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Test d’Anthem : Esthétiquement réussi, mais terriblement frustrant

12 avril 2019
Par Romain Challand
Test d'Anthem : Esthétiquement réussi, mais terriblement frustrant

En résumé

Présenté à l’E3 2017, Anthem était alors la promesse d’un jeu visuellement incroyable, offrant une liberté sans précédent et un gameplay explosif. Presque deux ans plus tard, Anthem sort d’usine et se présente plutôt comme un (très) joli jeu de tir/loot, aux impuretés flagrantes.
D’abord, malgré une introduction explicative, Anthem nous balance comme ça, au milieu de l’arène, et on se demande bien quel est notre rôle dans tout ce bazar. Ce bazar, c’est le Fort Tarsis, notre base, et notre rôle est d’être Freelancer, sorte de soldat en armure qui protège les vestiges d’une civilisation autrefois prospère. Mais malgré sa beauté, cette citadelle est d’un ennui mortel. La navigation, uniquement disponible à la première personne, est un peu chaotique : où aller ? à qui parler ? où obtenir des missions ? Autant de questions qui ne trouvent pas tout de suite de réponse, et c’est sans compter sur la lenteur et la rigidité des déplacements dans cette enceinte.
Le Fort Tarsis est également l’endroit où il est permis d’en apprendre plus sur le monde qui nous entoure. Pour autant, cette quête ne prend jamais vraiment d’ampleur, et on a clairement tendance à décrocher durant les scènes de dialogues. Au final, l’envie d’en apprendre plus s’estompe rapidement, laissant place à celle d’aller se défouler. Pourtant, BioWare veut nous impliquer grâce à des réponses à choix dans les dialogues, mais on finit par ne plus y prêter attention quand on comprend qu’ils n’ont aucun impact sur notre progression.
Une fois installé dans notre armure de métal, les petites déceptions continuent avec un loot qui rapporte peu et des armes aux capacités très similaires (au début, du moins). Améliorer son équipement prend une dimension intéressante à mesure que l’aventure progresse, mais les premiers pas dans la forge ne sont guère encourageants. En mission, les ennemis sont très répétitifs, avec tout juste différentes classes qui les rendent plus ou moins résistants, et les ordres se ressemblent beaucoup : libérer des prisonniers, défendre des emplacements, détruire des nids. D’autant que la plupart des affrontements se déroulent dans de vieilles ruines.
Finalement, c’est peut-être le mode Partie Libre qui nous offre le plus de satisfaction, permettant de se voir proposer des missions de manière aléatoire au fil de nos balades. Parfois, des comparses viennent nous aider, parfois non. Et le loot y est plus intéressant que dans les missions et quêtes annexes. Dommage que la carte y soit inutilisable puisqu’on ne peut même pas épingler une destination pour se diriger facilement, alors même que la surface jouable est immense.
D’ailleurs, – et bien que l’on s’attarde sur les défauts -, tout n’est clairement pas à jeter dans ce titre. Une fois le javelin enfilé, Anthem propose une expérience jouissive. On plonge avec notre armure de métal, on voltige, on s’amuse à frôler des falaises, on visite des grottes, on fait du rase motte, le tout dans des décors grandioses à la Avatar où résident de surprenantes créatures. Le combat prend parfois des tournures épiques, où l’on canarde les adversaires à tout va dans des déferlements de puissance ultra-satisfaisants. Plusieurs javelins sont disponibles, certains favorisant la puissance de feu à distance, d’autres le corps-à-corps très musclé. Le rendu graphique des scènes de fight est impressionnant, et l’univers sonore l’est tout autant.
Finalement, Anthem est un jeu à la fois très prenant et terriblement décevant, du genre qu’on lance avec plaisir en rentrant chez soi, et qu’on quitte 1 heure plus tard avec un sentiment de frustration. Un titre qui avait le potentiel d’être grandiose, et qui risque pourtant d’être vite délaissé par les joueurs.
(Ce test a été effectué sur PlayStation 4)

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une carte immense et grandiose faite de cascades, de falaises et de créatures bizarres
  • Des déplacements en javelin très bien modélisés qui laissent des sensations uniques
  • Des combats parfois épiques avec des javelins aux capacités différentes
Les moins
  • Un fort Tarsis insipide alors qu’il est le lieu central du jeu (dialogues creux, choix inutiles, déplacements peu travaillés…)
  • Une histoire sûrement intéressante, pour peu qu’on nous l’apporte d’une meilleure manière
  • Aspect stratégique des combats sous-développé et peu de combat vertical
  • Un volet multijoueur coopératif à parfaire
  • Des missions et des ennemis peu variés
Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste
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