Test

Test de Bloodstained – Curse of the Moon : Retour aux origines

31 mai 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Bloodstained – Curse of the Moon : Retour aux origines

En résumé

Pour un simple jeu bonus proposé à petit prix, voire en cadeau pour les joueurs ayant soutenu la campagne Kickstarter de Ritual of the Night, ce Bloodstained: Curse of the Moon est une friandise rétro savoureuse dont les fans de Castlevania à l’ancienne auraient tort de se priver… en attendant le véritable Bloodstained présenté comme le digne successeur de Symphony of the Night !

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Des sensations rétro aux fortes consonances NES
  • Le jonglage des aptitudes via l'alternance libre entre les 4 personnages
  • L'arsenal secondaire étoffé grâce à la multiplicité de héros
  • Les techniques kamikazes propres à chaque boss
  • Le challenge laissé à notre appréciation : tout confort ou à l'ancienne
  • Deux modes spéciaux à débloquer avec des variantes de fin de jeu
Les moins
  • La durée de vie old school extrêmement réduite
  • Un second run qui reste trop proche du premier
  • Globalement très simple, même en Vétéran

Notre test détaillé

Héritier spirituel de la franchise Castlevania, le très attendu Bloodstained: Ritual of the Night marquera bientôt le retour du producteur Koji Igarashi sur le devant de la scène vidéoludique. Mais en attendant la venue du messie, « IGA » nous met l’eau à la bouche avec Bloodstained: Curse of the Moon, un hommage aux épisodes rétro ayant marqué l’enfance de la saga.
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)

Comme issu d’un lointain passé, avançant fièrement sa réalisation 8-bits pixellisée et ses sonorités chiptune, Bloodstained: Curse of the Moon s’engouffre dans le sillage doré du succès de la campagne Kickstarter de Ritual of the Night. Conçu dans l’optique d’une résurrection des débuts de la franchise sur NES et entretenant d e nombreuses similitudes avec le Castlevania III de 1989, Curse of the Moon faisait partie des récompenses promises parmi les objectifs supplémentaires de la campagne de financement participatif lancée en 2015. Développé par Inti Creates sous la supervision du producteur Koji Igarashi, le soft ne suit pas le schéma moderne du « metroidvania » labyrinthique avancé justement par Ritual of the Night, mais revient à la formule ancestrale de la série avec des stages d’action en 2D indépendants et exigeants.

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Sur les traces de Trevor Belmont

À moins d’être trop jeune pour avoir connu l’époque des balbutiements du jeu vidéo, l’aura de nostalgie qui accompagne ce projet ne laisse pas indifférent. Curse of the Moon vaut avant tout pour ses sensations rétro évoquant autant les Castlevania de la NES (pour les sauts rigides dont on ne peut modifier la trajectoire) que le tout premier Ninja Gaiden (pour la vitesse de déplacement accrue et le bruitage des frappes rappelant furieusement celui que l’on connaît mieux en France sous le nom de Shadow Warriors). Reprenant l’idée d’une multiplicité de protagonistes jouables inaugurée dans Castlevania III: Dracula’s Curse, il modernise légèrement la formule en lui apportant un surcroît de souplesse, les niveaux renfermant tous des embranchements accessibles uniquement avec un personnage bien particulier.

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Quatre profils à suivre

Au cœur de l’intrigue sommaire de Curse of the Moon se trouve Zangetsu, un bretteur exorciste maudit par des démons qu’il ne peut s’empêcher de traquer sans relâche les nuits de pleine lune. Bien que l’épée à une main constitue son arme de prédilection, Zangetsu peut également recourir à diverses techniques secondaires allant de la frappe en diagonale au lancer de parchemins enflammés. Au fil des niveaux, le soft nous offre toutefois la possibilité de laisser le bretteur de côté pour incarner trois autres protagonistes, à condition que le joueur accepte de les recruter. Parmi eux se trouve d’abord Miriam, la star du « vrai » Bloodstained, qui dégaine ici son fouet pour se démarquer à l’aide de sauts optimisés et de glissades, entre deux habiles lancers de couteaux ou de haches.

