accompagne le cinéma de Dwayne Johnson aujourd’hui et qu’il assume fièrement.

Dwayne Johnson et Kevin Hart dans Jumanji: Next Level.©Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH

L’acteur né en Californie s’inscrit également dans la continuité du rêve américain et s’appuie sur l’idée du self-made man, deux concepts qui ont toujours séduit les États-Unis. Dwayne Johnson les incarne à travers une carrière florissante, passée des rings de catch aux plateaux de cinéma, mais aussi par son corps lui-même. En effet, impossible de dissocier l’acteur de sa montagne de muscles. Dwayne Johnson est un physique, un gagne-pain qui lui a permis d’accéder au succès.

Avant Dwayne Johnson, il y avait The Rock

Dwayne Johnson a eu plusieurs vies. Si aujourd’hui on le connaît pour sa carrière hollywoodienne, il s’est autrefois illustré en tant que catcheur professionnel. Une passion qui lui vient de sa famille : enfant, il est entouré de combattants et de combattantes, avant de se lancer lui-même dans une carrière professionnelle pour la WWE et la WWF, sous le pseudonyme de Rocky Maivia. Il prendra plus tard celui de The Rock, un nom de scène qui lui colle à la peau depuis.

Dwayne Johnson est un ex-champion de catch.©WWE

Entre 1996 et 2004, il remporte de nombreux titres, dont dix fois celui de Champion du monde poids lourds. Grâce à son talent, il devient l’un des catcheurs les plus populaires de l’histoire de la compagnie. Il s’illustre aussi comme l’un des plus grands showmen de l’histoire du catch, et enflamme les foules avec ses nombreuses punchlines, ainsi que son duo aux côtés de Stone Cold Steve Austin.

Monsieur divertissement

Dwayne Johnson a le divertissement dans le sang. Si le cinéma et le catch représentent deux univers fondamentaux de l’entertainment, la star a repoussé les limites en faisant de sa propre vie un objet de divertissement à l’américaine. D’abord en publiant son autobiographie intitulée The Rock Says (2000), qui s’est placée à la première place de la New York Times Best Seller List durant plusieurs semaines. Plus récemment, Dwayne Johnson a produit la série Young Rock (2021), basée sur son enfance et son adolescence.

La star n’hésite pas non plus à publier sa vie sur les réseaux sociaux. De son entraînement intensif en salle aux cadeaux dantesques faits à ses proches, en passant par ses messages d’espoir et d’amour, Dwayne Johnson apparaît également comme un véritable influenceur du bonheur. Il n’oublie pas l’authenticité de son héritage – en Californie ainsi qu’en Nouvelle-Zélande – et l’importance de sa famille, des notions encore une fois très chères au patriotisme américain.

Ceci participe à créer la « marque » Dwayne Johnson. Un label (et une maison de production) auquel les projets centrés sur son parcours servent de vitrine. Pourtant, The Rock cultive une certaine bonhomie. Il ne se prend pas au sérieux, que ce soit en tant que héros de films d’action ou lorsqu’il s’affiche dans un registre comique, notamment aux côtés de son acolyte Kevin Hart. Cette double facette, entre superficialité encouragée et simplicité de l’homme, favorise l’attrait du public.

Dwayne Johnson assume pleinement cette dualité et n’hésite pas à la cultiver de part et d’autre du grand écran. Dernier projet en date : Black Adam. Après s’être consacré au grand spectacle, l’acteur s’aventure désormais sur le terrain des super-héros, là aussi terrain du sentiment et du patriotisme américains qui animent sa carrière.

Sa place dans l’histoire du divertissement au fil des deux dernières décennies en fait une figure majeure de la pop culture et une icône inédite du XXIe siècle. Tout ce qu’il touche se transforme en dollars et aucun domaine ne semble lui échapper. C’est peut-être pour cette raison qu’il a même envisagé une carrière en politique. Après tout, de catcheur et acteur à Président, il n’y a qu’un pas aux États-Unis.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste