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Test de Yoshi’s Crafted World : La plate-forme recto-verso

04 avril 2019
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Yoshi's Crafted World : La plate-forme recto-verso

En résumé

Sans jamais perdre de vue son désir d’accessibilité, Yoshi’s Crafted World étonne autant par l’emploi malicieux de sa direction artistique façon pop-up que par la mine de secrets qu’il renferme. Une orientation intelligente qui confère au titre bien plus de profondeur que la plupart des autres représentants de sa catégorie !

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une D.A. inventive à base de pliages pop-up
  • Des situations qui se renouvellent constamment
  • La recherche des secrets au service de la rejouabilité
  • Possibilité de parcourir tout le jeu en duo
  • Un mode « relax » pour les moins aguerris
  • De nouveaux types de défis accessibles en post-game
Les moins
  • Challenge plutôt faible, y compris face aux boss
  • Un peu court si l'on ne vise pas le 100 %

Notre test détaillé

Même s’il n’a jamais été aussi performant qu’en duo avec Mario dans Super Mario World ou Yoshi’s Island, le dinosaure de Nintendo a désormais choisi de faire cavalier seul pour initier les plus jeunes aux plaisirs simples de la plate-forme. Le revoici plus attachant que jamais dans une aventure inédite sur Switch.
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)

À la réflexion, presque toutes les apparitions de Yoshi sur consoles ont en commun une volonté de séduire le joueur par l’image en se démarquant avant tout sur le plan artistique. Les rendus crayonnés et les décors en fils de laine laissent ici place à une réalisation inspirée des fameux livres pop-up dans lesquels les scènes se révèlent à l’aide de pliages en carton plus vrais que nature. Avec ses environnements ultra-colorés et ses personnages pelucheux aux animations craquantes, Yoshi’s Crafted World n’a besoin que d’une poignée de secondes pour nous faire retourner en enfance et tomber sous le charme de son univers acidulé.

Yoshi's Crafted World

Pop-up !

Entièrement au service du gameplay, la direction artistique inventive de Yoshi’s Crafted World déplie ses environnements à chaque fois qu’un œuf entre en collision avec l’un des éléments qui les composent, l’intégralité du level design étant conçue de manière à favoriser ce genre d’interactions. Parfois indispensable à la progression mais le plus souvent optionnel, le fait de jouer avec ces décors en carton qui se déplient façon pop-up donne de la crédibilité aux décors du jeu qui invitent Yoshi à se déplacer autant au premier-plan qu’à l’arrière-plan. Il suffit alors d’emprunter un chemin conduisant vers le fond ou l’avant de l’écran pour découvrir d’autres facettes des niveaux, ce qui rompt avec la linéarité des dernières aventures de Yoshi.

Yoshi's Crafted World

Tout aussi efficace, le fait que la direction artistique fasse intervenir bon nombre d’objets issus de notre quotidien pour se situer à mi-chemin entre le réel et la fantaisie rappelle agréablement Pikmin ou Unravel. On a très vite le sentiment d’évoluer dans de véritables dioramas truffés d’interactions en tout genre qui poussent à faire tomber le moindre petit bout de carton pour vérifier s’il n’y aurait pas un trésor caché derrière.

Yoshi's Crafted World

Effet de surprise

Si l’on a souvent pu reprocher aux aventures de Yoshi leur caractère classique et prévisible, Yoshi’s Crafted World fait ici de son mieux pour nous surprendre en s’efforçant de renouveler constamment les situations qu’il met en scène. Impossible d’ailleurs de faire le tour de l’ensemble des trouvailles intervenant tout au long du jeu tant elles s’avèrent nombreux, chaque stage étant propice à de nouvelles expériences ludiques qui font plaisir à voir. On pourra tout aussi bien se retrouver à gober des aimants pour les placer à différents endroits afin d’escalader des canettes géantes qu’à jouer aux équilibristes sur des avions en papier pour orienter leur trajectoire en plein vol.

Yoshi's Crafted World

Ponctuellement, des gadgets viennent encore modifier la donne en permettant par exemple à Yoshi de se coiffer d’un crâne de dinosaure pour s’improviser en T-Rex, ou en lui demandant d’influer sur le poids d’une balance en projetant des glands dans des paniers. Les décors eux-mêmes prennent un malin plaisir à compliquer notre progression à l’aide de piñatas surprises ou de paravents japonais qui ne laissent deviner que les silhouettes des personnages, voire en introduisant une gravité qui se fait subitement lunaire.

Yoshi's Crafted World

Le goût du travail bien fait

Parce qu’il serait dommage de passer à côté de l’ensemble des trouvailles ludiques propres à ces choix de game design, les concepteurs ont poussé le curseur au maximum dans la direction du contenu optionnel afin d’encourager une revisite des niveaux. Ainsi, bien qu’une première partie fasse déjà intervenir une quantité honorable de secrets difficilement détectables en totalité lorsqu’on découvre le jeu, ce n’est qu’a posteriori que le véritable challenge se fait jour. De nouvelles missions apparaissent régulièrement pour nous inciter à fouiller des stages déjà bouclés dans l’optique d’une chasse au trésor. Définis plus ou moins précisément en amont, les objets à dénicher sont surtout là pour nous faire prendre conscience des subtilités que renferme le level design, sans jamais générer de frustration dans la mesure où on peut quitter le niveau une fois l’item en poche. Il en va de même de la collecte des fleurs souriantes, à la fois optionnelle et obligatoire car requise pour débloquer l’accès à l’ensemble des niveaux, et notamment à la dernière région qui ne se déverrouille qu’une fois le boss de fin éliminé.

Yoshi's Crafted World

L’envers du décor

Au-delà des conditions récurrentes permettant de cumuler un maximum de fleurs dans chaque stage, Yoshi’s Crafted World rajoute continuellement de nouveaux types de défis pouvant déboucher sur des récompenses supplémentaires. Chaque niveau possède par exemple un recto, mais aussi un verso où il faut traquer des chiots cachés dans l’envers du décor et atteindre l’arrivée en un minimum de temps. À plusieurs reprises, Yoshi pourra même chevaucher Poochy en tirant parti de sa capacité à foncer dans le tas pour atteindre des secrets inaccessibles autrement. Sans compter les occasions de se livrer à des activités de type scoring, de se changer en robot de combat ou d’affronter le défilement automatique du scrolling en échappant à des ennemis dangereux.

Yoshi's Crafted World

Tous ces défis optionnels ont le mérite de placer la recherche des secrets au cœur du jeu et de renforcer une durée de vie déjà décuplée par l’apparition de nouveaux challenges post-game. Jamais avare en récompenses, le titre incorpore un système de gashapons permettant de débloquer une quantité non négligeable de tenues qui renforcent la résistance de Yoshi, bien que la progression se veuille résolument accessible du début à la fin du jeu. Un mode « relax » reste néanmoins offert aux moins aguerris qui pourront bénéficier des ailes de Yoshi pour rallonger ses capacités de vol et faciliter la découverte des secrets. Pour ne rien gâter, deux Joy-Con suffisent à parcourir l’aventure en mode coopératif, l’un pouvant se jucher sur les épaules de l’autre pour surmonter les passages les plus ardus.

Conclusion

Sans jamais perdre de vue son désir d’accessibilité, Yoshi’s Crafted World étonne autant par l’emploi malicieux de sa direction artistique façon pop-up que par la mine de secrets qu’il renferme. Une orientation intelligente qui confère au titre bien plus de profondeur que la plupart des autres représentants de sa catégorie !

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