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Puis vient le vieil alchimiste Alfred, qui compense la faible portée de son bâton par des sortilèges de foudre, de glace et de clonage. S’il s’agit clairement du protagoniste le moins facile à maîtriser, sa barrière protectrice transmissible à n’importe quel allié le rend tout de même extrêmement précieux. Enfin, l’énigmatique Gebel, adepte des tirs multiples, se montre capable de se métamorphoser en chauve-souris pour survoler les passages les plus délicats. Tous ont le mérite de renvoyer à des figures marquantes de la franchise, sans pour autant tomber dans la vulgaire copie, et devraient jouer un rôle clef dans le scénario de Ritual of the Night.

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Carapace verte

Le fait que les quatre acteurs de Curse of the Moon soient interchangeables à la volée durant la partie constitue un élément à double tranchant pour ce titre. D’un côté, il s’en trouve diversifié, et de l’autre, il se voit grandement facilité par la présence d’autant d’avatars aux jauges de vie bien distinctes. À la manière d’un Teenage Mutant Hero Turtles sur NES, le joueur peut en effet retarder ou éviter la mort d’une de ses recrues en passant librement la main à un autre héros en meilleure santé. Et plus on avance dans les niveaux, plus la survie s’en trouve facilitée tandis que les aptitudes de chacun permettent de s’adapter au mieux à l’adversité en débloquant différents passages alternatifs.

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Bien qu’assez linéaires, les niveaux comportent leur lot d’améliorations et de trésors cachés à côté desquels on peut aisément passer lors d’une première session. Une option permet cependant de remonter le temps lorsque l’on a besoin de revenir dans les niveaux précédents. Pour autant, rien ne nous empêche de refuser l’aide offerte par les autres protagonistes et d’aller jusqu’au bout avec Zangetsu si l’on souhaite ajouter un handicap supplémentaire au défi initial. Cela peut s’avérer intéressant dans l’optique d’une rejouabilité visant à compenser l’extrême brièveté du titre, limité à moins de deux ou trois heures en ligne droite, approche rétro oblige…

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Casual ou Vétéran ?

Si les habitués peuvent trouver globalement le titre un peu facile, le challenge est tout de même laissé à notre libre appréciation via deux modes de difficulté proposés au lancement de la partie. En Vétéran, les conditions de jeu sont calquées sur celles des premiers Castlevania avec des vies limitées et un recul pénalisant lorsque le personnage subit des dégâts. En Occasionnel, ces contraintes sont éliminées pour assouplir et moderniser l’expérience de jeu, en nous permettant de boucler l’aventure plus facilement malgré quelques passages délicats. Extrêmement travaillés, les boss impressionnent par leur qualité de conception avec des schémas de combat à la fois subtils et originaux, et des techniques kamikazes déployées dans le but de nous entraîner avec eux dans leur chute !

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Si l’on ne pouvait guère s’attendre à une myriade de contenus de la part de ce Bloodstained aux valeurs rétro, on peut néanmoins regretter que sa découverte ne s’étende pas davantage sur la durée. Le second run qu’il propose reste par exemple beaucoup trop proche du premier pour nous surprendre, en dépit de quelques variantes intéressantes dans le déroulement des niveaux. Ainsi, bien que le titre comporte son petit lot de modes cachés, il ne faut guère compter sur ces derniers pour renouveler sensiblement la donne et rallonger cette éphémère durée de vie.

Conclusion

Pour un simple jeu bonus proposé à petit prix, voire en cadeau pour les joueurs ayant soutenu la campagne Kickstarter de Ritual of the Night, ce Bloodstained: Curse of the Moon est une friandise rétro savoureuse dont les fans de Castlevania à l’ancienne auraient tort de se priver… en attendant le véritable Bloodstained présenté comme le digne successeur de Symphony of the Night !

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