Décryptage

The Last of Us saison 2 : pourquoi on adore frissonner devant la fin du monde

11 avril 2025
Par Thomas Chouanière
The Last of Us saison 2 : pourquoi on adore frissonner devant la fin du monde
©HBO

Adaptation d’un jeu vidéo culte, la série « The Last of Us » a remis à l’honneur le genre post-apocalyptique sur petit écran. Le programme de HBO fait son retour ce 14 avril 2025 sur Max pour une deuxième saison, attendue par de nombreux fans de survie en milieu hostile et d’intrigues nébuleuses. Décryptage d’un succès mérité.

Des villes envahies par la végétation, des zombies infectés par un champignon, des rescapés dont il faut se méfier autant que possible… L’ambiance inquiétante de The Last of Us, énorme série initiée début 2023 et qui se poursuit pour une saison 2 très attendue ce printemps, n’invite pas à la sérénité. La série post-apocalyptique de HBO, diffusée en France sur la plateforme Max, figure parmi les plus grandes réussites de la science-fiction et du fantastique.

Outre sa mécanique proche des meilleures séries de ces dernières années – de Game of Thrones à Severance, entre suspense et twists – le programme s’appuie sur des éléments forts, qui expliquent notre addiction aux films et séries qui parlent de la fin du monde.

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C’est quoi ce jeu vidéo culte ?

Dans l’industrie vidéoludique, The Last of Us appartient à ce qu’on appelle les « AAA » (ou triple A). Soit des jeux qui ont le budget et l’ambition d’un blockbuster cinématographique. Une catégorie dans laquelle on retrouve aussi bien un western immersif comme Red Dead Redemption, un titre SF façon Cyberpunk 2077, ou les titanesques aventures fantasy que sont The Witcher et les Elder Scrolls, notamment Skyrim.

Emblématique de la PlayStation 3, The Last of Us Part 1, sorti en 2013 et suivi d’une « Part 2 » (objet d’un remake sur PS5), s’inscrit dans ce type de projet par sa réalisation technique et le caractère narratif passionnant de son intrigue. Si son adaptation télévisuelle est désormais aussi connue que le jeu d’origine, l’œuvre est d’abord un mélange de gameplay innovant – inspiré notamment d’Ico, qui proposait au joueur de diriger un tandem de personnages – et d’influences venues… de la télévision et du cinéma.

Nul doute que les créateurs du jeu ont trouvé dans The Walking Dead, les diverses adaptations du Jour des Triffides ou encore dans les films de zombies cultes de George A. Romero les ingrédients les plus spectaculaires du jeu, qui ont ensuite été admirablement retranscrits dans la série.

Une équipe créative tournée vers les séries de genre

Il faut dire que pour mettre en images ce succès du jeu vidéo, HBO a vu grand, associant des talents venus de ses shows les plus spectaculaires. Si le réalisateur du jeu vidéo, Neil Druckmann, figure parmi les showrunners de la série The Last of Us, il a pu trouver en Craig Mazin un partenaire de choix : le créateur et scénariste de l’excellente mini-série Chernobyl s’avère un des spécialistes de l’ambiance et de la narration au sein de la chaîne cryptée américaine.

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Côté logistique, la série peut s’appuyer sur des producteurs comme Greg Spence (déjà producteur de Game of Thrones) : ceux-ci ont mené à bien le tournage d’une saison 1 qui brille par son caractère immersif, notamment grâce à des décors ultra-réussis, et proposant aux fans du jeu une déclinaison humanisée de l’ambiance si particulière du matériau original, survival horror au grand air.

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Vive le « post-apo » parano

La littérature, le jeu vidéo, le cinéma et la télévision ont fait de l’apocalypse et de l’invasion zombie un incontournable. On retrouve dans la saison 1 de The Last of Us les éléments qui font le caractère spectaculaire du genre : le flashback sur le monde juste avant la bascule rappelle les films catastrophe apocalyptiques (de La Bombe de Watkins à La Guerre des mondes de Spielberg), les errances dans une Amérique dévastée évoquent le superbe roman de Cormac McCarthy La Route, l’épidémie non jugulée figure en bonne place dans The Strain de Guillermo Del Toro ou Le Fléau de Stephen King

La nouveauté de The Last of Us consiste à raccorder la pandémie « zombifiante » à l’actualité : si le champignon cordyceps se met à prendre en otage l’esprit des personnes infectées, c’est en raison de la crise climatique. Une cause explicitée dès le premier épisode, et dont on voit les conséquences à mesure que les personnes lambda se transforment en créatures dignes de Romero.

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La série s’inscrit dans le style paranoïaque des histoires des morts-vivants : tout humain d’apparence peut en fait avoir été infecté. De quoi nous filer la frousse dès que nos héros font une nouvelle rencontre.

Un casting ultra-réussi

Le dernier point qui fait de The Last of Us une série passionnante tient de son casting : les producteurs et showrunners sont allés chercher des visages familiers (mais pas trop) pour nous faire vivre l’apocalypse et le « monde d’après ». Le très convoité Pedro Pascal quitte ainsi son casque de la série The Mandalorian pour endosser la sensibilité de Joel Miller, père de famille plongé dans la tourmente. L’acteur avait été découvert dans Game of Thrones, fresque épique dans laquelle on retrouvait également l’autre interprète principale du feuilleton, Bella Ramsey, qui joue Ellie, l’étrange jeune femme frappée par le cordyceps mais qui semble être totalement immunisée de ses effets « zombifiants ».

Au final, ce duo inédit fonctionne à merveille et l’arc narratif de cette relation complice dans un monde compliqué est immédiatement devenu l’un des points forts de la série.

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Pour la deuxième saison, les showrunners ont choisi une voix qui sera familière aux gamers : avec l’introduction du personnage d’Abby Anderson, Kaitlyn Dever devrait être reconnue par les fans de Naughty Dog (le studio de développement du jeu The Last of Us), puisqu’elle incarnait l’un des personnages d’Uncharted 4, l’autre grand titre narratif du studio vidéoludique. On l’a également vue récemment en arnaqueuse pro dans la série Apple Cider Vinegar.

Un casting malin pour cette adaptation luxueuse et très réussie qui pourrait compter jusqu’à cinq saisons.

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Article rédigé par
Thomas Chouanière
Thomas Chouanière
Journaliste
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