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Francis Ford Coppola prêt à casser la tirelire pour réaliser le film de ses rêves

21 février 2022
Par Félix Tardieu
Francis Ford Coppola, le réalisateur du Parrain (1972) et d'Apocalypse Now (1979)
Francis Ford Coppola, le réalisateur du Parrain (1972) et d'Apocalypse Now (1979) ©Tous droits réservés

Le réalisateur de la trilogie du Parrain et d’Apocalypse Now n’a pas abandonné son projet fou de Megalopolis, fresque utopique inspirée de la Rome antique, et semble prêt à avancer 120 millions de dollars de sa propre poche pour financer le film.

Megalopolis va-t-il enfin voir enfin le jour, ou bien finira-t-il sur l’étagère des grands films maudits aux côtés de Napoléon de Stanley Kubrick, Léningrad de Sergio Leone ou encore Dune d’Alejandro Jodorowsky ? Francis Ford Coppola, 82 ans, l’un des rares réalisateurs à avoir remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes à deux reprises – une première fois en 1974 pour Conversation secrète puis en 1979 pour son chef-d’oeuvre Apocalypse Now – a clamé une nouvelle fois son intention de porter à l’écran Megalopolis, fresque épique se déroulant dans une Big Apple futuriste, baptisée « New Rome », alors en pleine reconstruction après avoir subi de plein fouet un grand cataclysme. Aujourd’hui, le cinéaste acclamé par la critique et boudé par les studios depuis de nombreuses années se déclare prêt à avancer les 120 millions de dollars nécessaires au développement de Megalopolis.

Seul contre tous

Coppola avait déjà tenté de ressusciter le projet au début des années 2000, mais les attentats du 11 septembre avaient assez logiquement refroidi les producteurs de l’époque. Le projet semble enfin relancé en 2019, alors que le réalisateur fête ses 80 ans. En septembre dernier, il se murmurait déjà que le réalisateur du Parrain était prêt à mettre la main à la poche pour réaliser ce film dantesque imaginé dans les années 1980, et que ce dernier aurait d’ores et déjà approché Oscar Isaac, Forest Whitaker, Cate Blanchett, Jon Voight, Michelle Pfeiffer, Zendaya ou encore James Caan (alias Sonny Corleone dans Le Parrain) pour intégrer la distribution du film. Coppola, qui n’est plus passé derrière la caméra depuis plus de dix ans (Twixt, 2012), a récemment précisé ses intentions dans un large portrait que lui a consacré le journaliste Zach Baron pour le magazine GQ.

Francis Ford Coppola et sa fille Sofia Coppola (The Virgin Suicides, Lost in Translation, The Bling Ring) ©shutterstock.com

Le réalisateur a ainsi confirmé à GQ avoir cédé une grande partie de son domaine viticole californien pour pouvoir financer son propre film à hauteur de 120 millions de dollars. Coppola évoque un film aux ambitions philosophiques invitant à s’interroger sur la nature humaine, avec pour toile de fond une histoire d’amour dans une grande mégalopole qui marche alors dans les pas de la Rome antique. Coppola voit les choses en grand et imagine déjà un film que le public reverrait chaque année tel un classique comme La vie est belle (Frank Capra, 1946). 

Pour le Nouvel An, au lieu de parler du fait que vous allez abandonner les glucides, j’aimerais que l’on discute de cette seule question, qui est la suivante : La société dans laquelle nous vivons est-elle la seule qui s’offre à nous ?

Francis Ford Coppola interrogé par GQ, 17 février 2022

Quant à la réticence des studios à produire ses longs-métrages et le risque financier qu’implique de produire ses propres films, Coppola – qui avait bataillé pour financer Apocalypse Now et s’était notamment endetté pour plusieurs années suite au naufrage commercial de One from the Heart (1982) – n’a plus peur de rien : « Je me fiche complètement de quelque impact financier qu’il soit. Cela ne signifie rien pour moi ». Espérons que Megalopolis, qui devrait demander plus de trois ans de travail au réalisateur, sera aussi audacieux que ses déclarations.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste