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Test de Street Fighter V: Arcade Edition – Enfin incontournable

18 février 2018
Par Hung Nguyen
Test de Street Fighter V: Arcade Edition - Enfin incontournable

En résumé

Le principal défaut de Street Fighter V était de débarquer dans le commerce dans une version inachevée, presque en kit. Arcade Edition corrige le tir en ajoutant pas mal de contenu pour le solo, tout en profitant de l’occasion pour approfondir le gameplay avec l’ajout pour chaque personnage d’un second V-Trigger. Désormais complet et parfaitement fini, le jeu devient incontournable pour tous les amoureux de baston qui se respectent. Son seul tort, finalement, est de débarquer un peu tard, à un moment où la concurrence n’a jamais été aussi féroce.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un gameplay vraiment béton, technique et accessible
  • La qualité et la variété du casting
  • La version idéale pour débuter Street Fighter V
  • Un mode Arcade assez long et qui rend hommage à la série
  • Les seconds V-Trigger apportent de la variété et de la stratégie
  • La mise à jour gratuite pour les premiers acheteurs
Les moins
  • Débarque peut-être un peu tard pour raviver la flamme
  • Un character design parfois raté
  • Les décors manquent souvent d’âme
  • Les bandes-dessinées du mode Arcade vraiment pas jolie

Notre test détaillé

C’est peu dire que Street Fighter V a déçu lors de sa sortie. Fini dans la précipitation pour intégrer au plus vite les compétitions eSport, il n’avait pour seule et unique qualité que son excellente base de gameplay. Son contenu et son système économique penchaient en effet du côté des productions « freemium ». Quant au jeu en ligne, il se montrait tout simplement indigne d’une production de son calibre. Si de nombreuses mises à jour lui ont permis d’afficher un visage plus séduisant au fil des mois, pour beaucoup, le mal était fait. Pour ne pas laisser les choses en l’état, Capcom tente, deux ans après ces débuts laborieux, de lui donner un second souffle avec la sortie d’une nouvelle version sous-titrée Arcade Edition.
(Ce test a été effectué sur PlayStation 4.)

Pour commencer, il convient de clarifier certaines choses. Non, Arcade Edition ne scinde pas la communauté en deux comme a pu le faire un Super Street Fighter IV en son temps. S’il apporte bien son lot d’ajustements et de nouveautés sur lequel nous reviendrons plus bas, il n’exige pas des acheteurs de la première heure qu’ils mettent la main à la poche une seconde fois. En effet, par le biais d’une mise à jour totalement gratuite, leur Street Fighter V de base prend automatiquement la forme de cette nouvelle version. Contrairement à ses habitudes, qui étaient de proposer sur plusieurs années des évolutions payantes d’un même jeu, Capcom met donc tout le monde sur un pied d’égalité.

STREET FIGHTER V: Arcade Edition 5

Le seul avantage que l’on tire de l’achat d’une Arcade Edition, vendue 40 euros par rapport au jeu de base trouvable pour deux fois moins cher, c’est de pouvoir profiter directement des douze personnages additionnels qui ont été progressivement ajoutés lors des deux premières saisons. Pas besoin donc d’enchaîner les heures de jeu pour gagner de la Fight Money (la devise virtuelle du jeu) nécessaire pour les acheter ni même, pour les plus pressés, de passer par la case DLC. Si la présence de ce casting étendu est aussi logique qu’appréciable, Capcom ne fait en revanche pas le moindre de cadeau pour les combattants de la Saison 3. Sakura (qui est d’ores et déjà disponible), Blanka (qui fera son apparition le 20 février), puis Falke, Cody, G et Sagat devront être débloqués de manière classique, et donc par l’un de ces deux moyens.

STREET FIGHTER V: Arcade Edition 2

Un mode Arcade en forme d’hommage

Absent remarqué du Street Fighter V originel, le mode Arcade fait ici son retour par la grande porte. Outre le fait qu’il donne son nom au jeu, ce dernier prend en effet la forme inattendue d’un vaste hommage à l’ensemble de la saga. Les développeurs auraient pu se contenter de proposer une succession de combats assez classique, conclue par une petite séquence de fin pour chaque combattant. Mais dans un souci de caresser les fans dans le sens du poil, ils sont allés un peu plus loin en le divisant en six branches. Concrètement, chaque génération de la série – Street Fighter premier du nom, Street II, Street Alpha, etc. – a droit à son propre segment où sont regroupés les combattants de Street V qui en sont issus.

