Si les spécialistes saluent l’écriture brillante et la liberté de choix du nouvel opus de l’épopée spatiale, certains regrettent un gameplay perfectible et une technique vieillissante.
Six ans après le premier opus, The Outer Worlds 2 signe le retour d’Obsidian Entertainment dans son domaine de prédilection : le jeu de rôle narratif. Disponible à partir du 29 octobre sur PC, PS5 et Xbox Series, le titre s’ouvre sur le système stellaire d’Arcadia, théâtre de luttes entre mégacorporations et factions autoritaires.
Une écriture magistrale
Sur le terrain de cet univers autant absurde que lucide, la critique est quasi unanime. Gamekult (9/10) salue « un RPG brillant, humaniste et immanquable », où « chaque échange éclaire un pan du monde, une faille chez l’interlocuteur, ou nous met face à nos propres contradictions ». Obsidian renoue avec sa verve d’antan : une plume acide, des dialogues foisonnants et un humour noir.
Les compagnons donnent corps à un univers « rutilant et pourri ». Numerama (7/10) confirme que le studio « offre une liberté d’expression et de ton rare dans le paysage du RPG moderne », malgré une intrigue « qui tend parfois à se diluer dans sa propre satire ».
Un univers dense, mais daté
Les décors d’Arcadia séduisent par leur richesse visuelle, de la jungle phosphorescente aux cités minières. Actu Gaming (6,5/10) relève cependant un manque d’interactivité : « Une fois sorti des lieux d’intérêt, tout devient assez plat et sans vie ». Même constat chez IGN (7/10), pour qui « le style colle parfaitement à l’univers loufoque », mais repose sur une technique vieillissante : animations rigides, combats brouillons et IA parfois incohérente.
Côté manette, les avis divergent. Les Numériques salue un système de progression plus fluide, mais IGN nuance : la formule, fidèle à Fallout : New Vegas, « commence à montrer ses limites ». Le jeu encourage la spécialisation, au risque de frustrer les curieux : « Essayer de tout faire, c’est n’être bon en rien », avertit le média. Quant aux combats, ils divisent : Actu Gaming évoque un gameplay « toujours lourd et rigide », quand Numerama concède que « les affrontements manquent de punch » malgré « un arsenal varié et quelques gadgets bienvenus ».
Des thématiques puissantes
Sous ses airs de space opera, The Outer Worlds 2 s’impose avant tout comme une satire sociale intelligente. Le jeu tourne en dérision le capitalisme, la foi dans les algorithmes et l’illusion du progrès. « Obsidian orchestre ce chaos avec une ironie d’une précision chirurgicale », écrit Les Numériques.
Numerama y voit « un miroir cynique de notre époque », où le rire devient une arme face à la désillusion. Même Actu Gaming, plus mesuré, salue « une belle réussite » de ce côté. Une œuvre à la fois démesurée et profondément humaine, donc, où l’espace devient le théâtre d’une réflexion sur la liberté et la vanité du monde moderne.
