It revient, non pas 27 ans après comme le veut la tradition, mais 2 ans après l’épique premier volet qui a remis au goût du jour cette effroyable histoire de clown. Ça : Chapitre 2 vient clôturer ce remake et donne une vraie leçon de cinéma à toutes les suites qui ont vu le jour ces dernières années.
Piqûre de rappel, It c’est quoi ?
It ou simplement rebaptisé Ça pour le public français, est une oeuvre de sir Stephen King (1986), adaptée à la télévision en 2 parties en 1990 par Tommy Lee Wallace (un passionné de l’horreur, puisqu’on a pu le voir au montage de Halloween de John Carpenter (1978) et même à la réalisation de Halloween 3 (1982)). Même si l’essence du livre est restée dans son oeuvre, la forme elle, n’était pas la plus adaptée. Les acteurs de l’époque étaient pour le moins mauvais, mais Andrés Muschietti a su reprendre les choses en mains dans son remake en 2017 (et sur certains points, une libre adaptation), à tous les niveaux d’ailleurs. On peut dire malgré tout avec le recul que pour les années 90 ce n’était pas si mal, la preuve est que l’on s’en souvient encore aujourd’hui, c’est dire si ce film a marqué et traumatisé toute une génération. It n’est pas juste l’histoire d’un clown tueur, c’est la matérialisation évidente de notre peur la plus profonde, et devant laquelle il est difficile de fuir, voire de bouger. Cette peur qui nous consume jusqu’à la tétanie, celle dont on ne peut sortir qu’avec une sacré dose de courage. En attendant que le passage à l’âge adulte arrive et nous fasse tout oublier, du moins on l’espère. On pourra voir dans cette seconde partie actuellement au cinéma (comme dans le livre ou le téléfilm de 90), que 27 ans plus tard, il ne faut pas grand chose pour que le traumatisme ne resurgisse en un grincement de porte.
Coulrophobie alerte !
Aucun acte de violence commis dans les films n’est gratuit, tout est réfléchi et adapté en fonction de chaque enfants. It va bien au delà du simple film d’horreur, il se classe dans la catégorie de l’horrifique psychologique où la peur prend le dessus sur les autres émotions. Et c’est pour cela que notre peur viscérale des clowns, même aujourd’hui, est intacte. On a pu dire au revoir à notre innocence, aux fêtes foraines, aux anniversaires surprises avec le gentil clown en maître de cérémonie. Pennywise dans sa version original et Grippe-sou dans la française, a mis un point d’honneur à nous effrayer à jamais.
It c’est le cauchemar de la petite ville de Derry dans le Maine, où un clown malsain prend un malin plaisir à effrayer jusqu’à la mort les chers enfants de cette communauté. Il prend dans la plus grosse partie du film, la forme physique d »un clown, pour pouvoir attraper les enfants plus facilement, mais s’adapte en fonction de chaque personnalité. Sa véritable forme est en fait celle d’une araignée gigantesque (pas sûr qu’elle soit moins effrayante), que l’on devrait retrouver à la fin de ce deuxième opus comme dans l’original avec comme adversaire la redoutable bande de Losers (ou ratés en francais) comme ils se prénomment, prête à tout après 27 ans d’attente, pour consolider leurs efforts et y mettre fin une bonne fois pour toute.
Ça (2017) : où en étions-nous ?
Beverly, Bill, Ben, Eddie, Stanley, Mike et Richie, s’en sont sortis indemnes mais ils le savent déjà, tout ceci n’est qu’un sursis, une mise en garde. Pennywise reviendra à Derry dans 27 ans et sa vengeance sera terrible. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que la bande de losers a fait un pacte avant de se quitter. Si It revient, alors ils devront répondre présents eux aussi. C’est comme cela que commence le téléfilm de 1990, et la partie 2 de Ça 2019 (pour rappel, les deux parties de Muschietti sont inversées par rapport au livre et au téléfilm).
Il s’en est passé des choses en 27 ans d’absence. Tous ont quitté Derry dans l’espoir d’un meilleur avenir, sauf Mike Hanlon, le dernier arrivé dans la bande, déterminé à sauver tous les enfants de leur ville. Devenu bibliothécaire à Derry, il a acquis une connaissance certaine concernant Pennywise et devient donc l’atout stratège de ce deuxième volet (en plus de Ben qui était très bien documenté sur le sujet). Au fait des disparitions d’enfants qui sévissent toujours dans la ville, il tombe un jour sur une photographie de Georgie (le petit frère de Bill tué par Penniwise) déposée sur le lieu de disparition d’une fillette (la fameuse scène d’ouverture du tricycle dans le téléfilm de 90). C’est alors qu’il comprend que Pennywise est de retour. Il se remémore alors les circonstances de sa disparition, 27 ans en arrière, là où l’original démarre avec l’enfance des losers (l’ouverture dans le remake partie 1 va droit au but et commence avec l’effroyable mort de Georgie). Il fait alors appel à tous les membres du club, qui ont promis de revenir quand l’occasion se présenterait. On espère donc que l’ouverture de la partie 2, se fasse de la même façon que celle de la partie 1 de 1990 avec la succession d’appel et la peur dejà palpable au bout de fil.
Mais en quittant Derry, leur mémoire a aussi quitté la ville comme un mecanisme d’auto défense, où l’esprit a occulté les souvenirs pénibles. Ce n’est qu’en recevant l’appel de Mike que tout leur revient petit à petit pour la plupart (d’ailleurs les réminiscences du passé ressurgissent pour Bill qui se remet à begayer comme étant enfant). Si six de la bande des losers sont prêts à remettre le couvert, il y en a un qui ne s’en remettra pas. La peur et la pression étant trop grande pour ce personnage, il mettra fin à ses jours avant que la bande ne se réunisse de nouveau. C’est donc avec un membre en moins (sauf si Andre Muschietti a décidé de faire autrement) mais une determination des plus grandes, que la bande de losers va reprendre à six ce qu’ils avaient commencé à sept, 27 ans plus tôt.
Ça : Chapitre 2 (2019) : qui devient qui ?
On retrouvera bien évidement l’excellent Bill Skarsgard dans le rôle titre de Pennywise, parce que si les autres rôles ont vieilli, lui n’a pas changé en 27 ans.
Jessica Chastain qui avait déjà travaillé avec Andre Muschietti sur l’excellent Mama (d’ailleurs son père dans la partie 1, joue aussi dans ce film) reprend le rôle de Beverly Marsh, une parfaite transposition à l’excellente Sofia Lillis de la partie 1, que l’on retrouvera comme chacun des enfants, dans des flashback. Si tout se passe en accord avec ce que l’on connait, Beverly devenue une créatrice de mode à succès, aura épousé un homme aussi violent que son père et en profitera pour revenir à Derry pour enfin le quitter. Lors des retrouvailles avec la bande de losers, bien que proche de Bill étant enfant, elle va se rapprocher de Ben dans lequel elle verra un ami cher et un homme rassurant.
James MacAvoy, reprend le rôle de Bill Denbrough (Jaeden Lieberher), devenu écrivain et marié. Leader de la bande, il devra secourir sa femme Audra, perdue dans les lumières mortes de Pennywise (l’une des rares victimes adultes).
Jay Ryan reprend le rôle de Ben Hanscom (Jeremy Ray Taylor) devenu un célèbre architecte et amoureux de Beverly Marsh depuis l’enfance, à laquelle il avait alors écrit cette lettre d’amour étant enfant (Beverly la pensant ecrite par Bill au debut du film avant de se rendre compte qu’elle l’était par Ben). C’est lui qui fabrique les deux billes d’argent permettant d’anéantir Pennywise et qui construit le club souterrain de la bande des losers.
James Ransone reprend le rôle de Eddie Kaspbrak (Jack Dylan Grazer), devenu un dirigeant d’une entreprise de location de limousines fructueuse, mais est marié à une femme très similaire à sa mère, qui était hyper-protectrice au point de lui interdire toute activité pouvant être dangereuse.
Isaiah Mustafa reprend le rôle de Mike Hanlon (Chosen Jacobs), le seul à être resté, devenant symboliquement le gardien historien amateur de la ville, grâce à la connaissance qu’il acquiert de Derry. Il est également le seul à se souvenir de tout. Muschietti a pris quelques libertés concernant ce personnage, et a interverti les personnalités de Mike et de Ben, par rapport au livre. A voir sur cette seconde partie, comment celles-ci vont se recroiser.
Bill Hader reprend le rôle de Richie Tozier (Finn Wolfhard), devenu un animateur radio connaissant un certain succès à Los Angeles. Dans le cadre de sa profession il utilise sa voix, connue pour faire des blagues, comme l’un de ses principaux atouts, notamment au travers de ses imitations.
Andy Bean reprend le rôle de Stanley Uris (Wyatt Oleff), associé dans un grand cabinet de comptabilité et marié. Il est le moins disposé à accepter que Ça existe réellement, bien qu’il soit le seul à avoir vu le véritable visage de Ça (araignée).
A quoi s’attendre ?
S’il y a un film que j’ai attendu 2 ans, il s’agit bien de celui-ci. Ce remake a transcendé l’original en tellement de points tout en conservant l’esprit de Stephen King. Je n’ai aucun doute que celui-ci sera de nouveau à la hauteur de notre attente. Tout était absolument parfait dans le Chaptire 1, les décors, les acteurs, la narration, la mise en scène, la bande son… C’était introspectif, gore, esthétique, malsain et attachant. Manque cette moitié à découvrir en salle dès maintenany pour enfin faire nos adieux à Pennywise et à notre bande de losers.
Je ne vous cache pas que Beverly est mon personnage préféré du film (avec Eddie) et on ne peut qu’espèrer autant de bonnes scènes que celle de la salle de bain dans le chapitre 1, qui reste pour moi la plus représentative du film (autant dans le téléfilm de 1990 que dans le remake de 2017). Il y a d’ailleurs dans la bande annonce de ce second volet, un passage avec Jessica Chastain noyée dans une mare gigantesque de sang. D’après la rumeur il s’agirait du plus grand nombre de litres deversé au prorata du film surplombant donc Piranha 3D de Alexandre Aja, qui avait jusqu’alors le monopole.
Andrés Muschietti parlait de se réappropier complètement ce remake et d’en faire une trilogie. Vu la longueur de 2h45 (soit 30 minutes de plus que la première), ce deuxième volet sera a priori le dernier, restant fidèle aux deux tomes du livre et du téléfilm de 1990. Mais il n’est pas exclu qu’un troisième film sur l’enfance de Pennywise voit le jour. L’occasion de faire flotter encore plus de ballons…
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