En résumé
Le moins que l’on puisse dire au vu de l’efficacité de ce remake de Metroid, c’est que l’on ne regrette en aucune façon la version Gameboy tant la transformation est prodigieuse. L’équipe de MercurySteam a réussi à moderniser à la fois l’aspect visuel du titre et son gameplay en insufflant au titre une nervosité incroyable. Même le déroulement extrêmement routinier de cet opus, chasse aux métroïdes oblige, est contrebalancé par l’ajout de séquences exclusives haletantes.
Note technique
Les plus et les moins
- Un remake espéré depuis longtemps par les fans
- Une 2,5D qui dépoussière joliment le titre
- Le gameplay largement enrichi et la montée en puissance vraiment grisante
- Le confort offert par la map affichée en permanence sur l'écran tactile
- La bande-son qualitative dans la veine de celle de Super Metroid
- Les nouveaux boss exclusifs au remake
- Un pur « metroidvania » avec sa profusion de secrets à dénicher
- 12 à 15 heures de jeu environ pour boucler un premier run
- Le mode Difficile qui se débloque automatiquement en fin de partie
- Le côté routinier de la chasse aux 40 métroïdes comme seul fil rouge
- On aurait aimé encore plus de surprises dans la progression avec davantage de boss inédits
- Le mode Fusion qui ne se débloque que via un amiibo bien précis
Notre test détaillé
Alors qu’il ne s’écoule bien souvent qu’un bref laps de temps avant qu’un jeu ait droit à son remake ou sa version HD, le second volet de la pourtant prestigieuse saga Metroid n’avait pas remontré le bout de ses pixels depuis sa sortie initiale sur Gameboy il y a déjà 25 ans. S’il était certes possible d’en redécouvrir une version authentique depuis 2011 via la console virtuelle de la 3DS, c’est la première fois que Nintendo donne son aval pour qu’un studio dépoussière le titre de manière officielle !
Et c’est à l’équipe de MercurySteam qu’est revenu le privilège de proposer une refonte en 2,5D de ce second volet dont les fans réclamaient depuis déjà de longue date un remake digne de ce nom. Tablant sur un rendu plus moderne que le non moins respectable AM2R, ce remake non officiel peaufiné durant dix ans par un inconditionnel du jeu original, Metroid: Samus Returns ne reprend que l’essence de ce qu’était Metroid II: Return of Samus sur Gameboy.
Et c’est bien là que réside toute la pertinence du projet. Il suffit en effet de jeter un œil sur la mouture monochrome de 1992 pour comprendre à quel point le titre avait besoin d’un coup de jeune. Fort de son expérience sur la licence Castlevania: Lords of Shadow, et tout particulièrement sur l’épisode 3DS Mirror of Fate, MercurySteam a choisi d’adopter une démarche similaire en misant sur une 2,5D propre et moderne ayant le mérite de ne pas dénaturer la formule d’origine. Ainsi, si la réalisation cède à la mode 3D, l’action se déroule toujours à l’ancienne, sur un seul plan, pour le plus grand soulagement des puristes.
Le chaînon manquant
Ne jouissant pas de la même popularité que les autres volets de la franchise, Metroid II n’en demeure pas moins un segment important dans l’histoire de la série, aussi bien pour ses apports en matière de gameplay que pour le virage narratif qu’il induit. Non content d’établir le lien entre l’épisode fondateur sur NES et l’incontournable Super Metroid, ce second opus met surtout en lumière le prologue de l’épisode Super Nintendo via les événements qui se déroulent dans la dernière ligne droite de l’aventure.
De la même façon, Metroid: Samus Returns prend comme point de départ l’arrivée de la chasseuse de primes Samus Aran sur la planète SR388 alors que celle-ci s’apprête à mener à bien une mission d’éradication confiée par la Fédération Galactique. Sa cible : une quarantaine de métroïdes ayant atteint différents stades de mutation plus ou moins avancés, ces formes de vie particulièrement hostiles représentant une menace sérieuse pour la galaxie, car convoitées par les pirates de l’espace. Le titre prend donc la forme d’une gigantesque traque claustrophobe dans les galeries d’un vaste dédale souterrain, la chasse ne pouvant théoriquement prendre fin qu’avec l’éradication de la reine pondeuse.
Adieu version Gameboy !
