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Test de Hollow Knight : Le comte de la crypte

19 juin 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Hollow Knight : Le comte de la crypte

En résumé

Fascinant, intransigeant mais terriblement accrocheur, Hollow Knight est un solide metroidvania qui applique consciencieusement les règles du genre, tout en aiguisant ses mécaniques afin de nous pousser constamment dans nos derniers retranchements. Il lui manque peut-être ce brin de folie qui lui permettrait de se démarquer véritablement, mais cette version Switch profite d’ajouts de contenus non négligeables qui le rendent définitivement incontournable.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une D.A. et un level design vraiment fascinants
  • L'ambiance sonore surprenante d'efficacité
  • La tension liée à l'exploration à l'aveugle qui revient constamment
  • La nécessité de retrouver sa dépouille, bien dans l'esprit du jeu
  • Les charmes à collectionner pour personnaliser les aptitudes du héros
  • Des boss en quantité pour un challenge relevé
  • Version intégralement traduite en français qui inclut l'ensemble des extensions
  • Excellente durée de vie (30 voire 50h pour prétendre au 100 %)
Les moins
  • Le fil narratif beaucoup trop ténu
  • Toujours un seul degré de difficulté imposé
  • Des allers-retours qui pèsent tout de même sur la durée de vie

Notre test détaillé

Un peu plus d’un an après avoir été révélé sur PC, Hollow Knight est enfin de sortie sur Switch dans une version généreusement enrichie de l’ensemble des extensions déployées par la Team Cherry autour du jeu. Unanimement plébiscité par la presse et les joueurs en 2017, ce metroidvania appliqué mais exigeant reste l’un des tous meilleurs représentants du genre.
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)

Comme échappé tout droit d’une production signée de la main de Tim Burton, le personnage central de Hollow Knight est d’une étrangeté comparable à celle de l’univers sinistre dans lequel il évolue. Armé d’un aiguillon fissuré aussi tranchant qu’une lame de rasoir, ce chevalier à la cape déchirée arbore un visage blême disproportionné sur lequel se dessinent deux immenses prunelles noires. Insondable, « The Knight » l’est indéniablement, progressant à toute vitesse dans un paysage morbide peuplé de créatures insectoïdes corrompues. Comme une invitation à venir croiser le fer dans un ailleurs lugubre où la mort nous guette en permanence, Hollow Knight déploie juste ce qu’il faut de mysticisme et de bizarrerie pour nous inciter à venir franchir le pas.

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Précieuse dépouille

Bien qu’entièrement traduit en français pour l’occasion, Hollow Knight n’est clairement pas un jeu bavard. Des raisons qui nous poussent à braver les dangers du royaume souterrain d’Hallownest, on ne sait quasiment rien et le fil narratif reste beaucoup trop ténu pour que l’on ait l’esprit préoccupé par autre chose que par l’imminence du danger. La mort est d’ailleurs si vite arrivée qu’il suffit d’un saut maladroit, d’un léger manque d’anticipation sur une attaque ennemie ou d’une prise de risque inconsidérée pour se retrouver subitement dépossédé de tout que l’on avait si rudement acquis. Hollow Knight emprunte alors ouvertement à Dark Souls son idée de relativiser l’échec en faisant du lieu de notre mort l’endroit de notre résurrection via la possibilité de retrouver notre dépouille pour sauver ce qui peut encore l’être.

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Exploration à l’aveugle

Défier son propre fantôme pour reconquérir ses biens ne relève de toute façon pas du luxe, mais constitue plutôt un impératif. Il faut dire que les ressources obtenues en risquant sa peau dans les cavernes sinistres de ce vaste réseau interconnecté sont on ne peut plus précieuses, car seules à même d’optimiser nos chances de survie en débloquant certaines reliques inestimables. Une carte, une boussole et d’autres indicateurs salvateurs viendront peu à peu éclairer notre progression dans ces paysages grouillant d’insectes voraces et autres boss dignes de figurer dans le haut du tableau des bestiaires horrifiques. En mettant l’accent sur la dimension labyrinthique de son univers et en renforçant constamment le sentiment d’errance éprouvé à chaque fois que l’on se retrouve contraint d’avancer à l’aveugle dans des zones encore non cartographiées, Hollow Knight sait faire monter la tension. Une pause sur un banc suffira peut-être à mémoriser notre cheminement dans ce réseau de grottes insondables, mais le faible nombre de points de déplacement rapide – symbolisés par des stations de coléoptères – et la nécessité de retrouver son corps restent propices à nombre d’allers-retours dangereux.

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Une quête de longue haleine

Plus encore que dans la plupart des autres titres du genre, et parce que le challenge ne retombe jamais vraiment, Hollow Knight nous pousse constamment à aiguiser notre sens de l’orientation afin que l’exploration ne vire pas subitement au drame. Intransigeante du début à la fin, l’épreuve de survie qu’il nous livre se corse à chaque fois que l’on se croit avantagé par l’acquisition de nouveaux sortilèges ou de capacités améliorant les aptitudes de notre héros. Car, bien que ce dernier se montre toujours plus vif à se déplacer dans les labyrinthes piégés d’Hallownest, il ne fait en réalité que gagner le droit de tomber dans des traquenards toujours plus prompts à aspirer son âme dans l’au-delà. Dans ces conditions, la recherche des innombrables charmes dissimulés dans les souterrains n’a plus rien d’une promenade de santé, la difficulté unique imposée se révélant à la hauteur de l’étonnante durée de vie du soft. Estimée à plus de 50 heures dans l’optique du 100 %, celle-ci se voit étendue encore plus largement par les ajouts gratuits de contenus qui reprennent l’ensemble des DLC.

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Des charmes personnalisés

Comme si cela manquait, le défi se voit ainsi démultiplié par l’ajout de nouvelles épreuves que l’on ne peut espérer surmonter qu’à la condition de choisir efficacement les charmes à équiper, au moment de s’asseoir sur les bancs isolés. Par ce seul dilemme, le jeu trouve encore le moyen d’ajouter une corde à son arc en accentuant la personnalisation de notre avatar qui ne peut activer qu’un nombre extrêmement limité de charmes en simultané. Atrocement vicieux mais toujours malin, Hollow Knight n’est pas du genre à nous prendre par la main et c’est justement ce qui fait toute sa pertinence, comme si l’exigence était le meilleur moyen de nous forcer à nous surpasser !

Conclusion

Fascinant, intransigeant mais terriblement accrocheur, Hollow Knight est un solide metroidvania qui applique consciencieusement les règles du genre, tout en aiguisant ses mécaniques afin de nous pousser constamment dans nos derniers retranchements. Il lui manque peut-être ce brin de folie qui lui permettrait de se démarquer véritablement, mais cette version Switch profite d’ajouts de contenus non négligeables qui le rendent définitivement incontournable.

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