Décryptage

« Ça » : pourquoi c’est culte ?

27 octobre 2025
Par Lucile B.
"Ça" : pourquoi c'est culte ?
©WARNER BROS

Un ballon rouge qui flotte, une silhouette dans une bouche d’égout, et la disparition mystérieuse d’enfants… Peu d’œuvres ont instillé une peur aussi viscérale que « Ça » et son clown maléfique. À l’occasion de la nouvelle série « Ça : Bienvenue à Derry », disponible depuis le 27 octobre 2025 sur HBO MAX, on vous explique pourquoi « Ça », c’est culte.

Avant d’être porté à l’écran, d’abord dans la mini-série culte de 1990 puis dans la récente duologie à succès d’Andy Muschietti, Ça est l’un des romans du maître de l’horreur Stephen King.

Publié en 1986, le livre pose les bases de la mythologie : la petite ville de Derry, le « Club des Ratés » et une entité maléfique et protéiforme se réveillant tous les 27 ans. Ça n’est pas seulement un roman terrifiant : c’est une exploration monumentale de la mémoire, du traumatisme infantile et de la noirceur qui se tapit au sein des communes américaines.

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De la performance iconique de Tim Curry à la réinvention prédatrice de Bill Skarsgård, le clown Grippe-Sou (Pennywise en VO) a transcendé son statut de simple boogeyman pour devenir une pierre angulaire de la pop culture. Zoom sur le phénomène Ça.

Le téléfilm qui a traumatisé des générations

Pour toute une génération, la première rencontre avec Ça ne s’est pas faite sur papier, mais sur petit écran. En 1990, Ça – Il est revenu, mini-série en deux parties réalisée par Tommy Lee Wallace (collaborateur de John Carpenter sur Halloween : La Nuit des masques), s’invite directement dans les salons.

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L’intrigue se déploie sur deux époques. En 1960, à Derry, une petite ville du Maine, sept jeunes forment le Club des Ratés. Ensemble, ils décident de combattre une entité – capable de se changer en leurs plus grandes peurs – responsable de la vague de meurtres qui frappe la ville. En 1990, le monstre est de retour et Mike (Tim Reid), le seul du groupe à être resté à Derry, rappelle ses amis d’enfance pour honorer leur pacte fait 27 ans auparavant : anéantir la créature si celle-ci refait surface.

Reposant presque entièrement sur la performance hallucinante de Tim Curry en Grippe-Sou, Ça – Il est revenu, a incontestablement inscrit l’image du clown maléfique dans l’inconscient collectif. Séducteur, cartoonesque et cauchemardesque, le monstre fait preuve d’une dualité forte accentuant la menace sous-jacente.

Bien qu’il ait quelque peu vieilli sur le plan visuel (en témoigne la séquence de la fameuse araignée finale), Ça – Il est revenu a parfaitement saisi l’essence même du roman de King. En mettant en avant l’amitié indéfectible comme seule arme contre le mal, la mini-série a affirmé son statut d’œuvre culte auprès de toute une génération.

Anatomie d’une peur

Ça n’a pas inventé la coulrophobie (peur des clowns), mais il l’a cristallisée. Le roman de King, et ses adaptations successives, puisent dans un réservoir de peurs primales. Grippe-Sou n’est qu’une façade, l’apparence privilégiée d’une entité protéiforme.

Le clown aux cheveux rouges est un prédateur psychologique. Il se nourrit de la peur qu’il génère, transformant les angoisses existentielles de l’enfance (la peur de l’autorité parentale abusive, du deuil, de la maladie, de l’exclusion) en manifestations physiques. Ainsi, il devient ce dont vous avez le plus peur : un loup-garou, une momie, une araignée géante, ou encore du sang jaillissant d’un lavabo.

Avec son iconique ballon rouge qui fait office d’appât, ses égouts comme espace liminal vers le refoulé, son eau comme portail avec l’irréel et son fameux ciré jaune symbole de l’enfance sacrifiée, Ça cultive les motifs visuels et les panthéonise en archétypes de l’horreur moderne. Loin d’être de simples jump scare, ils sont la métaphore de la noirceur tapie sous le vernis des petites villes américaines.

Ça : l’horreur réinventée au cinéma

Il faudra attendre pas moins de 27 ans pour que Grippe-Sou revienne affoler le box-office mondial. En 2017, Andy Muschietti réactualise le mythe avec Ça : Chapitre 1.

Animé d’une ambition décuplée, le cinéaste tourne sa caméra vers l’enfance du Club des Ratés et transpose la diégèse dans les années 1980. Surfant sur la vague de l’horreur nostalgique – popularisée par Stranger Things – le film récolte plus de 704 millions de dollars à travers le monde. Une franche réussite.

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Le succès est tel que Ça : Chapitre 2 voit le jour en 2019. Orientée sur le passage à l’âge adulte et la confrontation avec les traumatismes refoulés, cette suite retrouve l’excellent Bill Skarsgård (déjà présent dans le volet précédent) qui interprète un Grippe-Sou radicalement différent de celui de Curry. Moins humain, plus instinctif et animal, il assure la pérennité du mythe pour de nombreuses années encore. 

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Au vu du succès phénoménal de cette récente duologie, l’univers Ça ne pouvait pas s’arrêter là. Grippe-Sou revient ce 27 octobre 2025 sur HBO MAX avec Ça : Bienvenue à Derry : une série préquelle qui explore les origines de l’entité maléfique au sein de la ville de Derry.

L’histoire débute en 1962, lorsqu’un couple et leur jeune fils s’installent dans une petite ville apparemment paisible, bientôt confrontée à une série de disparitions et d’événements surnaturels troublants. Au-delà de l’horreur pure, la série s’attache à explorer les traumatismes collectifs, les inégalités sociales et la peur enracinée au cœur de la communauté, faisant de Derry une métaphore des maux de l’Amérique.

Conçue comme une fresque temporelle, la série se déploiera sur trois saisons (dans lesquelles Bill Skarsgård reprendra son rôle iconique du clown Grippe-Sou) : la première ancrée en 1962, la seconde en 1935 et la troisième en 1908. Toutes retraçant à rebours les cycles d’horreur qui façonnent la légende de Derry.

Bien plus qu’un simple clown, Ça a profondément redéfini les codes de l’horreur. Transformant nos peurs d’enfant en un mythe universel et intemporel, l’œuvre de Stephen King n’a pas fini de flotter.

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20 août. 2025
Article rédigé par
Lucile B.
Lucile B.
Rédactrice fnac.com
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