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Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps : l’exposition événement s’installe à Paris 

09 septembre 2022
Par Félix Tardieu
Sam Jinks, Untitled (Kneeling Woman), 2015
Sam Jinks, Untitled (Kneeling Woman), 2015 ©Sam Jinks. Courtesy of the artist, Sullivan+Strumpf, Sydney and Institute for Cultural Exchange, Tübingen

Après avoir fait le tour du monde – Bilbao, Rotterdam, Canberra, Bruxelles et plus récemment La Sucrière, à Lyon – l’exposition Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps prend ses quartiers au Musée Maillol, à Paris. À la fois intriguante et dérangeante, cette exposition de sculpture retrace l’évolution d’un mouvement artistique apparu aux États-Unis dans les années 1960. 

Du 8 septembre 2022 au 5 mars 2023, l’exposition itinérante Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps s’installe au Musée Maillol, dans le centre de Paris. Il fallait bien l’antre d’un sculpteur pour accueillir une exposition entièrement consacrée à la sculpture dite hyperréaliste, du nom d’un courant artistique apparu aux États-Unis dans les années 1960 à rebours de l’expressionnisme abstrait (Pollock, de Kooning, Rothko, etc.) et dans le sillage du Pop Art et du Photoréalisme. 

Duane Hanson, Two Workers, 1993 ©Estate of Duane Hanson / VG Bild-Kunst, Bonn 2022

Parmi les pionniers du genre : Duane Hanson, John DeAndrea, George Segal, qui s’orientent vers une représentation réaliste des corps grâce à des techniques traditionnelles (modelage, moulage et application polychrome),s puis leurs héritiers plus contemporains à l’instar Ron Mueck (accueilli par la Fondation Cartier en 2013), Sam Jinks, le Français Fabien Mérelle ou encore l’insatiable trublion de l’art contemporain Maurizio Cattelan. L’exposition invite ainsi à découvrir une quarantaine de sculptures, disposées chronologiquement afin de rendre compte des formes les plus récentes d’un art qui n’a cessé de se perfectionner au fil du temps. 

Dans la vallée de l’étrange

Confrontés à des oeuvres littéralement plus vraies que nature, les visiteurs se trouvent immédiatement embarqués dans la vallée de l’étrange (en anglais, « uncanny valley »), cet entre-deux où notre perception est rudement mise à l’épreuve – d’où un certainement sentiment de malaise qui s’immisce – face à la ressemblance troublante d’un humanoïde, dans le cas de la robotique, ou en l’occurrence d’une création purement artistique.

©Thomas Faverjon

L’exposition, divisée en plusieurs thèmes (répliques humaines, monochromes, morceaux de corps, etc), montre également les artistes à l’oeuvre à travers des interviews et autres archives, tandis que certaines sculptures s’invitent dans les collections permanentes du musée et côtoient les sculptures d’Aristide Maillol, questionnant un peu plus la frontière entre art et réalité.

Infos pratiques
Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps – Musée Maillol (Paris 7e) – Tous les jours de 10h30 à 18h30 – Tarif : 16€, TR : 14€ – Billetterie par ici 

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste