Sélection

Les cinq familles du cinéma animé

19 mars 2019
Par Lucie
Les cinq familles du cinéma animé

La Journée mondiale du cinéma d’animation qui a eu lieu le 28 octobre est l’occasion de nous rappeler que parmi les chefs-d’œuvre du septième art qui nous ont ému, émerveillé ou fasciné depuis l’enfance, bon nombre sont des films d’animation. Des Disney éternels comme Dumbo jusqu’aux nouveaux classiques comme Nemo en passant par Monsieur Jack et son étrange Noël, voilà une sélection subjective de plusieurs films parmi les 5 grandes familles historiques de l’animé.

Disney morale

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Porteurs de valeurs morales intemporelles, les dessins animés créés par Walt Disney depuis Blanche-Neige à la fin des années 1930 restent malgré leur grand âge des œuvres initiatiques pour des générations successives d’enfants à travers le monde. Devenus des totems indéboulonnables de la culture populaire universelle depuis l’après-guerre, ils représentent un héritage que chaque parent transmet désormais naturellement à ses enfants. Sur le thème de l’exclusion et de la tolérance, Dumbo fait office de classique absolu avec son duo de parias formé d’une souris de mauvaise réputation et d’un éléphanteau ostracisé pour ses grandes oreilles. Moins brutalement triste que Bambi, il reste assurément l’un des plus mélancoliques « Disney des origines ». Inspiré d’un conte écrit huit ans plus tôt, le film de 1947 se clôt sur un final aérien et rédempteur aux allures de revanche jubilatoire pour un enfant différent que tout l’amour maternel du monde n’aura pas suffit à protéger contre l’injustice, la méchanceté et l’humiliation.

Classique nouvelle génération

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Émanation moderne de la Walt Disney Animation Studios, les Studios Pixar ouvrent une nouvelle ère du cinéma d’animation en 1996 avec le mémorable Toy Story. Mais, c’est en 2003 avec Le monde de Nemo, cinquième long-métrage Pixar de l’histoire, que le succès se transforme en phénomène planétaire. Un drame familial en préambule, un voyage initiatique truffé de péripéties loufoques et de moments d’intense émotion comme plat de résistance et une chute hyper-positive pour finir en beauté, tous les marqueurs Disney sont là. Sublimé par un scénario à tiroirs générationnels parfaitement ficelé et des personnages inoubliables dignes des meilleures comédies US, le spectacle familial devient fédérateur, enthousiasmant à l’unissons petits et grands grâce à un savant dosage d’humour débridé et d’émotions universelles. L’année suivante, Les Indestructibles consacre définitivement une formule qui a redonné depuis le goût du cinéma d’animation à tous les parents du monde.

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Poésie japonaise

La filmographie du maître de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki, est si riche en chefs-d’œuvre qu’il est quasiment impossible d’en dresser un classement qualitatif fondé sur des critères objectifs. Pourtant, s’il le faut, c’est en toute subjectivité qu’on peut choisir Le voyage de Chihiro. Avec son onirisme radical et sa fantaisie singulière, cette fable intemporelle est un parfait condensé de l’œuvre magistrale et exigeante d’un créateur obsédé par l’élégance du trait et la finesse scénaristique. Alternant films fantastiques inspirés de croyances populaires comme Chihiro ou Princesse Mononoké et drames réalistes mettant en scène des pages d’histoire comme le formidable Le Vent se lève, Miyazaki est avant le plus grand poète contemporain du film d’animation et certainement l’un des meilleurs ambassadeurs de la culture japonaise à travers le monde.

Perles image par image

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Injustement attribué au seul Tim Burton, L’Étrange Noël de Monsieur Jack s’impose sans surprise au cœur de ce top des meilleurs films d’animation de tous les temps. Le terme lui est d’ailleurs particulièrement adapté puisqu’il n’est pas un dessin animé mais un long-métrage réalisé à partir d’une technique d’animation image par image demandant un titanesque travail de fourmi. Expert en stop-motion, Henry Selick tire de son infinie patience à décomposer les mouvements de ses figurines un chef-d’œuvre jubilatoire, entre comédie musicale déglinguée pour amateur de sensations gothiques et conte macabre et malin pour jeune fan d’Halloween. Dans ce même registre où les univers miniatures s’animent pour mieux raconter aux enfants la difficulté d’être un adulte, Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson est une perle moins clinquante qui mérite autant de ferveur que le célèbre spectre filiforme imaginé par Selick et Burton.

Hexagone animé

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Impossible de clore cet impossible classement sans évoquer le film d’animation français. Fidèle à sa tradition formatrice, la France reste plus que jamais un formidable vivier de créateurs et de techniciens graphiques hors pair qui contribuent à développer un secteur cinématographique devenu florissant. Parmi les grands anciens de cette école française de la ligne claire, on pense évidemment en premier lieu à Michel Ocelot qui, avec les aventures de Kirikou, est représentatif d’un cinéma ouvert sur le monde et engagé dans la défense de grandes valeurs humanistes. Et on n’oublie pas Planète sauvage, la fable SF seventies de René Laloux qui au fil du temps cultive son étrange aura auprès d’un public avide de découvertes. Enfin, il est important de constater que la relève est assurée quand on voit le succès rencontré par Ma vie de courgette et La tortue rouge, deux films français indispensables de 2016.

Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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