STREET FIGHTER V: Arcade Edition 8

Il s’agit donc de se frotter à une poignée plus ou moins grosse de personnages en fonction de l’arc choisi, dans le but notamment de débloquer de nombreuses illustrations. Copieux et bourré de clins d’œil aux initiés (la présence d’un bonus stage, de certaines musiques remixées, etc.), il est la garantie de plusieurs heures de jeu en solo. Seule petite déception, la qualité des bandes dessinées qui concluent chaque partie. En plus de ne rien raconter, leur style graphique laisse en effet grandement à désirer.

STREET FIGHTER V: Arcade Edition 9

Un contenu enfin complet

Toujours dans le but d’occuper les joueurs solitaires, les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter de nouveaux défis de combos pour leur enseigner un peu plus les subtilités de chaque personnage. Prenant la forme d’une mission hebdomadaire à laquelle on accède après s’être acquitté d’un ticket d’entrée à payer en Fight Money, le mode Combat Supplémentaire permet quant à lui de mettre la main sur des récompenses assez intéressantes, comme des costumes inédits inspirés par d’autres licences de Capcom (Monster Hunter, Viewtiful Joe). Les aspirants pro-gamers seront de leur côté ravis de voir que le mode Entrainement a gagné en fonctionnalités. Dans Arcade Edition, celui-ci donne en effet accès aux frame datas, soit aux étapes d’animations des différents coups, en précisant à quel moment ils touchent ou non l’adversaire.

STREET FIGHTER V: Arcade Edition 4

Technicité et profondeur de gameplay

Tous ces ajouts dans le contenu ne sont pas trop pour prendre la mesure d’un jeu comme Street Fighter V: Arcade Edition. S’il reste relativement accessible, ce nouvel opus figure en effet parmi les jeux de baston grand public les plus techniques du moment. Impossible ici de compter sur la présence d’auto-combos pour réaliser de rapides enchaînements de coups. Dans le même ordre d’idées, impossible de s’appuyer sur une base commune à chaque perso – comme c’est le cas dans un Dragon Ball FighterZ, par exemple – pour favoriser les passages de l’un à l’autre. Street Fighter V: Arcade Edition est un jeu qui demande de la pratique et de la dextérité, dans lequel un Ryu avec ses manipulations à base de quarts de cercle ne se joue pas du tout comme un Guile dont l’exécution des attaques spéciales demande des temps de charge.

STREET FIGHTER V: Arcade Edition 7

Arcade Edition est un titre qui demande pas mal d’entraînement, ce qui est vrai même pour les joueurs qui ont passé du temps sur la version de base. En effet, les développeurs ont procédé à un gros rééquilibrage dans le but d’ajouter un second V-Trigger à chaque combattant. Ces techniques, qui peuvent prendre de nombreuses formes (boost temporaires, coup spécial, projections, etc.), ont pour but de faciliter les retournements de situation. Avec deux options sous la main (même si le jeu impose de choisir entre les deux V-Trigger avant d’entrer dans l’arène), toute la dimension stratégique du jeu se retrouve donc chamboulée. Seuls des mois de compétitions à haut niveau nous permettront de savoir si le tout a été bien intégré pour éviter les abus. Mais en attendant, une chose est sûre : le jeu a gagné en profondeur, et a trouvé par la même occasion ce second souffle qui lui permet d’être plus que jamais incontournable.

Conclusion

Le principal défaut de Street Fighter V était de débarquer dans le commerce dans une version inachevée, presque en kit. Arcade Edition corrige le tir en ajoutant pas mal de contenu pour le solo, tout en profitant de l’occasion pour approfondir le gameplay avec l’ajout pour chaque personnage d’un second V-Trigger. Désormais complet et parfaitement fini, le jeu devient incontournable pour tous les amoureux de baston qui se respectent. Son seul tort, finalement, est de débarquer un peu tard, à un moment où la concurrence n’a jamais été aussi féroce.

Article rédigé par
Hung Nguyen
Hung Nguyen
Journaliste - spécialisé en jeux vidéo
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