Depuis l’application russe Yandex.Taxi, ils ont appelé des dizaines de voitures à se diriger vers une même adresse.
Si Moscou est connue pour ses embouteillages, se classant parmi les villes avec les pires, celui provoqué le 1er septembre n’a rien à voir avec les autres. Jeudi dernier, des hackers ont en effet provoqué une forte perturbation du trafic dans un quartier de la ville avec l’application Yandex.Taxi. Permettant de réserver des courses, ils l’ont piraté et ont appelé des dizaines de taxis à se diriger vers une même destination. « Dans la matinée du 1er septembre, des pirates informatiques ont essayé de couper le service Yandex.Taxi – plusieurs dizaines de conducteurs ont reçu l’ordre de se rendre dans la zone de Fili », a expliqué l’entreprise auprès de Forbes Russia, confirmant la cyberattaque.
Les chauffeurs concernés ont ainsi passé près de 40 minutes dans les embouteillages. La filiale de Yandex, l’équivalent russe de Google, a en outre assuré que les services de sécurité avaient rapidement mis fin aux perturbations et que son algorithme de détection et de prévention de telles attaques a été amélioré pour éviter des incidents similaires à l’avenir.
Une cyberattaque revendiquée
Alors que Yandex.Taxi n’a pas encore confirmé qui a mené le piratage, le collectif hacktiviste Anonymous en a revendiqué la responsabilité sur Twitter. Il a par ailleurs affirmé avoir travaillé avec l’IT Army d’Ukraine. Cette armée numérique composée de hackers volontaires a été mise en place par le vice-Premier ministre ukrainien, Mykhailo Fedorov, pour attaquer des sites russes à la suite de l’invasion du pays fin février. De son côté, le groupe Anonymous avait déjà déclaré la cyberguerre à la Russie et revendiqué plusieurs attaques contre des sites du pays comme celui du ministère de la Défense ou le média RT.
Yandex, la société mère de Yandex.Taxi a, elle, souffert économiquement de sanctions prononcées contre la Russie. De plus, son cofondateur et PDG, Arkadi Voloj, a démissionné début juin, après avoir été placé sur la liste noire de l’Union européenne (UE). Avant lui, Tigran Khudaverdyan avait déjà démissionné de son rôle de directeur exécutif et directeur général adjoint de l’entreprise après avoir été sanctionné à titre personnel par l’UE pour son rôle présumé dans la propagande du Kremlin.