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À Madrid, le musée du Prado enquête sur l’origine de certains de ses trésors 

23 septembre 2022
Par Félix Tardieu
Des visiteurs devant “Les Ménines” (1656) de Diego Vélasquez au musée du Prado.
Des visiteurs devant “Les Ménines” (1656) de Diego Vélasquez au musée du Prado. ©Rubiphoto/Shutterstock

D’après l’AFP, le célèbre musée du Prado (Madrid, Espagne), qui abrite entre autres les chefs-d’œuvre de Goya, Vélasquez, Le Greco ou Jérôme Bosch, a annoncé le 22 septembre avoir lancé une enquête sur l’origine d’une soixantaine d’œuvres issues de ses collections, dans le but de déterminer lesquelles auraient été spoliées pendant la guerre civile espagnole ou sous le régime franquiste. 

Le Prado, l’un des plus importants musées au monde (l’une des plus grandes collections de peintures européennes), a lancé une opération d’envergure – menée par Arturo Colorado Castellary, expert du patrimoine et de la guerre civile – visant à déterminer lesquelles de ses œuvres auraient possiblement été saisies pendant la guerre civile espagnole (1936-1939) ou sous la dictature de Franco (qui a pris fin en 1975), rapporte l’AFP.

« L’objectif est de lever les doutes sur les origines et le contexte qui ont entraîné l’intégration (d’une œuvre) dans la collection du Prado et, le cas échéant – conformément à la loi –, de permettre sa restitution à ses propriétaires légitimes », a fait savoir l’institution.

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Un long chemin vers la réparation

Le musée du Prado a ainsi fait paraître en début d’une semaine une liste de 25 œuvres (dont 23 peintures) potentiellement concernées, depuis étendue à pas moins de 62. Parmi les oeuvres concernées figurent des toiles du peintre rococo François Boucher, de l’impressionniste espagnol Joaquín Sorolla ou encore un tableau (Paysage enneigé, après 1625) attribué à l’artiste flamand Jan Brueghel le Jeune. Ces 25 premières œuvres concernées ont été ajoutées à la collection du musée par la Commission de défense du patrimoine artistique (organisme créé par Franco) après avoir été probablement saisies dans des collections privées – de manière illégale – par le Comité de confiscation et de protection du patrimoine artistique.

Sur les 25 œuvres en question, 17 peintures ont été données au musée entre 1940 et 1942. Un rapport plus complet sera publié en janvier prochain. Encouragés par le gouvernement espagnol, les autres musées nationaux devraient prochainement effectuer des recherches similaires dans leurs collections.  

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste