En résumé
Expérience croisée entre un Trine et un Magicka, Nine Parchments prône l’action et la coordination en équipe de la manière la plus radicale qui soit. Rapidement lassant en solo, le titre est à découvrir impérativement à plusieurs, en local ou en ligne, même si la rigueur du gameplay et les aléas induits par le friendly fire transforment parfois les parties en règlements de comptes insensés par sortilèges interposés !
Note technique
Les plus et les moins
- Enchantement sonore et visuel dans la veine de Trine
- Un gameplay qui prône le vrai travail d'équipe (à 4 en ligne ou en local)
- La montée en puissance des sorciers à travers l'évolution des sorts
- Les magies élémentaires au cœur du gameplay
- Challenge plutôt élevé, même en mode Normal
- Les parties à plusieurs en local qui évitent les malentendus en ligne
- Compter une dizaine d'heures de jeu pour un seul run complet
- La sauvegarde unique qui ne permet pas de revenir librement dans les niveaux
- Les contraintes induites par le changement de personnage et la bascule solo/multi
- Le friendly fire peu adapté aux sorts de zone des apprentis sorciers
- Une action qui devient parfois illisible à quatre joueurs
- Le manque de variété des ennemis et la faible résistance de certains boss
- La gestion de l'équipement réduite à des chapeaux et des sceptres
- La trop grande linéarité de l'aventure et son scénario presque inexistant
- Fatalement peu adapté aux parties en solo
Notre test détaillé
Déjà remarqué pour son travail réalisé sur des jeux indés tels que Shadowgrounds, Has-Been Heroes et surtout la série des Trine, le développeur finlandais Frozenbyte revient avec Nine Parchments, un jeu d’action coopératif qui ne manque pas de piment.
NB : Le jeu a été testé sur Switch dans les conditions proposées au moment de son lancement, mais il se peut qu’un patch vienne corriger certains écueils tels que l’obligation de redémarrer du début lorsqu’on bascule du solo au multi et inversement.
Se déroulant dans un univers onirique qui doit beaucoup à la direction artistique de Trine, Nine Parchments est d’abord un pur enchantement sonore et visuel auquel on résiste difficilement. Jouable en solo mais conçu à l’évidence pour les parties multijoueurs (en ligne ou en local), le titre retrace le périple mouvementé d’apprentis sorciers qui se lancent en quête des neuf parchemins obscurs de l’Académie Astrale éparpillés aux quatre coins du monde afin de compléter leur grimoire de sortilèges. Pensé pour des sessions de jeu pouvant accueillir jusqu’à quatre participants, Nine Parchments ne comporte, à la différence d’un Trine, aucune énigme, se voulant résolument orienté action et prônant le vrai travail d’équipe si l’on ne veut pas se retrouver débordé trop vite par ses assaillants.
Quatuor d’apprentis sorciers maladroits
Le point de départ étant établi, ne vous attendez pas à voir l’histoire se développer davantage par la suite, la narration étant aussi ténue que l’aventure est linéaire. En vérité, tout le sel de Nine Parchments réside dans l’équilibre entre la frénésie de son gameplay intuitif et la gestion du friendly fire qui est pris en compte aussi bien pour les alliés que pour les ennemis. Si, dans un sens, cette notion de dégâts collatéraux colle plutôt bien à la maladresse attendue de la part d’apprentis sorciers, elle complique considérablement la donne lors des parties à trois ou quatre participants. Les personnages étant tous des magiciens blindés de sortilèges offensifs, même toute la bonne volonté du monde ne permet pas d’éviter de commettre ou d’essuyer quelques boulettes lorsque des rayons viennent balayer l’écran ou que des sorts de zone explosent aux quatre vents. A cela s’ajoute le caractère parfois illisible de l’action lors des parties à plusieurs où le risque de chuter bêtement dans des trous se voit démultiplié, les environnements de Nine Parchments regorgeant de pièges inhérents à un level design pas toujours très approprié. En contrepartie, le multijoueur rend possible la résurrection quasi instantanée des alliés tombés sous les coups de l’ennemi, ou des nôtres…
Dans l’ensemble, on se rend compte que plus le nombre de joueurs augmente, plus les situations deviennent délicates à gérer, à moins d’une entente vraiment solide entre des joueurs qui connaissent déjà bien les rouages du gameplay. Et même s’il est possible de paramétrer les conditions de jeu en inversant par exemple le friendly fire (le fauteur de troubles subit alors lui-même les dégâts qu’il inflige à ses compagnons), encore faut-il trouver une session multi qui remplisse les conditions que l’on recherche avec suffisamment de joueurs partants.
De Rincevent à Gandalf le blanc
Si la comparaison avec un titre comme Magicka semble inévitable, Nine Parchments prend tout de même la peine d’injecter dans sa formule quelques éléments caractéristiques des RPG, à commencer par une évolution intéressante des personnages à travers un arbre de compétences étoffé pour ce qui est des sortilèges. En revanche, si le loot transparaît bien par le biais de pièces d’équipement à récupérer, il s’avère plus limité qu’attendu car réduit seulement à un maigre éventail de sceptres et de chapeaux qui n’entraînent parfois que des changements d’ordre purement cosmétique. Bien qu’intéressants dans leur approche, les boss déçoivent aussi par la faible résistance qu’ils opposent la plupart du temps, là où de simples monstres véloces protégés par des boucliers magiques peuvent poser beaucoup plus de difficultés. Au cœur du gameplay, la gestion des sorts élémentaires (feu, glace, foudre, lumière et ténèbres) est une composante clé de la progression, tout comme la maîtrise de la téléportation qui vient compenser la relative lenteur de déplacement des magiciens.
Des contraintes de taille
Reste cependant un problème de taille inhérent au choix de la sauvegarde unique retenu par les concepteurs du jeu. Une fois l’aventure lancée, on ne peut plus ni changer de personnage à la volée, ni passer du solo au multi (et inversement), à moins d’accepter de repartir du début en perdant toute sa progression dans les niveaux. On ne conserve alors que l’évolution de son ancien personnage, à savoir son niveau d’expérience, ses sorts et son équipement. Une contrainte d’autant plus problématique que l’on ne peut pas non plus revenir librement dans les niveaux déjà terminés, là où la présence de plumes et de coffres cachés nous incite justement à le faire.
Quant aux autres sorciers jouables, il faut presque tous les débloquer en complétant certains objectifs au fil de la partie. Notez tout de même que les développeurs sont conscients des contraintes induites par cette sauvegarde unique et ont évoqué la sortie possible d’un correctif en janvier 2018. Dans tous les cas, il est évident que Nine Parchments ne mérite l’investissement qu’à la condition de s’y essayer en multijoueur, si possible en local pour éviter les malentendus liés à une communication moins efficace en ligne, l’expérience étant clairement peu adaptée au jeu en solo.
Conclusion
Expérience croisée entre un Trine et un Magicka, Nine Parchments prône l’action et la coordination en équipe de la manière la plus radicale qui soit. Rapidement lassant en solo, le titre est à découvrir impérativement à plusieurs, en local ou en ligne, même si la rigueur du gameplay et les aléas induits par le friendly fire transforment parfois les parties en règlements de comptes insensés par sortilèges interposés !