En résumé
Même si l’effet de surprise ne prend plus depuis déjà longtemps, la recette LEGO continue malgré tout de se bonifier avec le temps, lentement mais sûrement. Si le titre souffre toujours des mêmes défauts que ses prédécesseurs, la générosité de son monde ouvert compense la paresse du mode Histoire et les lacunes de l’IA en nous incitant, une fois encore, à jouer en coop pour réellement profiter du soft.
Note technique
Les plus et les moins
- La profusion de héros jouables, pour la plupart inédits
- Chronopolis et sa grande diversité de lieux à explorer
- Les possibilités offertes par l'open world et les missions optionnelles
- La customisation poussée des avatars créés par le joueur
- La coop à deux en écran splitté qui compense les lacunes de l'IA en solo
- Des phases de jeu inintéressantes ou déjà vues maintes fois
- Alliés vraiment passifs et attentistes en solo
- Le manque de clarté de certains types d'interactions
- La confusion générale et les soucis de lisibilité trop fréquents
- Encore et toujours des problèmes de caméra, des bugs et des phases de plate-forme bancales
Notre test détaillé
Devenue aussi tentaculaire que le nombre de licences à succès dont elle s’inspire, la saga des jeux LEGO n’a pas encore dit son dernier mot. Suite directe de l’épisode dédié aux grandes figures de l’univers Marvel sorti en 2013 sur PC et consoles, LEGO Marvel Super Heroes 2 nous offre un nouvel aller-retour décomplexé sur le thème des comics.
(Cet test a été effectué sur une PlayStation 4.)
Misant l’essentiel de son attrait sur sa dimension cross-over, LEGO Marvel Super Heroes 2 réalise une pirouette scénaristique assumée en imaginant la rencontre fantasmée des plus grands personnages de l’univers Marvel dans un Chronopolis convoité par Kang le Conquérant. Venus de toutes les époques et de tous les horizons, super-héros et super-vilains déboulent en masse pour contrer ou servir les ambitions de domination du voyageur spatio-temporel à l’ego surdimensionné, et ce pour le plus grand plaisir des fans de comics auquel le titre se destine.
Incontestablement, la profusion de héros présents dans ce second volet joue en faveur du titre, tout comme la diversité des environnements explorés qui nous fait passer de New York City en 2099 aux steppes du Far West avec un détour par l’Égypte antique. D’autant que l’aventure a le bon goût de séparer régulièrement les protagonistes en plusieurs groupes distincts afin de renouveler un minimum son gameplay. Car même si de nombreux pouvoirs se recoupent entre ces différentes figures Marvel, c’est bien leur originalité et leur complémentarité qui ressort au fil des situations rencontrées dans les niveaux principaux. Bien que relativement court et peu marquant dans son ensemble, le mode Histoire constitue ainsi une bonne entrée en matière avant de se lancer dans les méandres des challenges inhérents au monde ouvert de ce nouveau jeu LEGO.
Bienvenue à Chronopolis
Si le gameplay de LEGO Marvel Super Heroes 2 n’innove pas vraiment en regard des volets qui l’ont précédé, le titre s’efforce tout de même de proposer un open world suffisamment vaste et riche en secrets pour nous occuper sur le long terme. Chronopolis croule ainsi littéralement sous les missions optionnelles en tout genre que l’on peut aborder comme on le souhaite en déboulant, pourquoi pas, à bord de l’engin spatial de notre choix, ou en invoquant un super-héros capable de voler pour sillonner les environnements étendus en quelques secondes.
Autrement dit, à chaque fois que le soft déçoit, par exemple lorsqu’il nous inflige des phases de plates-formes bancales ou qu’il rend inutilement laborieuse la résolution d’énigmes pourtant simples à cause de l’IA défaillante des personnages gérés par la console, il se rattrape toujours d’une façon ou d’une autre et nous incite à lui pardonner. Le faciès caricatural des super-héros compense ainsi l’humour faiblard de la plupart des cut-scenes qui ponctuent le déroulement de l’histoire, et la discrétion des informations de tutoriel se montre moins envahissante que dans la majorité des jeux de la série.
Éternels reproches
Pour autant, la confusion générale et le manque de lisibilité des scènes d’action rendent les blocages fréquents, d’autant que certains types d’interactions aux mécanismes pas suffisamment explicites viennent régulièrement plomber le rythme du jeu. C’est justement le cas des manipulations temporelles lourdingues, pourtant largement mises en avant dans ce nouvel opus, que l’on surmonte davantage par tâtonnement que parce que l’on devine ce que le soft attend réellement de nous.
Le plus gênant reste toutefois cette IA absurde et attentiste qui rend certains passages parfois totalement insurmontables sans recourir au mode coopératif. Certes, l’écran splitté ne rend pas le tout plus lisible, loin de là, mais cela reste encore le meilleur moyen de profiter du titre sans se retrouver dans des situations inextricables. Non content de comporter un certain nombre de phases de jeu inintéressantes ou déjà vues maintes fois (le combat contre Korvac est sans doute l’un des moins inspirés de la série), le jeu souffre également de bugs bloquants (personnages qui se coincent et deviennent inutilisables) et de plantages rencontrés au hasard de notre partie sur la version PS4.
« Customiseur » et multijoueur
Heureusement, le soft se rattrape par son capital sympathie qu’il doit à ses innombrables clins d’œil au Marvel Cinematic Universe, et plus particulièrement aux derniers long-métrages sortis en salles, comme Doctor Strange, Thor Ragnarok ou Les Gardiens de la Galaxie Vol.2, même si sa trame reste globalement inédite. Le scénario est d’ailleurs coécrit par l’auteur de comics Kurt Busiek à qui l’on doit l’album Avengers Forever.
Enfin, les dernières bonnes trouvailles de LEGO Marvel Super Heroes 2 sont à chercher, d’une part, dans son outil de création de personnages très complet (le « Customiseur »), et d’autre part, dans son mode multijoueur en arènes. Le premier étonne par le caractère très poussé des options de customisation qu’il nous offre en matière de création d’avatars. Le joueur y est en effet libre de piocher dans un éventail généreux d’armes et de facultés diverses visant à conférer une identité propre à chacune de ses créations. Quant au second, il autorise les parties compétitives à quatre joueurs en local dans des contextes typiques des matchs en équipes, ce qui confère au titre une surcroît de convivialité forcément bienvenu.
Conclusion
Même si l’effet de surprise ne prend plus depuis déjà longtemps, la recette LEGO continue malgré tout de se bonifier avec le temps, lentement mais sûrement. Si le titre souffre toujours des mêmes défauts que ses prédécesseurs, la générosité de son monde ouvert compense la paresse du mode Histoire et les lacunes de l’IA en nous incitant, une fois encore, à jouer en coop pour réellement profiter du soft.