En résumé
Même s’il n’est plus à l’honneur dans cet épisode, on attendait peut-être davantage du grand retour du professeur Layton, après une pause de plus de quatre ans sur 3DS. Morceler l’intrigue en plusieurs affaires très courtes n’était peut-être pas la meilleure idée, mais la qualité des énigmes est toujours au rendez-vous et l’esprit de la franchise préservé. Ne sommes-nous pas en train d’assister au début d’une nouvelle saga ?
Note technique
Les plus et les moins
- Pas d'obligation de connaître les précédents jeux de la série
- Le renouvellement des personnages principaux
- Des énigmes à la hauteur de la réputation de la série malgré la disparition du génie Akira Tago
- La navigation simplifiée entre les chapitres pour rechercher les énigmes cachées
- Possibilité de mener plusieurs enquêtes en parallèle à partir d'un certain point
- 25 à 30 heures en moyenne pour trouver et résoudre les 185 énigmes du jeu…
- … et beaucoup plus avec les énigmes quotidiennes à télécharger gratuitement
- Identique à la version smartphone malgré une sortie plus tardive en Europe
- Des affaires courtes et quelconques qui n'égalent pas le fil rouge narratif des anciens Layton
- Trop d'énigmes cachées, donc non imposées, à côté desquelles les plus pressés risquent de passer
- Pas de 3D stéréoscopique alors que les décors jouent pourtant sur la profondeur de champ
- Les 15 packs de tenues + énigmes toujours payants, comme sur smartphones
Notre test détaillé
Les possesseurs de 3DS en Europe auront dû faire preuve de patience pour gagner le droit de s’attaquer à leur tour aux mystères de L’Aventure Layton, disponible depuis cet été sur smartphones. Mais avec la sortie de ce nouveau chapitre dédié à la fille du professeur, l’occasion est trop belle pour ne pas succomber une fois encore au diabolique jeu des énigmes signées Level-5.
(Test réalisé sur Nintendo 3DS)
Acclamée de manière quasi ininterrompue durant plus de sept ans, la saga Professeur Layton avait fait mine de tirer sa révérence à l’issue d’un sixième chapitre de haute volée. Il faut dire que le rythme de parution intensif de la série avait engendré un embryon de lassitude chez les fans qui méritaient bien une petite pause cérébrale. Il fallait donc du sang neuf à la franchise pour justifier son grand retour sur la scène vidéoludique, avec notamment un renouvellement de ses protagonistes principaux. C’est ce qui explique en partie l’éviction du professeur Hershel Layton au profit de sa fille Katrielle dans cet épisode qui pourrait bien marquer le début d’un tout nouveau cycle.
Scénario fragmenté
S’efforçant autant que possible de ne pas s’appuyer sur des éléments traités dans les précédents jeux de la série, L’Aventure Layton a le mérite de ne pas s’adresser uniquement aux fans. Ainsi, il n’est pas indispensable de connaître sur le bout des doigts les exploits du professeur pour apprécier le scénario de ce nouvel opus, même s’il reste préférable d’y avoir touché un petit peu, ce qui inclut l’insolite spin-off Layton Brothers: Mystery Room. Exclusif au support mobile et jouable uniquement en anglais, ce volet méconnu mérite d’autant plus le coup d’œil qu’il ose s’éloigner du concept original et que les premières enquêtes qu’il propose sont gratuites.
De son côté, L’Aventure Layton reprend fidèlement la structure des volets principaux, mais le titre mise cette fois sur un découpage propice aux sessions courtes. En effet, et sans doute pour mieux correspondre au public smartphone auquel il se destine également, le jeu propose douze affaires bien distinctes et relativement courtes qui tranchent avec le fil rouge riche en rebondissements des anciens Professeur Layton. Un choix qui nuit à la teneur narrative des différentes enquêtes que l’on pourra qualifier de quelconques, du moins jusqu’à la douzième, mais qui a pour avantage de faciliter la navigation dans les chapitres déjà terminés lorsqu’on part en quête des énigmes cachées. À partir d’un certain stade de l’aventure, il est même possible de mener plusieurs affaires en parallèle en les reprenant depuis l’agence de détective Layton qui sert de point de ralliement aux nouveaux protagonistes de cet opus.
