Test

Test de Tekken 7 : Le Retour du Roi aux poings de fer

02 juin 2017
Par Hung Nguyen
Test de Tekken 7 : Le Retour du Roi aux poings de fer

En résumé

Tekken 7 perpétue avec brio plus de vingt ans de tradition dans la baston débridée, mais néanmoins technique. Que l’on soit parfait néophyte ou fan absolu de la série, difficile de ne pas y trouver son compte. Et c’est d’autant plus vrai qu’il propose un mode Histoire extrêmement bien fichu et de nouvelles mécaniques qui rendent les combats plus disputés que jamais. Joli, bien équilibré et riche d’un casting aussi conséquent que varié, il s’impose clairement comme l’un des meilleurs jeux de baston de ces dernières années. Seule ombre au tableau : un contenu étonnamment chiche, surtout pour une série qui nous avait habitués à débarquer avec toutes sortes de modes originaux à chaque nouvel épisode.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un gameplay en béton
  • Le mode Histoire globalement bien réalisé
  • Un casting conséquent
  • Des personnages assez différents les uns des autres
  • Akuma de Street Fighter plutôt bien intégré
  • Très solide sur le plan visuel
  • Les modes Galerie et Jukebox, véritables boîtes à souvenirs
Les moins
  • Le côté bavard du mode Histoire
  • Un côté déluré qui peut rebuter
  • Un manque de contenu par rapport aux standards de la série
  • Pas de modes Tutos ou Défis

Notre test détaillé

Près de cinq ans après la sortie de Tekken Tag Tournament 2, un épisode secondaire centré sur les affrontements en binôme, la série phare du jeu de baston de Bandai Namco Games fait son retour dans une forme plus traditionnelle. Avec Tekken 7, l’éditeur japonais revient aux sources et ne promet rien de moins que de mettre un terme aux querelles qui agitent la famille Mishima depuis de nombreuses années. C’est peu dire que les attentes sont élevées, d’autant que le jeu a eu droit à plusieurs années de réglages sur sa version arcade avant de débarquer sur nos consoles et PC.
(Ce test a été effectué sur une PlayStation 4.)

Si Tekken a fait forte impression dès ses débuts au milieu des années 1990, c’est en partie grâce au travail remarquable des développeurs sur son enrobage. Pendant que le rival d’en face, à savoir le Virtua Fighter de SEGA, jouait la carte de la technicité en se focalisant essentiellement sur le gameplay, il cherchait de son côté à se montrer attrayant en alliant un style spectaculaire et débridé à des personnages loufoques et travaillés. L’ensemble de son casting bénéficiait donc d’un background relativement fouillé pour l’époque. Et sans surprise, son scénario digne d’une bonne série B lui a très vite permis de créer un affect avec son public. Il faut dire aussi que pour achever de marquer les esprits des joueurs, Tekken, a eu la bonne idée de proposer des fins réalisées en images de synthèse pour chacun de ses combattants.

Tekken 7

Affaire de famille

La grande tradition narrative de la saga, Tekken 7 la perpétue fort logiquement, mais en adoptant une forme plus moderne. En lieu et place de l’habituel mode Arcade (présent ici dans une version allégée et expurgée de tous éléments scénaristiques), il propose, à l’instar des Mortal Kombat et autres Injustice sortis ces dernières années, un mode Histoire dans lequel les combats sont entrecoupés de cut scenes chargées de faire avancer le scénario. Les évènements nous font passer d’un personnage à un autre, ce qui permet d’avoir un bon aperçu du casting. Et de nombreuses séquences viennent même introduire ou conclure un affrontement, ce qui donne lieu à des chorégraphies de haute volée et évite de tomber dans une structure trop redondante.

Tekken 7

Incontestablement, le travail a été bien fait. On pourra reprocher, il est vrai, au mode Histoire sa tendance à être un peu bavard. Mais entre la grandiloquence de certaines scènes, l’intégration plutôt habile d’Akuma (un personnage issu de la série Street Fighter) et la supposée conclusion aux luttes intestines auxquelles se livrent les Mishima, Tekken 7 ravira les fans de la série et plus largement les amateurs de vrais bons nanars. On ne rentrera pas dans les détails, car il faudrait revenir sur les six épisodes précédents et un scénario qui s’étale sur trois générations de personnages. Ce qu’il faut savoir, c’est que Heihachi, Kazuya et Jin – respectivement le doyen, le fils et le petit-fils – se disputent depuis des années le contrôle du conglomérat familial, et qu’ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Comme se balancer les uns les autres du haut d’une montagne ou dans le cratère d’un volcan en éruption. Pour ensuite mieux revenir d’entre les morts.