Peut-être moins audacieux qu’un Metroid: Other M dans sa conception, Metroid: Samus Returns s’attache surtout à conserver l’état d’esprit ayant permis à la franchise d’obtenir ses lettres de noblesse, en misant notamment sur une approche plus conventionnelle qui correspond davantage aux souhaits émis par la majorité des fans. Il s’agit donc d’un pur « metroidvania » (appellation donnée aux titres calqués sur le modèle des séries Metroid et Castlevania) avec sa map labyrinthique truffée de secrets liés à l’acquisition régulière de nouveaux power-up.
Sur cette version 3DS, le confort offert par le fait de pouvoir consulter la carte qui s’affiche en permanence sur l’écran tactile est indéniable. L’angle de vue a été également éloigné par rapport au personnage principal afin d’offrir un champ de vision optimal sur ce qui se passe autour de nous. Samus bénéficie surtout d’une panoplie de mouvements beaucoup plus étendue que dans la version Gameboy, dont la prise en main archaïque pourrait à juste titre rebuter n’importe quel joueur actuel. Désormais, la chasseuse de prime se meut avec la plus grande fluidité et balaye l’écran avec des tirs à 360°, la gâchette permettant de stabiliser sa position pour viser sans se déplacer. En domptant le gameplay, on peut même effectuer des attaques de riposte en parant au bon moment pour placer des contres très puissants. Un nouveau talent bienvenu, notamment face aux boss, mais dont le timing ultra-serré en fait tout de même une arme à double tranchant.
Plus inattendue, l’introduction de capacités Aeion puisant dans une nouvelle jauge commune apporte aussi un regain de subtilité aux phases d’exploration, certains pouvoirs étant propices à la résolution de nouveaux types d’énigmes. Si la possibilité de scanner avec précision les alentours favorise la recherche des innombrables bonus à collecter, le fait de devoir choisir entre les capacités offensives ou défensives de la jauge Aeion constitue un dilemme très intéressant. Des talents inédits qui viennent s’ajouter aux power-up habituels de la franchise pour élargir continuellement l’arsenal de l’héroïne ou renforcer sa combinaison. Metroid: Samus Returns est de ces jeux dans lesquels la montée en puissance du personnage est à ce point grisante qu’elle incite sans cesse à fouiller les zones déjà franchies pour faire sauter les barrières qui limitaient notre exploration quelques instants plus tôt.
Même sans son saut spatial et son triple rayon à plasma, contrôler Samus est un bonheur permanent qui efface en un clin d’œil le souvenir du gameplay rigide du titre original. Tout comme Metroid: Zero Mission transcendait avec panache l’épisode fondateur de la série, Metroid: Samus Returns se hisse à des années-lumière de son modèle !
La routine ?
S’il y a bien un point sur lequel était attendu ce remake, c’est sur la manière dont celui-ci allait parvenir à contourner la redondance de la chasse aux 40 métroïdes qui conférait déjà à la progression de Metroid II des allures routinières. Car si le titre constitue bien un épisode charnière du point de vue du scénario, tout survient réellement à la fin du jeu, l’intégralité de l’aventure se déroulant quasiment sans le moindre rebondissement.
Sur 3DS, MercurySteam ne parvient pas totalement à se débarrasser de cette contrainte, en dépit de l’ajout de séquences et de boss exclusifs qui se révèlent extrêmement efficaces et qui auraient donc gagné à être plus nombreux. Le soft réussit tout de même à maintenir un rythme soutenu durant les 12 à 15 heures de jeu requises pour boucler le premier run et à nous donner envie de prolonger l’expérience en visant les 100 %, pourquoi pas en mode Difficile. Sachez toutefois que le mode Fusion (encore plus difficile) ne se débloque pas automatiquement en fin de partie mais requiert aussi l’amiibo de la larve du métroïde.
Conclusion
Le moins que l’on puisse dire au vu de l’efficacité de ce remake de Metroid, c’est que l’on ne regrette en aucune façon la version Gameboy tant la transformation est prodigieuse. L’équipe de MercurySteam a réussi à moderniser à la fois l’aspect visuel du titre et son gameplay en insufflant au titre une nervosité incroyable. Même le déroulement extrêmement routinier de cet opus, chasse aux métroïdes oblige, est contrebalancé par l’ajout de séquences exclusives haletantes.