Critique

The Seven Deadly Sins : les sept péchés capitaux en Fantasy

31 mars 2022
Par JR Rosny
The Seven Deadly Sins : les sept péchés capitaux en Fantasy

Les Seven Deadly Sins sont des criminels activement recherchés par les Chevaliers sacrés. Qui sont ces monstres de puissance, répandant la terreur à la simple évocation de leur nom ? Voici la claque shônen sorti en 2014 qui n’en fini pas de plaire encore aujourd’hui même après la fin de la série en 2020.

En français pour ceux qui ne maîtriseraient pas la langue de Shakespeare, « seven deadly sins » signifie « sept péchés capitaux ». Ces péchés, décrits par la religion catholique comme les principaux, ne sont pas forcément les plus graves, mais bien plutôt ceux dont découleraient tous les autres. S’y trouvent la colère, l’envie, la paresse, l’avarice, l’orgueil, la gourmandise et la luxure. Voilà, c’était l’instant culture de cette chronique ! Nombre d’œuvres s’en inspirent plus ou moins consciemment, tandis que d’autres les exploitent carrément : immédiatement vous vient à l’esprit Seven, le film de David Fincher de 1995 ; ou FullMetal Alchemist pour rester dans le thème japonisant de cet article. A noter que si le premier n’est résolument pas pour les enfants et que le dernier est accessible à partir de l’adolescence pour la dureté et la complexité de son intrigue, Seven Deadly Sins, tout en faisant de l’oeil à un public beaucoup plus mature, s’adresse aussi aux plus jeunes.

A propos d’intrigue, quelle est donc celle de ce sémillant shônen ? Parce que je parle, j’introduis, mais au final vous n’êtes pas plus avancés. D’après son auteur, Nakaba Suzuki, ce manga servirait de préquelle à la légende arthurienne et, effectivement, l’action semble bien se situer parallèlement au début du règne du Roi Arthur. Les Seven Deadly Sins formaient à l’origine un groupe uni et soudé de valeureux guerriers. Malheureusement, suite au crime abominable qui leur fut imputé, ils durent se séparer afin de fuir le courroux des Chevaliers Sacrés, et la simple évocation de leur nom fait aujourd’hui trembler même les plus aguerris des hommes. Les Chevaliers Sacrés maintiennent à présent l’ordre sur ce merveilleux royaume de Britannia, et recherchent toujours activement ces monstrueux criminels.

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Voilà pour le contexte. Dirigeons-nous maintenant vers le Boar Hat, une taverne ambulante tenue par le jeune Méliodas. Son assistant n’est autre que Hawk, un cochon de l’espèce des cochons loquaces (je vous laisse deviner pourquoi), qui n’est pas sans rappeler Bou, le compagnon de route de Ash & Eli, en plus… en plus loquace, quoi. Et, autant Méliodas dispose d’une cave excellente, autant il est incapable de préparer correctement quelque nourriture que ce soit. Du coup on sait pour quelle raison les consommateurs sont là. Débarque alors de manière inattendue Elizabeth, présentée d’abord sous les traits d’une jeune femme en détresse, et qui rapidement se transformera en princesse désespérée à la recherche elle aussi des Seven Deadly Sins… Méliodas, son cochon Hawk et Elizabeth vont ainsi former un improbable trio, et partir en quête du groupe mythique (j’allais dire mythologique, mais on n’est pas loin). Au menu : combats contre des adversaires sidérants de puissance et d’intelligence (où l’on constate d’ailleurs que le petit Méliodas et son grand sourire cachent en réalité un redoutable combattant !) et courses-poursuites (oui, parfois on n’arrive pas à gagner : il vaut mieux alors fuir), humour et grands sentiments propres au genre, le tout joliment enrobé dans une joyeuse ambiance Fantasy.

La force de ce shônen est de s’adresser aux enfants, tout en proposant une double lecture qui ravira même les adultes amateurs du genre (preuve en est : j’ai adoré le début de cette série). Le jeune héros dispose d’une maturité d’esprit et d’une assurance épatante pour l’âge qu’il paraît, tout en gardant un comportement de gamin insouciant qui sait que rien ne pourra jamais l’atteindre. Seven Deadly Sins est souvent comparé à Fairy Tail ou à Dragon Ball, et à raison : le lecteur, béat, retrouvera sa dose de nekketsu, et ces séries en sont des archétypes de qualité. Voyez plutôt: le jeune homme foncièrement bon et quelque peu naïf ; son artefact, à savoir une épée brisée au pommeau en forme de dragon ; ses compagnons de quête, ici le cochon en faire-valoir humoristique et la princesse éplorée d’apparence aussi naïve que sexy ; des ennemis charismatiques et de plus en plus puissants ; etc. Sans verser dans le manichéisme primaire non plus : les personnages gagnent rapidement en intensité et ont pour la plupart quelque chose à se faire pardonner. Bref, un archétype du shônen bien fichu qui ne prend pas son public pour un idiot.

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Et pour finir, puisque vous avez été bien sages, une petite bande-annonce de la saga.

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JR Rosny
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