Tekken 7

Des modes de jeu convenus

Le mode Histoire a été conçu avec tellement de soin que l’on en vient à se demander si cela ne s’est pas fait au détriment du reste du contenu. Contrairement à ses prédécesseurs, Tekken 7 se montre en effet un peu radin en termes de modes de jeu. Dans la partie hors ligne, on retrouve le mode Arcade déjà évoqué, un mode Versus pour affronter un second joueur, un mode Entraînement pour répéter ses gammes, et enfin un mode Combat au Trésor qui permet de mettre la main sur toutes sortes d’accessoires pour personnaliser le look de combattants. Côté online, il faudra se contenter de matchs classés ou non, ainsi que d’un mode Tournoi qui rappelle que l’eSport n’est jamais loin quand il est question de baston. Rien d’inédit en somme, rien qui ne fasse oublier l’absence d’un bon tuto pour apprendre les subtilités du gameplay ou d’une série de défis pour apprendre à maîtriser chaque personnage sur le bout des doigts. Pour atténuer la déception, les fans pourront se tourner vers les modes Galeries et Jukebox, lesquels permettent de débloquer les cinématiques et les OST de l’ensemble des épisodes de la série.

Tekken 7

Facile à prendre en main…

Heureusement pour lui, Tekken 7 se montre intraitable côté gameplay. La série a beau avoir dépassé les vingt ans d’existence, ses mécaniques de base font toujours preuve d’une redoutable efficacité. Comme d’habitude donc, chacune des quatre touches présentes en façade sur la manette correspond à l’un des membres de son combattant : poing gauche, poing droit et pied gauche, pied droit. Une configuration qui permet d’exécuter très facilement de petits enchaînements au martelant les différents boutons un peu au hasard, et qui explique pourquoi la série est si populaire même en dehors des cercles d’initiés.

Tekken 7

… mais difficile à maîtriser

Mais s’ils sont plutôt simples d’accès, les Tekken n’en restent pas moins des jeux assez subtils dès l’on se penche sérieusement sur leur cas. Autrement dit, bourriner les touches ne mènera nulle part ici, si ce n’est à la défaite. D’abord parce qu’un certain sens du timing est requis pour réussir un combo (sans compter que l’improvisation affiche vite ses limites, les manipulations étant très précises). Et ensuite parce qu’un adversaire expérimenté saura faire usage de toutes les armes mises à sa disposition pour contrer une volée de coups balancée à l’emporte-pièce. On pense par exemple à la gestion de l’espace via les petits pas de côté, qui permettent d’esquiver tout en ouvrant une faille dans la garde adverse lorsqu’ils sont bien employés. Mais aussi au concept de launcher, particulièrement punitif, qui consiste à projeter l’ennemi en l’air dans le but de « jongler » avec lui avant qu’il ne retombe.

Tekken 7

Pour apporter une petite dimension tactique aux combats, Tekken 7 intègre même quelques nouvelles mécaniques bien senties. Le Power Crush permet par exemple d’encaisser un coup sans avoir à en subir l’impact, le but étant de contre-attaquer immédiatement derrière pour occasionner plus de dégâts que ceux consentis à l’adversaire. Une prise de risque qui autorise les retournements de situation les plus fous donc, et c’est encore plus vrai si elle se retrouve associée au mode « Rage ». Activé automatiquement lorsque trois quarts de la jauge de vie ont été grignotés, celui-ci permet de réaliser une furie dévastatrice sur le modèle des Super d’un Street Fighter – le Rage Art. Mais aussi d’accéder à une variante plus puissante d’un coup spécial – le Rage Drive –, lequel permet de rallonger certains enchaînements lorsqu’il est bien utilisé. Si Tekken 7 reste un jeu accessible et relativement simple à prendre en main, il n’est donc jamais meilleur que lorsqu’il est pratiqué avec sérieux et application.

Conclusion

Tekken 7 perpétue avec brio plus de vingt ans de tradition dans la baston débridée, mais néanmoins technique. Que l’on soit parfait néophyte ou fan absolu de la série, difficile de ne pas y trouver son compte. Et c’est d’autant plus vrai qu’il propose un mode Histoire extrêmement bien fichu et de nouvelles mécaniques qui rendent les combats plus disputés que jamais. Joli, bien équilibré et riche d’un casting aussi conséquent que varié, il s’impose clairement comme l’un des meilleurs jeux de baston de ces dernières années. Seule ombre au tableau : un contenu étonnamment chiche, surtout pour une série qui nous avait habitués à débarquer avec toutes sortes de modes originaux à chaque nouvel épisode.

Article rédigé par
Hung Nguyen
Hung Nguyen
Journaliste - spécialisé en jeux vidéo