En résumé
Moins débridé qu’un Sonic & All Stars Racing Transformed, moins audacieux aussi, Team Sonic Racing compense son manque de vibrant par une logique d’entraide imparable. Si l’on est séduit par cette approche inédite, on fait un peu la grimace face au manque d’attractivité des pilotes et des circuits bridés par le choix de restreindre le titre à la franchise Sonic.
Note technique
Les plus et les moins
- L'entraide au cœur des courses, ça nous change !
- Réalisation graphique et sonore efficace (voix japonaises incluses)
- Contrôles intuitifs propices aux dérapages et acrobaties aériennes
- Tous les engins sont librement customisables
- 7 mondes à boucler en solo, du multi en ligne ou jusqu'à 4 joueurs en local
- La diversité des objectifs optionnels requis pour compléter les maps
- Un choix de pilotes moins attractif que dans Sonic & Sega All Stars Racing
- Seulement 12 circuits réellement inédits
- Sensation de vitesse insuffisante en Normal
- L'obtention des pièces d'engins est aléatoire
- On reste en partie tributaire de ses coéquipiers
- Les contraintes du matchmaking sur la version Switch
Notre test détaillé
Et si l’entraide s’invitait dans la compétition pour redéfinir les codes du jeu de course ? C’est le pari que tente l’équipe de Sumo Digital avec Team Sonic Racing en mettant tout le savoir-faire acquis sur Sonic & Sega All-Stars Racing au service d’un volet estampillé Sonic.
(Ce test a été effectué sur Nintendo Switch.)
Dans la mesure où Team Sonic Racing semble mettre tout en œuvre pour nous faire oublier son scénario (retrait de la séquence d’introduction sur Switch et dialogues facultatifs avant les courses), entrons sans plus tarder dans le vif du sujet. Bâti sur les fondations du sympathique Sonic & Sega All-Stars Racing sorti il y a presque dix ans, Team Sonic Racing en est une déclinaison débarrassée de tout ce qui n’appartenait pas à l’univers du hérisson de Sega.
Sega vs Sonic
Fatalement, le choix des pilotes en devient nettement moins attractif, les quinze protagonistes à l’affiche ne bénéficiant pas tous d’un charisme aussi légendaire que les stars des meilleures franchises de Sega. Répartis en trois profils bien distincts, ces personnages se distinguent soit par leur vitesse, soit par leur puissance, soit par leur capacité à foncer, quel que soit le revêtement de la piste. On schématise, mais l’idée reste de proposer des profils complémentaires aptes à fonctionner en équipe, chaque catégorie disposant de bonus spécifiques via les Wisps qui font office d’options offensives et défensives. Le fait que l’ensemble des engins propres à ces différents pilotes puisse être customisé de manière à modifier, parfois considérablement, leurs performances de départ pourra en revanche être sujet à débat. Car non seulement les pièces qui permettent de les modifier sont obtenues aléatoirement, mais elles ont tendance à compenser un peu trop les caractéristiques de base des pilotes, sans compter la possibilité de démarrer avec tel ou tel bonus plus ou moins « cheaté ».
Triumvirat
La grande particularité de Team Sonic Racing résidant dans son fonctionnement par équipes, il est un peu étrange de constater que la composition des trios nous est imposée en solo. Certes, cela cadre avec la logique du scénario dans lequel les teams se déverrouillent au fur et à mesure, mais on aurait bien aimé disposer de plus de liberté à ce niveau-là. Bien sûr, le choix des trios reste possible en multi, les joueurs pouvant alors choisir de privilégier la vitesse, la technique ou la puissance, au détriment de la polyvalence octroyée par un groupe équilibré. Mais encore une fois, le fait de pouvoir influer sur les performances des véhicules relativise grandement le tout, un pilote ne correspondant pas nécessairement à son profil de départ si ses caractéristiques ont été entièrement remaniées.
Des valeurs saines
Les douze concurrents impliqués dans les courses de Team Sonic Racing se voient donc affectés à une équipe en particulier, suivant une logique qui place la coopération au cœur de la compétition. En somme, il faut oublier les réflexes du chacun pour soi pour tirer parti des avantages offerts par les actions d’entraide si l’on veut sortir victorieux. Terminer premier alors que ses alliés sont à la traîne n’a aucun sens, l’équipe gagnante étant déterminée en fonction des performances cumulées du trio. Le titre va d’ailleurs au bout de son idée en faisant en sorte que toutes ses mécaniques favorisent la coopération entre les joueurs. Le déroulement des courses doit désormais se faire en tenant compte de ses partenaires. On ne joue plus pour finir premier, mais pour que l’ensemble de l’équipe coiffe ses concurrents au poteau.
Le simple fait d’avancer dans le sillage d’un partenaire permet par exemple de bénéficier du phénomène d’aspiration qui débouche sur un boost permettant aux deux pilotes de se relayer. Tout aussi primordiale, l’action de frôler un allié suffit à relancer ce dernier dans la course s’il se trouve un peu à la traîne. Quant au partage d’objets, il décuple l’efficacité des Wisps dès lors qu’un joueur accepte de s’en débarrasser pour en faire profiter un de ses coéquipiers. Sur la durée, toutes ces actions d’entraide contribuent à faire monter une jauge de « superturbo » susceptible de faire toute la différence en propulsant l’ensemble du trio à la vitesse du son durant un laps de temps limité. Force est de reconnaître que le tout fonctionne plutôt bien même si, en contrepartie, on reste tout de même tributaire des performances de ses coéquipiers, qu’ils soient humains ou gérés par l’IA.
Le hérisson à la traîne
Plus sage qu’un Sonic & All Stars Racing Transformed dans son level design, Team Sonic Racing mise sur des contrôles intuitifs propices aux dérapages et acrobaties aériennes dans l’optique de multiplier les accélérations. Rien de vraiment nouveau, si ce n’est la collecte d’anneaux qui s’éparpillent au moindre choc et influent sur le score final de l’équipe. Dans les faits, on note surtout une impression de vitesse mitigée car insuffisante en Normal où la largeur des pistes donne le sentiment d’être un peu trop assisté, tandis que le degré de difficulté supérieur (plus rapide) rend aussi les adversaires nettement plus coriaces.
Sur les 21 circuits proposés, seuls 12 d’entre eux s’avèrent réellement inédits, les 9 autres étant en provenance directe de Sonic & Sega All Stars Racing. Même s’il n’est pas avare en contenu, le titre peine à nous captiver en solo avec des courses qui se répètent un peu trop, malgré la présence d’objectifs optionnels à remplir pour compléter les mondes à 100 %. Et si ces maps sont jouables en coopération locale, les compétitions en ligne souffrent sur Switch d’une logique de matchmaking chaotique qui ne permet pas de se retrouver facilement dans la même équipe que des joueurs amis. Un problème qui n’existe pas sur PS4 et Xbox One et qui compromet largement l’intérêt de cette version en ligne. À voir si des solutions seront proposées pour pallier cet inconvénient.
Conclusion
Moins débridé qu’un Sonic & All Stars Racing Transformed, moins audacieux aussi, Team Sonic Racing compense son manque de vibrant par une logique d’entraide imparable. Si l’on est séduit par cette approche inédite, on fait un peu la grimace face au manque d’attractivité des pilotes et des circuits bridés par le choix de restreindre le titre à la franchise Sonic.