« Toute première fois » : un rendez-vous où l’on vous présente une œuvre pionnière qui a marqué le paysage audiovisuel. Séries, films, albums précurseurs et avant-gardistes, on se souvient d’eux pour avoir été les premiers à montrer ou traiter un sujet. On commence ce format avec Le Prince de Bel-Air, la première série à avoir introduit la culture hip-hop à la télé, dont le remake créé par Will Smith en personne et sobrement intitulé Bel Air, fait ses débuts mi-février aux États-Unis.
« Toute première fois » : un rendez-vous où l’on vous présente une œuvre pionnière qui a marqué le paysage audiovisuel. Séries, films, albums précurseurs et avant-gardistes, on se souvient d’eux pour avoir été les premiers à montrer ou traiter un sujet, et ça fait du bien ! On commence ce format avec Le Prince de Bel-Air, la première série à avoir introduit la culture hip-hop à la télé, dont le remake créé par Will Smith en personne et sobrement intitulé Bel Air, fait ses débuts en février sur la plateforme américaine Peacock.
Le Prince de Bel-Air, c’est quoi ?
Will est un adolescent issu de Philadelphie. Lors d’un match de basketball amical il se retrouve dans une bagarre. Sa mère décide de l’envoyer chez sa tante Vivien Banks (Janet Hubert) et son oncle Philip Banks (James Avery) pour qu’il évite les ennuis. Cette transition ne se fait pas sans accroc étant donné que Will a une personnalité haute en couleur qui fait tâche dans l’environnement ordonné, feutré et courtois de Bel-Air.
Genèse d’une sitcom mythique
La sitcom, Le Prince de Bel-Air est née de l’alliance entre Benny Medina, NBC et Quincy Jones. Benny Medina venait d’un milieu défavorisé mais a déménagé dans un quartier aisé. Il s’est inspiré de son histoire pour proposer ce scénario. Will Smith est alors un rappeur populaire appelé le Fresh Prince dans la fin des années 1980. Il est notamment connu pour son single Parents just don’t understand qu’on peut traduire par « Les parents ne comprennent tout simplement pas ». Il apparaît comme le personnage principal parfait. La série s’est construite autour de sa personnalité charismatique, drôle et attachante.
Le hip-hop et Le Prince de Bel-Air
Le Prince de Bel-Air est la première série à avoir célébré la culture hip-hop. Will Smith a dit « Le rap, une musique que beaucoup d’Américains blancs ne comprennent pas, ce n’est pas juste de la musique. C’est une culture à part entière : le Hip-hop. C’est une façon de s’habiller, un look, un langage. C’est plus que de la musique ». Dès le premier épisode on sent cette affinité avec le hip-hop. Le générique est un morceau de rap interprété par le Fresh Prince et écrit par Quincy Jones. Il fait écouter des stars du hip-hop de l’époque comme Naughty by nature, Soul II soul, Salt N Pepa, The Sugarhill Gang, The Notorious B.I.G. et bien d’autres. Il y a même des stars du genre qui apparaissent comme Queen Latifah ou encore le groupe Bell Biv Devoe. Le spectateur est transporté dans ce monde que Will introduit avec engouement.
Le Prince de Bel-Air et la mode
Le style de Will dans la série est pour le moins qu’on puisse dire flamboyant. Il contraste avec le look très sobre et sophistiqué de la population de Bel-Air. Il met des shorts de toutes les couleurs, des salopettes ou des casquettes à l’envers. La première chose qu’il fait en entrant dans sa nouvelle école est de renverser le code vestimentaire à son image. Il retourne son veston et laisse apparaitre l’intérieur rouge à motif. Will se moque des conventions et montre qu’il est fier de ses origines. Il se fait habiller par des marques ancrées dans le monde urbain comme Cross Colors ou Tommy Hilfiger. Beaucoup vont s’inspirer du Fresh Prince dans la vraie vie et il y a même une marque nommée Bel-Air Athletics qui verra le jour suite au succès de la série.
La question raciale du Prince de Bel-Air
Il y a la confrontation entre plusieurs façons d’être noir. Le Prince de Bel-Air offre un portrait qui montre que les familles noires sont tout aussi complexes que les familles blanches, ce qui n’est pas une évidence pour les américains blancs à l’époque. Les personnages de la famille Banks sont des êtres pourvus de dualité et de complexité. La série aborde des sujets sensibles comme la brutalité policère, les mariages interraciaux, la violence dans les quartiers défavorisés et les injustices de classe en donnant tout un panel de points de vue qui montrent que la population noire n’est pas monolithique. C’était l’ambition de Quincy Jones et il a réussi son pari.
L’héritage de la série
Le Prince de Bel-Air a donné l’exemple à de nombreuses sitcoms. La série Living Single voit le jour en 1993 et met en scène des jeunes adultes vivant dans le même immeuble avec tout ce que ça peut comporter de péripéties (la série est sortie un an avant Friends et a inspiré le réalisateur). Elle fait apparaître des figures mythiques du monde hip-hop comme TLC. Moesha est aussi une série révolutionnaire car on voit l’expérience d’une jeune adolescente noire. Elle aussi a le droit à son individualité, sa complexité et la série rend hommage à de nombreux artistes. Moesha est interprétée par Brandy qui, tout comme Will Smith, est une jeune chanteuse reconnue et célèbre à ce moment là. Dans une certaine mesure, Le Prince de Bel-Air a même permis des séries comme The Get Down qui parle de la naissance du hip-hop. Elle a atténué la connotation dangereuse que revêtait le hip-hop à l’époque.
Bel-Air, le remake
Un reboot a été annoncé par Will Smith. Sa sortie aux États-Unis a lieu le 13 février. Cette fois-ci ce n’est pas Will Smith qui emménage à Bel-Air mais une version plus jeune de lui, joué par Jabari Banks. C’est une réinterprétation dramatique de la sitcom qui permet de traiter encore plus sérieusement les sujets abordés dans celle-ci. En plus de cela, c’est une vision contemporaine qui engage notre société avec tout ce qu’elle comporte de soucis sociaux, raciaux, et économiques. Cela s’annonce prometteur.
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