La plateforme française de streaming musical casse les prix… par le biais d’une nouvelle formule allégée (et un peu contraignante).
Dans l’optique d’attirer davantage de clients (le dernier bilan financier de l’entreprise en dénombre environ 10 millions dans le monde), Deezer tente le coup de l’offre low cost. Uniquement proposée à un panel réduit d’utilisateurs et d’utilisatrices en guise de bêta test, Deezer « Now » vient s’intercaler entre l’offre gratuite et l’offre Premium pour offrir une plus grande liberté sans avoir à casser la tirelire. Voici en quoi elle consiste.
Une formule payante… avec pub
La première chose à savoir sur Deezer Now est naturellement son prix : 5,99€ par mois, ce qui représente malgré tout une belle ristourne par rapport aux 11,99€ mensuels prélevés pour l’abonnement Premium. Cela étant, Deezer Now conserve quelques barrières irritantes. La première étant la pire : la publicité. Deezer assure dans son formulaire d’adhésion à l’offre Now que le nombre de réclames est moindre par rapport à la version gratuite, mais la publicité reste présente malgré tout.
L’autre barrière est la qualité audio, qui reste aussi médiocre que sur la version gratuite (128 kb/s) au mieux. À titre de comparaison, Deezer Premium laisse accès au catalogue en qualité lossless (chose dont vient de s’inspirer le concurrent Spotify), c’est-à-dire 1411 kb/s. Autant dire que Deezer Now ne se destine pas aux mélomanes exigeants.
Ensuite, cet abonnement low cost ne permet d’écouter de la musique que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, smartphone, TV…).
Mais alors quel intérêt, par rapport à la version gratuite ? Deezer Now permet à ses abonné·es de passer des chansons sans limite et d’accéder malgré tout aux recommandations, et à Flow, ainsi qu’aux paroles. Les abonné·es accèdent aussi à la possibilité de partager et de s’abonner à des playlists.
Un destin difficile à prédire
On l’a dit, Deezer prend le temps de se mouiller la nuque avant de plonger… ou pas. Deezer Now doit avant tout être perçu comme un produit d’appel, surtout conçu comme étant un faire-valoir pour l’offre Premium. « Regardez tout ce que vous pourriez avoir de mieux pour seulement quelques euros de plus », semble nous crier Deezer Now. En l’état, on ignore si la plateforme lancera à grande échelle ce nouvel abonnement ou si cet essai en restera là après quelques mois.
Un nouvel abonnement qui se rapproche, dans sa philosophie, du défunt Apple Music Voice qui, pour 4,99 € par mois, ne permet que d’interagir avec le catalogue musical via Siri, l’assistant vocal d’Apple. On pense aussi au récent YouTube Premium Lite, qui vise très clairement à créer de la frustration pour encourager les internautes à souscrire l’abonnement supérieur.
Reste que Deezer a le vent en poupe, cette année. Face à une lassitude, voire à un écœurement face aux investissements militaires du patron de Spotify, Daniel Ek, ou encore à l’absence totale de prise de position de la concurrence sur la musique générée par IA, Deezer s’impose comme un refuge pour celles et ceux qui ont à cœur de protéger les artistes (tout en consommant français). D’après le dernier bilan de l’entreprise, le nombre d’abonné·es a bondi de 11,7 % au dernier trimestre.
