Entre romance et fantastique, My Happy Marriage revient pour une seconde saison prometteuse. Avec de nouveaux décors, la série amorce un renouveau qui pourrait bien dépasser les attentes… à condition d’oser sortir des sentiers battus.
Rarement une série shōjo n’aura autant fait parler d’elle en si peu de temps. My Happy Marriage (Watashi no Shiawase na Kekkon), adaptation des romans illustrés d’Akumi Agitogi et Tsukiho Tsukioka, avait envoûté les spectateurs lors de sa première saison diffusée à l’été 2023 sur Netflix.
Son mélange d’intrigues romantiques et de fantastique, porté par une esthétique plutôt raffinée, avait trouvé un écho inattendu bien au-delà de son public de prédilection. Avec le lancement de sa seconde saison le 6 janvier, l’anime amorce un retour qui semble poser les bases d’une dynamique renouvelée.
Une romance teintée d’ombres
Au cœur de ce manga résonne une histoire universelle : celle de Miyo Saimori, une jeune femme façonnée par une enfance difficile, où rejet et maltraitance ont rythmé son quotidien. Considérée comme un poids par sa famille en raison de l’absence de talents surnaturels, elle est contrainte d’épouser Kiyoka Kudō, un militaire à la réputation glaciale et intimidante.
Ce qui aurait pu être une union de convenance se transforme alors en un récit de résilience, où la découverte de soi s’entrelace avec celle de l’autre. La première saison avait posé les bases de cette dynamique, construisant une romance où chaque regard traduisait une tendresse naissante. Pourtant, cette subtilité initiale s’était peu à peu étiolée dans une intrigue tombant dans des schémas narratifs prévisibles.
La révélation des pouvoirs extraordinaires de Miyo, loin d’apporter de l’originalité, empruntait un ressort narratif classique, diluant la promesse d’une héroïne se reconstruisant par sa seule force intérieure. Malgré son évolution progressive auprès de Kiyoka, elle restait cantonnée à un rôle de Cendrillon fragile et hésitante, marquée par un manque d’assurance. On espère que cette nouvelle saison saura dépasser ces limites, en explorant pleinement son potentiel et en renouvelant la relation centrale.
Un premier épisode sous le signe du mouvement
Ce premier épisode amorce un changement calculé : celui d’un déplacement géographique et narratif. L’action quitte la maison de Kiyoka pour son village natal, introduisant de nouveaux décors et personnages. On y découvre notamment ses parents : un père étonnamment chaleureux, qui appelle son fils à enquêter sur l’apparition d’un démon menaçant, et une mère froide, presque cruelle, accueillant Miyo avec un mépris palpable. Ces tensions familiales pourraient ajouter de nouvelles couches émotionnelles et suggèrent des secrets enfouis.
Miyo, quant à elle, commence à ressentir les effets de ses pouvoirs nouvellement révélés. Pourtant, cette évolution n’est pas sans douleur : une présence mystérieuse semble la suivre, rappelant que son destin reste étroitement lié aux intrigues surnaturelles qui entourent son mariage.
Une esthétique entre élégance et retenue
L’esthétique reste dans la lignée du premier volet, avec des décors soignés et une direction artistique délicate. Cette sobriété visuelle capture avec élégance l’ère Taishō et renforce l’atmosphère feutrée de la série. Pourtant, à l’image de son récit, elle s’avère parfois trop pudique. L’animation, bien que maîtrisée, manque d’audace et de singularité, ne cherchant pas à dépasser les codes établis du genre.
Ce début de saison pose des bases prometteuses, enrichies par de nouvelles dynamiques et des enjeux inédits. Si la série parvient à approfondir les tensions et à oser des ruptures narratives, elle pourrait s’élever au-delà de ses premières limites. Plus qu’un simple retour, ce nouveau chapitre pourrait marquer une maturation pour My Happy Marriage — une occasion de surprendre son public tout en restant fidèle à son essence.
