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Test de Yo-kai Watch Blasters : Comme chien et chat !

10 septembre 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Yo-kai Watch Blasters : Comme chien et chat !

En résumé

Réservé aux inconditionnels suffisamment jeunes pour adhérer à un concept très limité sur le plan stratégique, Yo-Kai Watch Blasters est une variation sympathique, mais facultative dans l’univers de la franchise. Si l’approche coopérative en temps réel renferme quelque chose d’assez rafraîchissant, elle n’a ni la même saveur ni la même efficacité que la formule propre aux épisodes principaux.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une déclinaison amusante de la franchise en temps réel
  • De la coopération jusqu'à 4 joueurs
  • Pas moins de 400 créatures à enrôler et contrôler
  • Des échanges autorisés pour compléter sa collection
  • Quelques boss dignes d'intérêt
  • Une durée de vie correcte
  • L'option 3D présente (pour une fois !)
Les moins
  • Un vrai manque de lisibilité dans les combats
  • La simplification des routines de gameplay
  • Linéarité et redondance des missions
  • Les voix françaises exagérément caricaturales

Notre test détaillé

Manifestement peu pressé de porter hors du Japon la troisième itération numérotée de la franchise, Nintendo nous invite à laisser de côté notre amour pour le tour par tour au profit d’une déclinaison de Yo-Kai Watch en temps réel.
(Ce test a été réalisé sur Nintendo 3DS.)

Suivant les traces d’un certain Pokémon, Yo-kai Watch opte à nouveau pour une formule double en se présentant sous la forme de deux versions distinctes. Que l’on se laisse tenter par « le Peloton du chat rouge » ou « L’escadron du chien blanc », Yo-Kai Watch Blasters se démarque de ses prédécesseurs en mettant l’accent sur l’action coopérative. Pas de panique si vous êtes un joueur solitaire, l’intégralité du jeu est accessible en solo, l’I.A. se chargeant de venir boucher les trous au sein de l’équipe pour nous permettre de mener à bien nos missions par le biais d’un quatuor dont la composition est renouvelable à l’infini.

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Fantômes bouffis en pagaille

Car avec pas moins de 400 esprits farceurs susceptibles de rejoindre notre groupe, Yo-Kai Watch Blasters peut déjà compter sur sa diversité pour nous convaincre d’enchaîner les défis en temps réel dans la joie et la bonne humeur. L’abandon du système de combat au tour par tour n’a cependant pas que des avantages, même s’il renforce l’instantanéité des batailles collégiales. En effet, même s’il reste préférable de diversifier au maximum la composition de son équipe en y incluant un représentant de chaque classe (combattant, ranger, tank et guérisseur), la simplicité de la formule n’implique finalement que très peu d’éléments stratégiques.

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3D et modèles réduits

Le choix de la perspective très éloignée du terrain ne favorise d’ailleurs pas non plus les schémas tactiques, la petitesse des protagonistes entraînant un manque de lisibilité systématique durant les batailles de mêlée. Avec si peu de moyens d’optimiser nos manœuvres d’approche, on se retrouve trop souvent dans l’obligation d’improviser en déclenchant à l’aveugle les différentes techniques dont dispose le Yo-kai que l’on contrôle. En solo, la possibilité de jongler entre les différents membres du quatuor laisse toutefois une marge de manœuvre relativement appréciable qui permet de compenser les lacunes de l’I.A. responsable des autres héros. Et puis, fait suffisamment rare pour être signalé, le titre prend en compte l’affichage en 3D stéréoscopique qui avait quasiment disparu de la totalité des derniers softs sortis sur 3DS !

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Le poids de l’XP

Malgré tout, la progression de Yo-Kai Watch Blasters repose davantage sur le développement de nos personnages que sur une quelconque habileté dans la manière de négocier les phases d’action, ce qui compromet assez vite son intérêt. Le fait de pouvoir librement, entre chaque mission, distribuer nos points d’expérience chèrement obtenus dans l’évolution des Yo-kai de notre choix constitue d’ailleurs une originalité à double tranchant. En privilégiant tel ou tel héros par rapport aux autres, le joueur dispose d’un avantage considérable qui nuit à la richesse des compositions autorisées pour l’équipe. Il suffit ainsi d’augmenter régulièrement le niveau de notre leader pour franchir les étapes sans la moindre difficulté, tout en remplaçant les alliés un peu à la traîne par de nouvelles recrues plus évoluées. Même si le caractère très aléatoire de ces recrutements ne permet pas d’anticiper la nature des Yo-kai qui seront amenés à rejoindre notre camp, cela suffit néanmoins à assurer un renouvellement régulier des membres du quatuor à très peu de frais.

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Coopération de rigueur

Il ressort donc de ce spin-off un manque de challenge évident qui nuit au plaisir de jeu, y compris lors des confrontations contre les boss qui impliquent généralement le verrouillage de l’ennemi autour duquel on se retrouve à tourner à 360°. Cela ne compense pas pour autant les problèmes de lisibilité déjà évoqués, accentués durant les missions par la difficulté à « lire » les contours de la carte pour savoir s’il est possible de passer à certains endroits sans se heurter brutalement à une paroi, voire à des murs invisibles ! En mission, nos alliés sont souvent à la traîne et peinent à se montrer réellement utiles, d’où l’intérêt de privilégier autant que possible la formule coopérative entre joueurs humains. Jusqu’à quatre participants peuvent ainsi œuvrer de concert et les échanges sont autorisés afin de faciliter la complétion de la capture des différents Yo-kai qui, pour certains, sont spécifiques à chacune des versions du jeu. Reste à savoir quel sera votre degré de tolérance face au doublage français volontairement caricatural de ce titre que l’on ne conseillera en toute logique qu’aux moins âgés d’entre vous.

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Conclusion

Réservé aux inconditionnels suffisamment jeunes pour adhérer à un concept très limité sur le plan stratégique, Yo-Kai Watch Blasters est une variation sympathique, mais facultative dans l’univers de la franchise. Si l’approche coopérative en temps réel renferme quelque chose d’assez rafraîchissant, elle n’a ni la même saveur ni la même efficacité que la formule propre aux épisodes principaux.

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