Prise en main

Prise en main du Google Pixel 8a : un smartphone compact très doué en photo

22 mai 2024
Par Georges Prat
Prise en main du Google Pixel 8a : un smartphone compact très doué en photo
©Google

S’il ne surprend pas vraiment, le Google Pixel 8a n’en demeure pas moins un excellent smartphone avec un positionnement tarifaire intéressant. Sa partie photo est franchement réussie et c’est un mobile très agréable à utiliser avec son bel écran et sa mécanique efficace.

En résumé

Le Google Pixel 8a est une franche réussite, malgré le certain conformisme de ses lignes par rapport à la précédente génération. Il présente très peu de défauts, une autonomie pas franchement exceptionnelle et une vitesse de charge limitée, et pour le reste il réalise un très beau parcours. Il est très doué en photo et son écran permet d’apprécier vos talents de photographe. Sa mécanique et son interface forment un duo parfaitement optimisé pour offrir une belle réactivité. Son format compact trouvera certainement des fans. Finalement, comme l’année dernière avec la précédente génération, le Pixel 8a n’a au final vraiment pas grand-chose à envier à son grand frère, le Pixel 8 tout court.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un bel écran
  • Très doué en photo
  • Politique de mise à jour ambitieuse
  • Fluidité générale
  • Interface très agréable et nourrie par l’IA
Les moins
  • Autonomie peu impressionnante
  • Il faudra être patient pour la recharge
  • Design très classique… pour un Pixel
  • Bordures autour de l’écran

Notre prise en main détaillée

Le calendrier de Google concernant sa famille de smartphones Pixel semble désormais bien établi et c’est donc quasiment un an après l’annonce du Pixel 7a que le Pixel 8a débarque sur le marché. Il reprend les mêmes recettes que son prédécesseur : un positionnement tarifaire un peu plus abordable que les modèles standards pour une expérience quasiment identique.

Le nouveau Pixel 8a arrive donc sur le marché en deux capacités de mémoire de stockage, 128 et 256 Go, pour respectivement 549 et 609 €. Pour rappel, le Pixel 8 avait lui été lancé à 799 € en 128 Go et à 859 € en 256 Go, mais sachez que ces tarifs initiaux ne sont plus d’actualité puisqu’une réduction de 200 € est aujourd’hui proposée. L’écart de prix se réduit donc à une cinquantaine d’euros entre les Pixels 8 et 8a. Pour information, sachez que le Pixel 7a est aujourd’hui affiché au prix de 399 € contre 509 € à son lancement.

Et que nous propose la concurrence face à ce nouveau smartphone ? Du côté de Samsung, nous retrouvons le Galaxy A55 5G (499 € en 128 Go). Chez Xiaomi, on peut évoquer le 13T (649,90 € en 256 Go). Le Nothing Phone 2 bénéficie de son côté d’une forte baisse de prix puisqu’il passe de 729 à 579 € en 256 Go.

Google Pixel 8a
©L’Éclaireur

Le Google Pixel 8a est proposé en quatre coloris : les incontournables blanc et noir, mais aussi des plus orignaux vert aloe et bleu azur. Pour notre prise en main, Google nous a confié un exemplaire noir en 128 Go.

Design et ergonomie

Comme son prédécesseur, le Pixel 8a présente un écran de 6,1 pouces contre 6,2 pouces pour le Pixel 8 tout court. Autant dire que la différence est imperceptible à l’usage. La dalle conserve le format 20/9e qui confère au smartphone une certaine étroitesse, gage d’une facilité de prise en main, y compris par les plus petites paluches.

Google Pixel 8a
©L’Éclaireur

L’écran occupe 81,6 % de la surface contre 85,5 % pour le Pixel 8. Conséquence logique, le nouveau venu est un peu plus encombrant : 152,1×72,7×8,9 mm contre 150,5×70,8×8,9 mm pour le Pixel 8, pourtant doté d’un écran légèrement plus grand. Le poids demeure en revanche quasiment identique avec 188 g sur la balance. L’écran intègre toujours la caméra frontale dans un poinçon central et le lecteur d’empreinte digitale. Celui-ci fonctionne parfaitement et bénéficie en prime d’un positionnement idéal pour que le pouce vienne se positionner naturellement sur lui. La protection de la dalle est assurée par du verre Gorilla Glass 3, un matériau qui n’est pas de dernière génération.

Google Pixel 8a
Le Google Pixel 8a à gauche et le Google Pixel 8 à droite. ©L’Éclaireur

En retournant le smartphone, nous sommes en terrain connu puisque le Pixel 8a affiche le design désormais emblématique de la série Pixel. En effet, la bande transversale dans laquelle prennent place deux caméras est toujours là. Elle est cependant nettement moins proéminente que sur le Pixel 8, ce qui constitue un atout, car le smartphone est stable lorsqu’il est posé sur une table. Autre différence entre les deux terminaux, le verre « glossy » qui tend à accrocher toutes les traces de doigts sur le Pixel 8 cède sa place sur le 8a à du plastique mat plus résistant aux traces.

Google Pixel 8a
Google reste fidèle aux boutons « inversés » avec donc le bouton de mise sous tension en haut. ©L’Éclaireur

Les flancs sont quant à eux en aluminium avec un profil arrondi particulièrement agréable. Les commandes physiques sont regroupées à droite et elles sont bien positionnées. Malheureusement, pour une raison que nous ignorons, Google persiste à placer le bouton de mise sous tension au-dessus des touches de volume, soit l’inverse de tous les autres acteurs. Et forcément, il nous a fallu un certain temps d’adaptation, mais même après une semaine d’utilisation, les fausses manipulations sont encore régulières : la force de l’habitude a encore frappé.

La trappe pour la nanoSIM est placée sur la gauche. La tranche inférieure accueille quant à elle le connecteur USB-C. Est-il encore nécessaire de souligner aujourd’hui que la prise casque Jack est absente ? Tout comme l’emplacement microSD ?

Google Pixel 8a
Un smartphone qui sait se montrer compact. ©L’Éclaireur

La qualité de fabrication est au rendez-vous avec d’excellents ajustements. Le Pixel 8a est certifié IP67, il fait donc un peu moins bien que son grand frère en matière d’étanchéité puisque celui-ci répond à la norme IP68.

L’écran

Si l’écran du Pixel 8a semble très proche de celui du 7a, les améliorations sont en réalité nombreuses. La fréquence de rafraîchissement maximale passe ainsi de 90 à 120 Hz, mais la dalle n’embarque cependant pas la technologie LPTO qui permet une variation dynamique de la fréquence de rafraîchissement. Il faut donc choisir manuellement entre 60 Hz (activé par défaut) et 120 Hz. La dalle du Pixel 8a bénéficie par ailleurs d’une luminosité boostée. Elle peut désormais atteindre 1 400 nits avec des contenus HDR et 2 000 nits au maximum. Elle affiche 1 080×2 400 pixels, soit une densité de 430 ppp, un chiffre qui garantit une excellente finesse d’affichage.

Google Pixel 8a
©L’Éclaireur

Bien entendu, cet écran devra passer les nombreux tests des spécialistes du Labo Fnac sachant que celui de son prédécesseur s’était plutôt bien comporté. En attendant, nous l’avons apprécié, notamment en extérieur où il conserve une excellente lisibilité grâce à sa très bonne luminosité. Le rendu des couleurs nous a semblé fidèle, mais les amateurs de réglages avancés resteront sur leur faim, car Google n’offre que deux possibilités : un mode Couleurs adaptatives et un mode Couleurs naturelles. Il n’est ainsi pas possible d’ajuster la température des couleurs, par exemple.

Qualité audio et communications

Le smartphone dispose classiquement de deux haut-parleurs de conception asymétrique. Le Labo Fnac ne manquera pas de les estimer et de les mettre en perspective avec ceux de la précédente génération, plutôt convaincants. La puissance nous a semblé au rendez-vous avec un rendu axé sur les médiums. Parfait donc pour la retranscription de la voix, mais forcément limité pour la musique. Il faudra alors en passer par des écouteurs Bluetooth.

Le smartphone ne propose pas la technologie Dolby ou DTS, mais le savoir-faire de Google se retrouve au travers de plusieurs fonctionnalités « intelligentes » telles que la possibilité d’identifier automatiquement les morceaux de musique joués autour de l’utilisateur ou encore le mode « Son adaptatif » qui analyse l’environnement sonore pour améliorer le rendu des haut-parleurs.

Google Pixel 8a
©L’Éclaireur

La partie radio propose le Bluetooth 5.3 et le wifi 6e, soit la même chose que son prédécesseur. On se passe donc du wifi 7 présent sur le Pixel 8. La 5G est bien entendu présente. À l’usage, cela fonctionne très bien, mais le Labo dispose d’un arsenal d’équipements sophistiqués qui permettra de connaître précisément le comportement du smartphone en la matière. Le Google Pixel 8a prend en charge la technologie eSIM. Il est donc prêt pour l’avenir.

Performance et interface

Pour ses smartphones, Google joue plus la carte de l’optimisation que celle de la quête de la puissance brute. Le Pixel 8a adopte la nouvelle plateforme Tensor G3 inaugurée par les Pixel 8 et 8 Pro. Par rapport au Tensor G2 utilisé par le 7a, la puce est gravée plus finement (on passe de 5 à 4 Nm), pour en théorie une meilleure efficacité énergétique et donc une consommation un peu réduite.

L’architecture se modernise avec des cœurs ARM de nouvelle génération. Nous retrouvons ainsi un cœur Corte-X3 cadencé à 3 GHz, quatre Cortex-A715 à 2,45 GHz et enfin quatre Cortex-A510 à 2,15 GHz. Oui, vous lisez bien : il y a bien neuf cœurs au final contre huit pour la plupart des processeurs de smartphone aujourd’hui. La partie graphique, le GPU, qui sera notamment mis à contribution par les jeux vidéo 3D, évolue également.

À l’usage, rien à redire à la fluidité générale proposée par cette mécanique. Le Pixel 8a est réactif, offrant une très agréable expérience utilisateur. Nous devrions avoir logiquement des performances assez proches de celles offertes par son grand frère (doté également d’un Tensor G3) face au protocole du Labo Fnac. La chauffe est à peine perceptible au dos du smartphone.

Google Pixel 8a
©L’Éclaireur

Le Pixel 8a fonctionne sous Android 14 et devrait être un des premiers smartphones à recevoir le futur Android 15. Au programme, une interface réactive et optimisée par l’intelligence artificielle. Une intervention de l’IA qui se cristallise par quelques fonctionnalités bluffantes comme entourer pour rechercher ou encore la traduction automatique des messages et le filtrage automatique des appels téléphoniques indésirables. La sécurité et la préservation des données personnelles sont au cœur de ce mobile qui donnera par exemple accès gratuitement au VPN de l’offre Google One. 

Google Pixel 8a
« Entourer pour chercher » une fonction IA particulièrement appréciable. ©L’Éclaireur

Le Pixel 8a bénéficie de sept années de mises à jour de sécurité, mais aussi de versions Android. Voilà qui nous mène jusqu’à Android 21. Une perspective très intéressante et qui s’inscrit dans une logique d’investissement pérenne, forcément à saluer.

Google Pixel 8a
©L’Éclaireur

Photo

Le Pixel 8a reprend tout simplement exactement le même équipement que son prédécesseur. Nous trouvons donc deux caméras : un module principal grand-angle ƒ/1,9 doté d’un capteur de 64 mégapixels et un ultra grand-angle de 13 mégapixels dont l’optique ouvre à ƒ/2,2 et équivaut à un 13 mm argentique. Si les aspects purement matériels n’impressionnent pas vraiment face à une concurrence qui ne cesse de rivaliser sur ce plan à coups d’annonces spectaculaires, le Pixel 8a peut compter sur la maîtrise des ingénieurs de Google en matière de traitements numériques et d’IA. En attendant le verdict des experts du Labo, voici nos ressentis.

Google Pixel 8a
Seulement deux caméras, mais un zoom numérique très efficace.©L’Éclaireur

En journée, les clichés réalisés sont excellents et rivalisent sans difficulté avec des terminaux premium dépassant le millier d’euros. Avec le pixels binning, qui aboutit à des images de 16 mégapixels, le Pixel 8a produit des photos détaillées avec des couleurs légèrement accentuées. Les textures complexes sont retranscrites et les conditions de luminosité difficiles très bien gérées. De nuit, nous conservons notre sourire : le piqué est toujours là avec un rendu final n’affichant pas le côté « surréaliste » de certains concurrents.

Le zoom numérique x2 est excellent et il est même possible, en journée toutefois, d’obtenir de très belles photos en poussant un peu plus loin le grossissement. L’ultra grand-angle est très convaincant, mais notons que les clichés pris affichent 16 mégapixels alors que le capteur n’affiche que 13 mégapixels au compteur. Cette caméra atteint plus rapidement ses limites en basse luminosité, mais c’est le cas de la plupart des modules de ce type.

Le Google Pixel 8a filme en 4K à 60 images par seconde. Là aussi, il se montre plutôt doué, tout comme les différentes fonctionnalités logicielles animées par l’IA. La gomme magique par exemple est tout simplement bluffante.

Google Pixel 8a
Le Google Pixel 8a excelle dans le traitement des textures complexes.©L’Éclaireur

Enfin la caméra frontale de 13 mégapixels fait un travail très honorable : les détails sont là et la texture de la peau du visage réaliste.

Google Pixel 8a
©L’Éclaireur

Autonomie

La question est souvent un peu périlleuse pour les smartphones de Google, mais qu’en sera-t-il du petit dernier de la bande ? Le Pixel 8a intègre une batterie de 4 492 mAh, une capacité qui le place entre le 7a (4 385 mAh) et le 8 (4 575 mAh). Le Labo Fnac nous donnera un chiffre précis après avoir mené à bien son protocole habituel. En attendant, en pratique, le smartphone a atteint la journée d’utilisation avec une petite marge. Une autonomie que nous jugerons comme satisfaisante.

Google Pixel 8a
Le Pixel 8a a opté pour une finition mate moins sensible aux traces de doigt. ©L’Éclaireur

Autre guerre que refuse, pour l’instant en tout cas, Google, la vitesse de charge ne devrait pas impressionner. En effet, le mobile accepte une puissance en entrée de seulement 18 W (7,5 W en sans-fil). Il nous a fallu un peu plus de 1 h 40 pour une pleine charge avec bloc tiers de 33 W, Google ne fournissant pas d’adaptateur secteur. Le Labo Fnac nous donnera un chiffre plus précis à l’issue de ses propres mesures.

Article rédigé par
Georges Prat
Georges Prat
Journaliste
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