Critique

Hayce Lemsi est un des rappeurs français les plus excitants du moment

13 novembre 2013
Par Grégory
Hayce Lemsi est un des rappeurs français les plus excitants du moment
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Cela fait plusieurs années que les amateurs de rap français le savent : le MC de la jeune génération à vraiment suivre de très près s’appelle Hayce Lemsi. C’est l’un, sinon le plus doué et c’est à lui qu’il faut faire attention en priorité. La preuve avec ce deuxième projet d’envergure, « Electron libre », où il laisse éclater tout son talent au grand jour.

Cela fait plusieurs années que les amateurs de rap français le savent : le MC de la jeune génération à vraiment suivre de très près s’appelle Hayce Lemsi. C’est l’un, sinon le plus doué et c’est à lui qu’il faut faire attention en priorité. La preuve avec ce deuxième projet d’envergure, Electron libre, où il laisse éclater tout son talent au grand jour. Les vrais le savent donc, mais les autres ? Comment passer à côté d’un jeune rappeur français aussi talentueux ? S’ils ont besoin d’être convaincus, nous allons nous y employer dans cette chronique parce que l’on croit vraiment en Hayce Lemsi.

Pourquoi tant d’enthousiasme ? Parce que le rappeur parisien réussit une synthèse particulièrement difficile à faire entre la rue et la modernité des productions qui accompagnent ses textes. En ce sens, sa démarche est très américaine. On s’explique : son univers est résolument street comme en témoignent des titres comme De l’ombre à lumière, Panamovic qui évoque notamment les difficultés de la jeunesse parisienne (drogue, trafics, alcool, racisme, mort violente etc.), Och Bad 2 ou encore My pocket. Dans tous ces titres, la rue et ses dérives, sa violence, sont bien présentes. Mais, contrairement au rap dit de rue plus « classique », ce n’est pas accompagné d’une musique crasseuse, de prods noires qui vous colleraient au bitume, à part peut-être, Mafiosa où il raconte, en featuring avec Lacrim, l’histoire d’un braquage. Au contraire, il réussit à allier cet univers noir et glauque avec des prods d’une belle modernité, à l’instar de ce que réussissent à faire les rappeurs américains, on le répète. Résultat, Hayce Lemsi propose quelque chose de résolument frais dans l’univers parfois sclérosé du rap français et s’affranchit de la plupart des codes en vigueur pour évoluer dans sa propre dimension.

C’est d’ailleurs l’autre facette de son projet, sa tendance qu’on dirait naturelle à l’egotrip et qui, finalement, résume parfaitement sa pensée : « je fais ce que je veux, comme je le veux« . C’est tout le sens de morceaux comme Mon egoHayssuranceElectron libreR&B ou One-One. Hayce Lemsi ne fait rien comme les autres et veut que ça s’entende. Hayce Lemsi n’est pas encore une star, mais il va le devenir, son ambition étant sans bornes. Hayce Lemsi n’est encore qu’un rookie, mais il a les dents qui rayent le parquet. Evidemment, dit comme ça, on pourrait croire à de la vantardise. Il y en a une part, évidemment, ça s’appelle de l’egotrip et c’est une discipline naturelle du rap. Mais surtout, Hayce Lemsi se repose sur une technique hors du commun pour un artiste aussi jeune qui finalement, a encore tout à prouver. Capable de s’adapter sur n’importe quelle prod, y compris à BPM élevé, il peut rapper vite et bien comme plus lentement quand il se fait plus introspectif. Il a une technique incroyable, n’ayons pas peur des mots, et un potentiel tout aussi intéressant. Son sens de la formule, ses punchlines, mais surtout – j’insiste, mais c’est important -, sa technique et son flow en font un des rappeurs français les plus excitants du moment ! Même quand il s’essaie à des titres plus ouverts, plus dansants, plus club comme Gangsta sur une prod électro rapide ou Bario avec Soprano et un rythme ensoleillé, il reste malgré tout crédible.

Mais Hayce Lemsi ne se cache pas derrière sa technique alors que cela pourrait être un méchant paravent pour éviter de parler de lui. Au contraire, il profite aussi de quelques morceaux pour évoquer son enfance, pas simple, et de sujets qui le touchent et l’ont marqué comme la mort d’un de ses frères et les peines de prison de ses amis. Le track Nostalzik porte évidemment bien son nom et est particulièrement édifiant à ce titre. Il parle de son enfance et, même si ce la n’a pas été rose tous les jours, il ne regrette rien parce que c’est ce qui fait ce qu’il est aujourd’hui, c’est ce qui l’a construit. On y revient dans Mon ego où il explique que c’est aussi ce fichu orgueil qui le pousse à devenir le meilleur même si cela lui a joué des tours par le passé en lui faisant faire des erreurs et des mauvais choix. Mais c’est aussi son ego qui lui permet de rapper aussi bien à l’heure actuelle parce que sans cet esprit de compétition envers le game et l’envie de devenir le meilleur qui sait où il en serait aujourd’hui ? Pour autant, lucide sur son évolution, il n’estime n’avoir pas fondamentalement changé comme il l’explique très bien dans le titre Je n’ai pas changé.

Au final, il possède cet Atome de folie qui fait qu’aujourd’hui, il est un des rappeurs en vogue du rap français, en tout cas, une relève qu’il est parfaitement prêt à assumer et dont il veut absolument endosser le rôle. Cet Atome de folie, c’est ça, sa personnalité. Alors, en conclusion, on ne saurait trop vous conseiller d’écouter le nouveau projet d’Hayce Lemsi parce que vous n’avez pas fini d’en entendre parler. On vous aura prévenu !

Il sera à la Bellevilloise le 28 novembre à 19h30, achetez votre billet ici pour le concert d’Hayce Lemsi.

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Grégory
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