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Sept expositions photographiques à ne pas manquer aux Rencontres d’Arles 2023

26 juin 2023
Par Apolline Coëffet
Nieves Mingueza. Série “Une femme sur trois”, 2021.
Nieves Mingueza. Série “Une femme sur trois”, 2021. ©Nieves Mingueza

Les Rencontres d’Arles donneront le coup d’envoi de leur 54e édition le 3 juillet prochain. L’Éclaireur a sélectionné les sept expositions à ne surtout pas manquer si vous prévoyez de vous rendre au festival cet été.

1 La Pointe courte, des photographies au film, d’Agnès Varda

Agnès Varda. Reflet sur les quais de Sète, 1950, tirage argentique original, années 1950.

Photographe avant d’être cinéaste, Agnès Varda a nourri un attachement particulier à Sète, ville dans laquelle elle a trouvé refuge pendant la Seconde Guerre mondiale. À la manière d’un pèlerinage, l’artiste y revient chaque année et se plaît d’abord à y capturer des moments d’existence au bord de l’eau, puis les traverses et pêcheurs de la Pointe courte. Ce quartier populaire de l’étang de Thau inspirera son premier film, tourné quelques années plus tard et imprégné de ces images rémanentes. 

La Pointe courte, des photographies au film, au cloître Saint-Trophime

2 Assemblages, de Saul Leiter

Saul Leiter. “Sans titre.”©Avec l’aimable autorisation de la Saul Leiter Foundation.

Photographe du fragment, Saul Leiter donne à voir des instants en suspens, saisis dans les rues, à la volée, qui, une fois assemblés, composent de vastes récits. Le peintre de formation esquisse ainsi les contours d’un New York du siècle dernier, cœur battant de la modernité. L’exposition entremêle différentes créations de l’artiste, souvent inédites, allant des tirages aux tableaux en passant par des dessins. À l’instar du tumulte des villes, les œuvres cohabitent et instaurent un dialogue vecteur de mystère et de vérité. 

Assemblages, au Palais de l’Archevêché

3 50 ans dans l’œil de Libé

Christian Weiss. Manifestation MLF à Paris, le 8 mars 1975. ©Christian Weiss

Cette année, Libération fête son cinquantième anniversaire. À cette occasion, les équipes du quotidien ont imaginé un bel ouvrage, composé à partir de leurs archives, qui s’accompagne désormais d’une exposition arlésienne. En faisant la part belle à son service photographique, le média retrace un demi-siècle d’actualités, mais également d’histoire à la fois intime et collective. 

50 ans dans l’œil de Libé, à l’abbaye de Montmajour

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4 Insolare, d’Eva Nielsen et Marianne Derrien

Eva Nielsen. “Insolare I”, acrylique sur papier et photographie numérique sur calque, 2023.©Avec l’aimable autorisation d'Eva Nielsen / BMW ART MAKERS.

Lauréates du prix BMW ART MAKERS, le duo d’artiste et curateur formé par Eva Nielsen et Marianne Derrien s’est intéressé à l’insolation comme un geste technique permettant de sérigraphier des images. Ces dernières montrent la Camargue, région en proie à d’importantes mutations. Empreintes de poésie, elles soulignent toute la fragilité d’un environnement aux multiples facettes, voué à disparaître à cause de l’activité humaine.

Insolare, au cloître Saint-Trophime

5 Sur les ruines de la photographie, de Rosângela Rennó

Rosângela Rennó. Série “Cérémonie de l’adieu (Groupe 4”), quatre impressions numériques montées sur plexiglas, 1997-2003.

La Mécanique générale rend hommage au grand œuvre de Rosângela Rennó, dernière lauréate en date du Prix Women in Motion. Tout au long de sa carrière, la photographe a cristallisé la disparition. Au fil des images, les époques et les espaces se superposent sous sa main. Les clichés, tirés du passé, semblent fatigués par un temps lointain qui se répète pourtant inlassablement. 

Sur les ruines de la photographie, à la Mécanique générale

6 Discrète évasion dans les ténèbres, de Soumya Sankar Bose

Soumya Sankar Bose. Série “Discrète évasion dans les ténèbres”, 2020–en cours.©Avec l’aimable autorisation de Soumya Sankar Bose / Experimenter.

C’est une histoire forte que propose ici Soumya Sankar Bose. Alors qu’elle était âgée de 9 ans, la photographe en devenir fait face à la disparition de sa mère qui s’est absentée à la confiserie du quartier pour préparer une offrande religieuse. Cette dernière ne sera retrouvée que trois ans plus tard, atteinte de prosopagnosie, l’empêchant ainsi de mettre des visages sur ses ravisseurs. Cette série poignante tente de reconstituer l’incident qui a bouleversé sa famille en jouant sur le potentiel spéculatif de l’image.

Discrète évasion dans les ténèbres, à l’église des Frères Prêcheurs

7 Une Femme sur trois, de Nieves Mingueta

Nieves Mingueza. Série “Une femme sur trois”, 2021.©Nieves Mingueza

Pour ce projet photographique, Nieves Mingueta est partie d’une étude alarmante qui a révélé qu’une femme sur trois est victime de violences sexistes dans sa vie. Au lieu d’inviter le spectateur à les regarder, l’artiste adopte la stratégie du recouvrement en lui suggérant d’examiner l’environnement oppressif dans lequel elles évoluent. Elle offre ainsi un espace tangible à cette problématique, souvent invisible et pourtant omniprésente.

Une Femme sur trois, à l’église des Frères Prêcheurs

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste
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