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Pour son projet de NFT, Damien Hirst va brûler ses propres oeuvres

29 juillet 2022
Par Félix Tardieu
Damien Hirst et l'un de ses innombrables "Spot Paintings"
Damien Hirst et l'un de ses innombrables "Spot Paintings" ©Andrew Russeth / Wikimedia Commons

Le trublion de l’art contemporain Damien Hirst, réputé, entre autres, pour ses oeuvres controversées mettant en scène des cadavres d’animaux emprisonnés dans du formol, a lui aussi cédé à la vague des NFT. Avec The Currency, l’artiste britannique prévoit de détruire, à l’occasion d’une exposition, plusieurs milliers d’oeuvres que ses adeptes auront décidé de conserver sous forme de NFT. 

Après Jeff Koons et son projet délirant – pour ne pas dire lunaire – de NFT, c’est à présent au tour d’une autre star de l’art contemporain d’ajouter sa pierre à l’édifice : l’artiste britannique Damien Hirst, aussi bien connu pour ses oeuvres dérangeantes et excessives que pour ses milliers de peintures à pois (« spot paintings ») ou ses Cerisiers en fleurs, exposés l’année dernière à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, fait à nouveau parler de lui aujourd’hui avec The Currency.

Un poi(d)s lourd de l’art contemporain 

Il y a un an de cela, Damien Hirst s’associait à la plateforme Heni pour The Currency et mettait en vente les NFT de 10 000 de ces « spot paintings » créées par ses soins en 2016. « On dit souvent que l’argent corrompt l’art. Ici, il s’agit d’une tentative de l’art de corrompre l’argent », avait alors déclaré le fondateur de la plateforme à propos du projet. Les acquéreurs de chaque peinture avaient jusqu’au 27 juillet 2022 pour faire leur choix, conserver l’oeuvre en NFT ou bien sous sa forme physique. À la clé : une exposition à la rentrée prochaine au cours de laquelle Damien Hirst brûlera progressivement les milliers d’oeuvres physiques délaissées par les acheteurs au profit des NFT. 

Damien Hirst, Totally Gonna Sell You, 2016 ©Heni / Damien Hirst

C’est donc à partir du 9 septembre prochain que Damien Hirst, dans son antre de la Newport Street Gallery (Londres), exposera puis mettra quotidiennement feu à ces milliers de toiles colorées – la date fatidique arrivée, 5 149 personnes ont choisi de se séparer de leurs NFT pour les oeuvres physiques, tandis que les 4 851 autres ont donc décidé de livrer celles-ci aux flammes afin de conserver leurs NFT, d’après les chiffres affichés par la plateforme. Au terme de l’exposition à la Newport Street Gallery, les oeuvres restantes seront détruites à l’occasion de la foire d’art contemporain Frieze Week en octobre prochain. 

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste