Victime de son succès, ce jeu de cartes à collectionner autour de l’univers Disney est actuellement indisponible à la vente. En découle une spéculation folle sur certains produits.
Pratique aussi vieille que celle des jeux de cartes à collectionner (JCC), l’achat de cartes à l’unité possède les mêmes propriétés physiques qu’un trou noir au fond de l’espace : une fois passé l’horizon du raisonnable, la chute vers le point de singularité échappe à toute logique connue à ce jour. Par exemple, un seul exemplaire dans le monde de l’extension Seigneur des Anneaux (de la gamme Magic: The Gathering), sortie cet été, a été doté de la carte spéciale « L’anneau unique ».
Celle-ci se caractérise par un texte rédigé exclusivement en langage elfique. L’heureux acheteur qui est tombé dessus en ouvrant ses paquets l’a revendue deux millions de dollars. C’est désormais le rappeur américain Post Malone qui en est le propriétaire.
Pourquoi acheter des cartes à l’unité ?
Loin de ces occurrences effarantes, l’obtention de cartes à l’unité peut vous servir dans trois situations : si vous êtes une joueuse ou un joueur compétitif et que vous souhaitez des cartes précises pour rendre votre deck plus performant ; si vous êtes une ou un collectionneur et que vous souhaitez combler des manques en évitant d’acheter une grande quantité de boosters ; ou si vous êtes une spéculatrice ou un spéculateur et que vous investissez dans certaines cartes en pariant qu’elles coûteront plus cher à l’avenir.
Mais, avant de casser votre tirelire, sachez deux choses. Petit un : la première vague de Lorcana va être exceptionnellement réimprimée au premier trimestre 2024. Néanmoins, il faudra très certainement réagir vite, et fort. Petit deux : la grande majorité des cartes en vente à l’unité ont une valeur comprise entre 2 et 50 centimes. Il est donc totalement envisageable de commencer une collection en gardant les pieds sur terre.
Pourquoi les cartes enchantées sont-elles des stars ?
L’ensemble de la gamme Lorcana est divisé en six collections (améthyste, émeraude, rubis, acier, ambre et saphir) correspondant à six couleurs – un deck ne pouvant en contenir plus de deux. Parmi toutes ces cartes, il existe six niveaux de rareté : communes, peu communes, rares, super rares, légendaires et enchantées. Vous pouvez les reconnaître grâce au logo présent en bas de la carte.
Les prix deviennent largement plus indécents dès lors que l’on veut acquérir le haut du panier : les cartes enchantées. Elles représentent des personnages déjà existants dans les catégories moins rares, mais avec une illustration unique et sont imprimées en beaucoup moins d’exemplaires. Ainsi, vous pouvez acquérir « Mickey Mouse – Sorcier renégat » pour un minimum de 250 €, le « Génie – Fait le fou » pour plus de 200 € ou encore « Belle – Étrange demoiselle » pour 300 €.
Le record revient à la carte « Elsa – Esprit de l’hiver » (dans sa version enchantée), actuellement en vente entre 550 et 800 €. Les cartes en version française font partie des plus chères d’Europe, alors que les allemandes sont moins onéreuses. Dans le cadre d’une collection pure, acheter le produit recherché en langue étrangère peut se montrer plus économique.
Les cartes légendaires et la valeur de leurs pouvoirs
Les joueuses et joueurs compétitifs, eux, vont vers l’efficacité. Si une carte enchantée apporte fortune et gloire à son propriétaire, la cote des rares ou très rares est avant tout basée sur les pouvoirs qu’elles offrent. Voici un top 5 des plus courues.
- « Raiponce – Guérit les blessures » (légendaire, environ 50 €)
La jeune fille aux cheveux magiques est d’un incroyable rapport qualité-prix dans cette version. On ne parle pas du prix en euros, mais du prix en « encre », à savoir ce que vous coûtera sa mise en jeu lors d’une partie. Pour quatre encres (un prix tout à fait moyen), Raiponce vous permet de soigner jusqu’à trois dégâts sur un de vos personnages.
Cela fait d’elle non seulement une des meilleures soigneuses de la collection, mais, de plus, pour chaque point de dégât enlevé, vous pouvez piocher une carte. En partant du principe que dans un JCC, la pioche, c’est la vie, inutile de vous faire un dessin sur la puissance de ce produit.
- « Elsa – Esprit de l’hiver » (légendaire, environ 45 €)
Dans Lorcana, le but du jeu est simple : être le premier à obtenir 20 lores (ou points de victoire). « Elsa – Esprit de l’hiver » en fait gagner trois à chaque fois que vous l’inclinez pour partir à l’aventure. Pour l’instant, seules 15 cartes peuvent apporter autant de points de victoire de manière instantanée.
Son pouvoir est en outre très puissant : lorsqu’elle rentre en jeu, vous pouvez obliger votre adversaire à épuiser deux de ses personnages qui ne pourront pas être utilisés lors de son tour. Elsa coûte très cher en encre (huit), mais elle est redoutable.
- « Maléfique – Dragon monstrueux » (légendaire, environ 40 €)
Il faut l’avouer : il est toujours classe de mettre en jeu un dragon, quel que soit le jeu de cartes. Maléfique, sous sa forme humaine, est déjà un personnage intéressant (que ce soit dans ses versions saphir-bleue ou améthyste-violette). Mais lorsqu’elle se transforme en dragon, sa puissance ne fait qu’augmenter. En effet, elle rapporte deux lores (points de victoire) et possède une attaque de sept. Seules trois cartes de la vague 1 tapent aussi fort.
De plus, lorsque la créature est posée sur la table, elle détruit automatiquement un personnage de l’adversaire. Cette puissance bestiale a quand même un coût : neuf encres, ce qui vous oblige à attendre longtemps avant de pouvoir la jouer et ce qui explique également que cette version de Maléfique n’a pas encore crevé le plafond en euros.
- « Hadès – Conspirateur infernal » (légendaire, environ 35 €)
Pour la somme de sept encres (ce qui est cher), cette version d’Hadès vous permet de transformer un personnage adverse en encre. Ce pouvoir détruit donc instantanément une carte sans possibilité de la récupérer dans sa défausse (avec un effet de carte).
L’effet négatif ? Vous offrez alors une encre de plus gratuitement à votre ennemi. Il est donc déconseillé de s’en servir contre un adversaire qui a besoin de beaucoup d’encres pour poser ses personnages, comme la Maléfique version dragon, par exemple.
- « Stitch – Surfeur insouciant » (légendaire, environ 30 €)
Cette version de Stitch est la plus onéreuse (en euros et en encres), mais elle vous permet de piocher deux cartes (si vous avez en jeu au moins deux autres personnages). Comme déjà indiqué, le fait de pouvoir piocher dans son deck facilement est un pas vers la victoire. Si d’autres cartes moins chères permettent également de piocher (21 cartes), elle est la seule à présenter des statistiques aussi généreuses : quatre de force, huit de défense et deux lores.
Ce qu’il faut savoir sur la vague 2
Hormis les cartes enchantées, à jamais précieuses, les prix et la demande pour les produits de la première vague pourraient être remis en cause par l’arrivée de la vague 2. Celle-ci est prévue pour courant novembre. Si vous souhaitez vous faire plaisir ou investir, sachez qu’un coffret spécial 100 ans de Disney est attendu, en plus du matériel classique.
Il contiendra des cartes aux illustrations uniques créées et dédicacées par de grands dessinateurs du studio aux grandes oreilles. Le prix conseillé est de 50 €… ou peut-être dix fois plus dans quelques mois.