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Le Violon d’Ingres de Man Ray, bientôt la photographie la plus chère de l’Histoire ?

18 février 2022
Par Félix Tardieu
Man Ray, Le Violon d'Ingres, 1924
Man Ray, Le Violon d'Ingres, 1924 ©Domaine public / via flickr

Le Violon d’Ingres, l’une des oeuvres les plus emblématiques du photographe dadaïste et surréaliste Man Ray (1890-1976), sera proposé chez Christie’s en mai prochain et pourrait battre le record de vente aux enchères pour une oeuvre photographique.

Publiée pour la première fois dans la revue Littérature en 1924, Le Violon d’Ingres demeure l’un des plus célèbres clichés de Man Ray, photographe américain rattaché au mouvement dadaïste, notamment au côté de son ami et mentor Marcel Duchamp (1887-1968), puis aux artistes surréalistes qu’il fréquente à Paris dans les années 1920. Le Violon d’Ingres prend pour modèle Alice Ernestine Prin, plus connue sous le pseudonyme de Kiki de Montparnasse, artiste emblématique du quartier du Montparnasse pendant l’entre-deux-guerres et qui deviendra à la fois la muse et la compagne de Man Ray, fraichement débarqué des États-Unis. Il s’agirait ni plus ni moins du tirage original que l’artiste a conservé dans ses archives personnelles jusqu’en 1962 et qui rejoignit ensuite la collection d’art surréaliste de Rosalind Gersten Jacobs et Melvin Jacobs, laquelle sera dispersée aux enchères au Rockefeller Center (New York) en mai prochain. 

Man Ray, Noire et Blanche, 1926 ©Tous droits réservés/Tim Evanson via flickr

Estimée entre cinq et sept millions de dollars, Le Violon d’Ingres devrait logiquement battre le précédent record établi par l’artiste, à savoir Noire et Blanche, une autre photographie iconique mettant en scène Kiki de Montparnasse, vendue pour trois millions de dollars en 2017. En atteignant effectivement son estimation de départ, l’oeuvre de Man Ray dépasserait alors Rhein II du photographe allemand Andreas Gursky, vendue en 2011 pour 4,3 millions de dollars, qui demeure à ce jour la photographie (de plus de trois mètres de large, tout de même) la plus chère de l’Histoire

La dispersion de la collection Jacobs, qui pourrait rapporter plus de vingt millions de dollars, comprendra également six oeuvres du peintre surréaliste belge René Magritte (1898-1967), mais également des oeuvres de l’artiste d’origine lettonne Vija Celmins ou encore de Marcel Duchamp, l’illustre père du ready-made. La collection sera exposée à Londres, Paris et Hong Kong avant de rejoindre New York en amont de la vente prévue en mai prochain.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste