En résumé
Même sans bénéficier de l’effet de surprise généré par le premier volet, ce nouveau Dragon Quest Builders 2 vise très haut en gommant absolument tout ce qui pouvait nuire à la magie de sa formule. L’ajout des fonctionnalités multijoueurs est un plus significatif, mais même en solo le titre fait preuve d’une richesse incroyable capable de nous scotcher de longues heures devant notre écran.
Note technique
Les plus et les moins
- Une suite qui gomme les imperfections du premier volet
- Une formule hybride toujours aussi imparable
- Des contraintes qui disparaissent pour un plaisir de jeu accru
- Exploration et construction libres et quasi sans limites
- La durée de vie colossale de la campagne solo
- Chaque île peut être développée au-delà du scénario prévu
- Enfin du multijoueur en ligne
- Nettement moins de tension que dans le premier opus
- Parfois illisible dans les endroits confinés
- Un système de combat résolument basique
Notre test détaillé
Trait d’union improbable entre le RPG et le jeu de construction librement inspiré de Minecraft, Dragon Quest Builders avait su rassurer les joueurs en mettant immédiatement à mal leur scepticisme grâce à sa profondeur créative phénoménale. L’idée de retrouver un tel concept peaufiné dans une suite encore plus addictive nous avait donné l’eau à la bouche et le résultat est à la hauteur. Notre avis sur Dragon Quest Builders 2.
(Test réalisé sur PS4 et Nintendo Switch.)
S’appuyant sur un point de départ inédit et de nouveaux enjeux narratifs, Dragon Quest Builders 2 semble surtout avoir été conçu avec une seule idée en tête : corriger les quelques maladresses du premier volet pour faire encore plus ressortir l’efficacité de sa formule hybride. S’il combine toujours avec une pertinence étonnante les ficelles du JRPG aux routines du jeu de construction dans la veine de Minecraft, ce second volet vise cette fois encore plus haut en gommant toutes les imperfections qui pouvaient éventuellement ternir son plaisir de jeu.
Des contraintes, mais pas trop
Au-delà des améliorations purement fonctionnelles facilitant notamment la destruction ou la pose des blocs en série, on constate avec satisfaction que certaines routines de progression un peu bancales ont été entièrement repensées. Il n’est par exemple plus nécessaire de se barricader dans des pièces standards pour dormir, y compris en milieu hostile, puisqu’il suffit désormais d’installer une paillasse de fortune à la belle étoile pour récupérer tous ses points de vie. Dans l’optique de rendre nos errances plus agréables sans pour autant abolir toutes les contraintes de survie, le soft maintient l’obligation de se nourrir, mais l’accès permanent à un sac sans fond réduit considérablement les risques de se retrouver à court de plats crus ou cuisinés. Une fois localisés les points de téléportation, les allers-retours ne sont plus qu’un lointain souvenir, la superficie des zones à explorer ayant évidemment été revue à la hausse dans cet épisode.
Se concentrer sur l’essentiel
En termes de construction, l’interface détecte maintenant automatiquement les objets dont nous avons besoin pour remplir les quêtes confiées par les personnages non joueurs (PNJ), ce qui nous permet de gagner du temps sans avoir à tout mémoriser. Si l’ergonomie générale conserve son caractère exigeant en matière de précision, tout paraît désormais plus intuitif. Certaines tâches peuvent, par exemple, se voir automatisées si vous choisissez de les confier à des villageois qui n’attendent qu’un signe de votre part pour continuer à cultiver vos champs et creuser dans les mines dans le but d’éradiquer les tâches les plus répétitives.
En somme, le jeu nous épargne ses routines les plus fastidieuses à partir du moment où on en a assimilé la logique de fonctionnement. Moins contraignant dans ses routines de progression, le titre abandonne les attaques systématiques de nuit pour offrir un cycle diurne/nocturne beaucoup plus fluide, les monstres pouvant attaquer à tout moment, mais sans constituer pour autant une réelle menace. D’autant qu’il est à présent possible d’équiper les PNJ des armes les plus évoluées pour leur permettre d’assurer la défense du village à nos côtés.
L’action au second plan
Pour toutes ces raisons, Dragon Quest Builders 2 génère sans doute moins de tension que son prédécesseur et les adeptes du premier volet le trouveront peut-être trop permissif. Mais est-ce réellement un défaut ? Ses lacunes, il faut les chercher davantage dans ses choix de caméra toujours aussi peu adaptés aux environnements confinés, et ce malgré le recours possible à la vue subjective. L’action se révèle ainsi parfois difficilement lisible lors des batailles de mêlée et le système de combat résolument basique aurait mérité davantage d’améliorations de son côté. On regrette par ailleurs que les boss n’opposent pas davantage de résistance, même si ce second volet relègue clairement l’action au second plan. À l’inverse, les loots tombent nettement plus fréquemment, et on n’est plus obligé de massacrer des monstres en série pour mettre la main sur les matériaux convoités. Quant à nos compagnons de route gérés par l’IA, ils ne sont plus victimes d’un pathfinding chaotique nous obligeant à dérouler un tapis rouge pour s’assurer qu’ils arrivent à nous suivre dans les endroits les plus tortueux. Désormais ils se téléportent directement derrière nous lorsqu’ils ont l’infortune de se retrouver coincés.
L’amour du détail
Misant sur une exploration et une construction libres quasiment sans limites, Dragon Quest Builders 2 pousse encore plus loin ses possibilités en matière de cuisine et de jardinage, avec de véritables champs de cultures fonctionnels et des animaux ayant chacun leur utilité propre. Aux quatre coins du monde, des énigmes silencieuses nous invitent à percer leurs mystères tandis que de nouveaux outils donnent parfois l’illusion de se trouver dans un versant de The Legend of Zelda: Breath of the Wild. Les frontières sautent subitement lorsqu’on déploie notre toile volante et l’amphore d’abondance nous ouvre la possibilité de faire couler de l’eau n’importe où pour faire courir des rivières sur de très grandes surfaces. La durée de vie colossale de la campagne solo peut également compter sur le fait que chaque île peut enfin être développée au-delà du scénario prévu, sans parler des perspectives sans limites offertes par les retours réguliers sur l’île de départ.
Réclamée par les adeptes du premier opus, l’apparition du multijoueur en ligne est enfin une réalité. Après l’étape de personnalisation de notre avatar et la découverte du point d’accès aux fonctionnalités multijoueurs, on peut désormais se coordonner avec trois autres participants pour créer des édifices extrêmement élaborés ou partager nos photos avec la communauté. Véritable puits sans fonds sur le plan créatif via sa diversité de matériaux, d’objets et d’accessoires incroyable, Dragon Quest Builders 2 a toutes les chances de vous faire replonger, même si vous aviez juré de ne plus céder à la tentation de relever un défi aussi chronophage !
Conclusion
Même sans bénéficier de l’effet de surprise généré par le premier volet, ce nouveau Dragon Quest Builders 2 vise très haut en gommant absolument tout ce qui pouvait nuire à la magie de sa formule. L’ajout des fonctionnalités multijoueurs est un plus significatif, mais même en solo le titre fait preuve d’une richesse incroyable capable de nous scotcher de longues heures devant notre écran.