L’agence de détectives Layton
Ce n’est pas parce que son père a choisi de se mettre au vert que Katrielle Layton doit laisser les mystères de Londres lui filer entre les doigts. Si l’on ignore ce qu’il a pu advenir de ce bon vieil Hershel, l’idée de voir s’exprimer de nouveaux personnages principaux au sein de la série apporte une fraîcheur salvatrice à ce nouvel opus, tout en soulevant bien des questions concernant l’arbre généalogique des Layton. Bien résolue à asseoir la réputation de sa petite agence de détectives, Katrielle se verra confier douze affaires qui lui permettront de faire la connaissance des plus grandes fortunes de Londres. Épaulée dans sa tâche par un mystérieux chien parlant amnésique et par un jeune assistant qui peine à masquer son attirance pour la jeune fille, Kat aura également maille à partir avec une rivale de Scotland Yard un brin hautaine. Le casting séduit, mais l’intrigue, elle, ne décolle pas vraiment, là où le scénario imprévisible faisait justement tout le sel des enquêtes du professeur.
Contenu solide, mais bien camouflé
« Puzzle Master » attitré de la série, feu Akira Tago n’est certes plus à l’origine des énigmes de cet épisode, mais ces dernières n’en portent pas moins le soft sur leurs épaules de par leur finesse et leur diversité. Il s’agit essentiellement de problèmes de logique, d’observation, de visualisation dans l’espace ou de déduction, voire de mathématiques, mais à très petite dose, avec toujours ce fameux système d’indices à monnayer via les pièces cachées dans les décors du jeu. On retrouve nos marques en un clin d’œil, mais la tentation d’aller au plus vite est à proscrire ! Car les concepteurs ont fait le choix de rendre facultatives une grande majorité des énigmes en les camouflant dans le décor, au risque de les rendre invisibles aux yeux des plus pressés. Par conséquent, il convient de prendre son temps pour ne pas saborder une durée de vie qui, lorsqu’on s’attelle à l’ensemble des défis, dépasse facilement les 25 ou 30 heures de jeu.
Car au-delà des 170 énigmes à dénicher en fouillant minutieusement les 12 chapitres de l’aventure, s’ajoutent les incontournables mini-jeux qui revêtent ici de nouvelles formes. On devra notamment composer des menus idéaux pour des clients exigeants, disposer des bijoux astucieusement dans un magasin pour en vendre un maximum, ou encore guider notre chien sur un parcours truffé d’interrupteurs et de dalles piégées.
Afin de récompenser les « complétistes » les plus minutieux, le titre donne finalement accès à une quinzaine d’énigmes supplémentaires et livre même un dialogue bonus faisant office de fin secrète qui soulève encore plus d’interrogations sur les personnages. Et pour ceux qui en voudraient encore davantage, le titre garantit un an d’énigmes quotidiennes à télécharger gratuitement après la sortie du jeu. Seuls regrets : le fait que la 3D stéréoscopique ne soit pas exploitée alors que les décors jouent pourtant sur la profondeur de champ, et le tarif des packs de tenues et d’énigmes bonus, calé sur celui de la version smartphone.
Conclusion
Même s’il n’est plus à l’honneur dans cet épisode, on attendait peut-être davantage du grand retour du professeur Layton, après une pause de plus de quatre ans sur 3DS. Morceler l’intrigue en plusieurs affaires très courtes n’était peut-être pas la meilleure idée, mais la qualité des énigmes est toujours au rendez-vous et l’esprit de la franchise préservé. Ne sommes-nous pas en train d’assister au début d’une nouvelle saga ?