
Après six ans de silence discographique, Vincent Delerm revient avec La fresque, un album intime et collectif, entre souvenirs de jeunesse et figures aimées. À écouter dès ce 6 juin.
Depuis Panorama en 2019, Vincent Delerm s’était davantage illustré par ses activités de photographe, documentariste et scénariste. Il revient aujourd’hui avec La fresque, son huitième album de compositions originales. Ce projet prolonge une trajectoire artistique entamée en 2002, mêlant chanson, cinéma, écriture et mémoire. À 48 ans, le chanteur signe un disque pensé comme « un portrait de lui à travers les autres ».
Une œuvre chorale et intime
Pensé dès le départ comme une œuvre collective, La fresque rend hommage à ceux qui ont marqué son existence. « J’avais vécu un événement collectif hyperjoyeux avec plein de gens de mon entourage. Puis, dix jours après, un de mes deux cousins s’est suicidé. Il en a découlé cette envie urgente de rendre hommage à des proches que j’aime. Au fait qu’on se fabrique avec les autres, tous azimuts » raconte-t-il dans Le Monde.
De cette envie est née une mosaïque de visages — 116, précisément — réunis sur la pochette de l’album. Les textes s’inscrivent dans une géographie affective qui va de Rouen à Naples, en passant par le Japon ou les étés dans le Tarn-et-Garonne.
« Quand j’ai commencé à composer, il n’y avait personne dans le paysage, à part mes parents », explique-t-il à Télérama. Peu à peu, ses souvenirs normands, « les pelouses vertes fluorescentes de la fac, la rue Beffroi », et les figures croisées à Dieppe composent la trame du disque. Et chaque chanson devient « une fusée à étages ».
Un style dans la continuité et la nouveauté
Réalisé avec Jean Sylvain Le Gouic, Rémy Galichet et Paco Del Rosso, l’opus propose des arrangements mêlant cordes, cuivres, synthés et batteries électroniques. Tout en conservant le noyau piano-voix de ses débuts, le chanteur explore une nouvelle palette sonore, plus large, influencée notamment par The Divine Comedy ou Melody Nelson.
La fresque aborde des thèmes aussi variés que le deuil, les attentats du 13 novembre, les amitiés de jeunesse, les solitudes urbaines. Dans Lonesome, il met en scène une sortie de soirée solitaire, guidée par une ambiance à la Morricone selon ses propres mots : « J’ai mis une musique qu’on a voulu faire très cowboy (…), parce que souvent, les gens ont un peu l’habitude de penser que leur vie n’est pas passionnante », explique-t-il à France Info.
Une réception critique favorable
La fresque marque le retour d’un style immédiatement reconnaissable, ce que note Télérama, qui évoque une « voix maniérée qui pourrait finir par agacer… », et pourtant qui « séduit avec ces textes justes et percutants ».
Le Monde parle d’un « retour splendide », saluant un « talent de parolier hors pair ». Les Échos souligne une œuvre « sensible sans être mièvre, intimiste sans être impudique », tandis que We Culte décrit un « récit musical à la fois personnel et collectif » fait de « scènes suspendues » et de « fragments de vie ».
Vincent Delerm présentera cet album sur scène à l’automne 2025. Deux séries de concerts sont prévues à La Cigale, du 21 au 25 octobre, puis du 18 au 22 novembre.