Big Little Lies : quintette de charme pour série événement

Des hits à la chaîne

Depuis une décennie, HBO est devenue le garant d’une qualité hors pair en matière de séries. Qu’il s’agisse des Sopranos, Six Feet Under ou plus récemment Game Of Thrones, la chaîne ne lésine pas sur les moyens pour en mettre plein le yeux à ses spectateurs. La dernière tendance de la chaîne est ce qu’on appelle les event series : des séries « événement » donc, aux casting prestigieux, mises en scène par de grands noms. Ces créations originales, le plus souvent des one shot (autrement dit composées d’une seule saison), sont pensées et construites pour frapper fort les esprits.

Big Little Lies, adaptée du roman éponyme de Liane Moriarty, est de celles-là. Ecrits par David E. Kelley (le créateur d’Ally McBeal), réalisés par le canadien Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club), les sept épisodes de la série réunissent un casting haut de gamme dominé par Nicole Kidman, Reese Witherspoon et Shailene Woodley. Mais on croise aussi des pointures telles que Laura Dern, Alexander Skarsgard ou encore, Zoë Kravitz.

Une petite ville bien (trop) tranquille

Situé dans la riche commune de Monterey en Californie, le récit tourne autour d’un meurtre commis un soir de gala. Au fil de flash-backs, la série nous plonge dans le quotidien de trois femmes vraisemblablement liées au crime. Mais sous le vernis des apparences se révèle alors une réalité bien plus troublante et surtout… violente. Mélangeant à la fois satire sociale, suspense et étude de mœurs, Big Little Lies nous déroule ces portraits de femmes en souffrance, loue leur persévérance et n’est pas sans rappeler La Gifle, création australienne dans laquelle là aussi un acte de violence envers un enfant devenait la source de tensions entre les adultes…

Après une première saison remarquée, la série se paye le luxe d’accueillir Meryl Streep. Elle incarne la belle-mère de Céleste (Nicole Kidman) et ne devrait pas laisser nos héroïnes indifférentes… Derrière la caméra, Jean-Marc Vallée laisse sa place à Andrea Arnold (Fish Tank, American Honey, Les Hauts de Hurlevent), réalisatrice connue pour son style réaliste, primée au Festival de Cannes. Nul doute qu’elle saura s’imprégner de l’atmosphère californienne et mystérieuse de la série. Le premier épisode diffusé le 10 juin sur OCS nous replonge avec plaisir dans le quotidien des désormais célèbres « Monterey Five« .

Des actrices en état de grâce

Nicole Kidman confirme à travers son incarnation puissante de Celeste Wright sa très bonne forme du moment. Sorte de nouvel âge d’or de sa carrière après sa prestation très remarquée (et nommée aux Oscars) dans Lion de Garth Davis. Reese Witherspoon, quant à elle, continue d’étonner en optant pour des rôles complexes, construisant un des parcours les plus passionnants de sa génération. Shailene Woodley quitte définitivement le carcan des films Young Adult (Divergente) dans lequel elle risquait de s’enfermer, pour nous offrir ici une partition toute en finesse dans le rôle de Jane Chapman, le « grain de sable » qui vient enrayer le train-train paisible de la ville de Monterey. Le trio est complété par deux actrices que l’on connait bien aussi, Laura Dern (Twin Peaks, Jurassic Park) et Zoë Kravitz (Les Animaux Fantastiques, Mad Max : Fury Road), qui se révèlent tout au long de la première saison. Le succès de la série et les performances des comédiennes ont aussitôt donné des envies de seconde saison à la chaîne alors que ce n’était pas prévu au départ.

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Photos : © HBO