Que vous soyez mangaphiles ou non, certains mangas méritent tout spécialement qu’on les découvre et qu’on les dévore. Ouvrages culte au Japon, reconnus internationalement ou encore nébuleux sur le territoire français, voici ceux à (re)lire absolument ! Dans cette sélection, pas de One Piece, de Dragon Ball ou de Death Note, mais d’autres œuvres incontournables et tout aussi géniales !
L’Histoire des 3 Adolf – Osamu Tezuka
Les mangas ne sont pas seulement inspirés de l’histoire du Japon. Les auteurs vont en effet puiser dans celle du continent européen. C’est notamment ce qu’a fait Osamu Tezuka au siècle dernier. Celui surnommé « père du manga » est connu pour avoir créé Astro Boy ou encore Le Roi Léo. Mais, on lui doit également L’Histoire des 3 Adolf, rééditée en deux volumes en 2018, à l’occasion du 90e anniversaire du mangaka. Sous la montée du nazisme, pendant les Jeux olympiques de 1936, on suit les mésaventures du journaliste Sohei Togué, dont le frère athlète vient d’être assassiné à Berlin. Un chef-d’œuvre méconnu en France à découvrir au plus vite.
Pluto – Naoki Urasawa
Un monde où les humains et les robots cohabitent ? Si ce n’est (peut-être) bientôt notre futur, c’est en tout cas l’intrigue principale de Pluto, relecture brillante d’Astro Boy de Tezuka par Naoki Urasawa. Or, ce vivre ensemble est mis à mal : un puissant robot est réduit en pièce et un cadre du groupe de défense des lois sur les robots est tué… Qui se cache derrière tout cela ? Un robot ? Théoriquement, ces derniers ne sont pas autorisés à s’attaquer aux humains. L’inspecteur-robot Gesicht est chargé de l’enquête, mais il va bien vite découvrir avec effroi, qu’étant l’un des sept robots les plus forts du monde, il est lui-même l’une des cibles à abattre. Une histoire emplie de suspense, mêlant science-fiction et thriller, et permettant une réflexion sur les notions de guerre, de justice et d’humanité.
Monster – Naoki Urasawa
Direction les années 1980 à Düsselforf, en Allemagne, avec Monster, une autre saga de Naoki Urasawa, composée de neuf tomes, racontant les aventures du neurochirurgien Kenzo Tenma dont l’avenir est déjà tout tracé. Jusqu’au jour où un terrible choix — sauver la vie d’un petit garçon plutôt que celle du maire de la ville — va le conduire à tout perdre. Surtout que l’enfant en question n’est pas celui qu’il croyait… Un thriller glaçant et oppressant.
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Le Sommet des dieux – Jirô Taniguchi et Baku Yumemakura
Direction l’Himalaya dans le Sommet des dieux de Jirô Taniguchi et Baku Yumemakura avec une réédition qui avait obtenu, en 2005, le prix du Meilleur Dessin au Festival d’Angoulême. On y retrouve les souvenirs du photographe Fukamachi lors de son périple en montagne, à la rencontre de cultures différentes comme d’aventures sidérantes et vertigineuses.
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Bride Stories – Kaoru Mori
Bride Stories a pour toile de fond la route de la Soie reliant la Chine à la Syrie. L’œuvre de Kaoru Mori, récompensée du prix Intergénérations au Festival d’Angoulême 2012, relate l’histoire de la jeune Amir, 20 ans, qui rencontre son futur époux, Karluk, à peine âgé de 12 ans. Mais Amir doit être cédée à un autre homme, pour une union plus avantageuse pour sa famille. Plongée dans une épopée humaine sur les mariages forcés qui confine à l’éblouissement et l’émotion.
Nana – Ai Yazawa
Les mangas ont aussi pour inspiration les petits riens de la vie de tous les jours, mais qui forment de grands tout. C’est le cas notamment de Nana d’Ai Yazawa. Il ne s’agit pas d’une adaptation de l’œuvre de Zola, mais de l’histoire de deux jeunes filles, toutes deux baptisées Nana, aux tempéraments et aux destins diamétralement opposés : quand l’une est rêveuse et romantique, l’autre est solitaire et chanteuse de rock. Elles vont finir par partager le même appartement en colocation et être unies par une amitié indéfectible. Un shojo devenu un classique par la force de l’émotion qui s’en dégage.
Ashita no Joe – Asao Takamori et Tetsuya Chiba
Référence incontournable dans l’univers du manga, nous nommons Ashita no Joe. Ce shonen, publié à la fin des années 1960, a depuis influencé de nombreuses œuvres plus contemporaines. Il faut dire qu’Asao Takamori et Tetsuya Chiba ont frappé fort avec un récit de boxe à l’aspect social très marqué, porté par le personnage de Joe Yabuki, un délinquant orphelin issu des quartiers pauvres. Entraîné par un ancien boxeur qui perçoit d’emblée son potentiel, mais surtout grâce à sa persévérance, Joe se transforme en un combattant exceptionnel. Protagoniste complexe, loin d’être parfait, il devient le symbole de toute une génération révoltée et bien décidée à bousculer les codes. Un vrai coup de poing émotionnel qui a secoué le Japon.
Akira – Katsuhiro Otomo
La vocation première des mangas est aussi de divertir, d’introduire du merveilleux dans la vie quotidienne, des moments de pure folie ou des scènes d’action violentes et impressionnantes. C’est le cas notamment avec l’un des seinen les plus célèbres du monde entier : Akira. Une réédition permet de retrouver les dessins originaux, en noir et blanc, tels qu’ils avaient été conçus en 1982 par Katsuhiro Otomo. Dans ce manga de science-fiction, l’intrigue se déroule en 2019 à Néo-Tokyo, nouvelle capitale japonaise après la Troisième Guerre mondiale, où l’on fait la rencontre d’un étrange enfant-vieillard aux pouvoirs paranormaux… Une œuvre devenue culte et qui a, depuis, popularisé le genre de la BD japonaise à travers le monde ainsi qu’inspiré de nombreux mangas, romans et films dystopiques.
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Kitaro le repoussant – Shigeru Mizuki
Culte, comme l’est également Kitaro le repoussant, un anti-héros directement issu des légendes nippones. Car Kitaro est un fantôme désabusé qui a (re)pris vie sous le crayon de Shigeru Mizuki et dont les aventures ne font que renforcer son dégoût de la société des hommes. Véritable institution au Japon, ce récit est encore trop méconnu en France !
Le pacte des Yokaï – Yuki Midorikawa
Savez-vous ce qu’est un yōkai ? Au Japon, ce terme désigne les phénomènes étranges et anormaux dépassant la compréhension humaine tels que des apparitions ou des monstres. Ces spectres font partie intégrante de la vie de Natsume, puisqu’il les voit depuis des années. Un don qui lui vaut un certain isolement. Cependant, la situation connaît de nouveaux bouleversements lorsque l’adolescent hérite de sa grand-mère un mystérieux carnet lui permettant de commander les esprits, et surtout de décider de leur vie ou de leur mort. Un étrange pouvoir que d’autres aimeraient bien posséder… Avec Le pacte des Yokaï, Yuki Midorikawa nous entraîne au cœur du folklore japonais, tout en douceur et en poésie.
Great Teacher Onizuka (GTO) – Tōru Fujisawa
Qui ne rêve pas d’avoir un professeur comme Eikichi Onizuka ? Pour être honnête, pas grand monde… et encore moins les parents d’élèves. À première vue, cet ancien voyou devenu enseignant dans le but de séduire des étudiantes n’inspire pas vraiment confiance. Et, à vrai dire, ses méthodes d’éducation peu conventionnelles et son amour éternel pour la bagarre peuvent donner raison aux plus méfiants. Pourtant, Eikichi finit par exceller dans l’art d’enseigner, gagnant la confiance des lycéens, même ceux en difficulté. Il les tire vers le haut en leur inculquant de belles valeurs comme l’honnêteté ou la persévérance. GTO (Great Teacher Onizuka) est un incontournable, abordant des sujets sensibles, tout en humour et avec émotion.
Et pour les plus connaisseurs, le titre Onizuka de PNL fait directement référence au manga de Tōru Fujisawa, dont il reprend l’esprit de rébellion et de résilience.
Bonne nuit Punpun – Inio Asano
Bonne nuit Punpun suit l’évolution de Punpun, de l’enfance à l’âge adulte, à travers ses découvertes, ses doutes, et son rapport aux autres. Rapidement, on découvre un personnage enfermé dans sa solitude, en proie à des situations douloureuses et à une introspection constante. De quoi rêve-t-il ? Que veut-il devenir en grandissant ? Pourquoi est-ce si difficile d’aimer ? Autant de questions universelles liées à l’expérience de grandir.
Contrairement à d’autres seinen où le héros progresse, Punpun et son entourage semblent régresser, révélant leurs parts d’ombre. Une œuvre noire, souvent brutale — et donc conseillée à un public averti — mais terriblement humaine et universelle. D’ailleurs, rien n’est laissé au hasard par Inio Asano : si Punpun est représenté comme un oiseau, c’est pour symboliser son mal-être qui l’éloigne des autres individus, mais aussi permettre à tout un chacun de s’identifier en lui.
