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Snapdragon 8 Gen 1 : Qualcomm mise sur l’IA et la photo pour entrer dans une « nouvelle ère »

01 décembre 2021
Par Thomas Estimbre
Snapdragon 8 Gen 1 : Qualcomm mise sur l’IA et la photo pour entrer dans une « nouvelle ère »
©Qualcomm

Quelques jours après MediaTek, c’est au tour de Qualcomm de dévoiler sa puce premium pour les smartphones Android de 2022. Ce SoC inaugure une nouvelle nomenclature et met l’accent sur l’intelligence artificielle, l’image et la sécurité.

Qualcomm a retrouvé Hawaï pour son rendez-vous annuel Snapdragon Tech Summit. Le sommet a été l’occasion pour la firme d’annoncer son nouveau système sur puce (SoC), le Snapdragon 8 Gen 1. Comme attendu, Qualcomm a décidé de faire évoluer le nom de ses puces en adoptant une nomenclature simplifiée avec un seul chiffre. Le successeur du Snapdragon 888 (Plus), qui a équipé de nombreux terminaux haut de gamme ces derniers mois, veut « ouvrir la voie à une nouvelle ère de technologie mobile haut de gamme ». Si son dernier SoC a survolé la concurrence sous Android, le Snapdragon 8 Gen 1 aura fort à faire l’an prochain avec l’arrivée du MediaTek Dimensity 9000, un SoC ambitieux qui a bien l’intention de chasser les Snapdragon des smartphones haut de gamme.

La nouvelle puce du géant de San Diego n’arrive donc pas en terrain conquis. Qualcomm doit convaincre, et cela ne passe pas uniquement par un changement de nom. Symbole de la nouvelle ère que la firme veut ouvrir, le Snapdragon 8 Gen 1 mise sur les capacités photo, les applications d’intelligence artificielle (IA) ou encore la connectivité. Après s’être longtemps cantonné à des chiffres pour mettre en avant les performances de ses derniers SoC, Qualcomm fait évoluer son discours. La firme évacue d’ailleurs rapidement le fait que sa puce bénéficie d’une gravure en 4 nm, rejoignant ainsi le Dimensity 9000 tandis qu’Apple est resté au 5 nm pour son A15 Bionic.

4 nm, performances, 5G, IA… Qualcomm répond à MediaTek

Le SoC promet des performances revues à la hausse et repose sur l’architecture ARMv9, une première pour une puce Snapdragon. On retrouve un « gros » cœur Cortex-X2 cadencé jusqu’à 3 GHz (il est officiellement annoncé à 2,995 GHz), accompagné de trois cœurs Cortex-A710 à 2,5 GHz et quatre cœurs Cortex-A510 à 1,8 GHz, soit une configuration 1+3+4. Cette approche est la même que celle utilisée par MediaTek, le groupe taïwanais ayant simplement utilisé des fréquences plus élevées (jusqu’à 3,05 GHz). Sur le papier, le Dimensity 9000 confirme ses ambitions et il faudra désormais comparer les deux SoC en situation.

Le Snapdragon 8 Gen 1 a été présenté à Hawaï.©Qualcomm

Pour l’heure, Qualcomm évoque un processeur 20 % plus rapide que le Snapdragon 888 et 30 % plus économe en énergie. Cet élément est intéressant dans la mesure où l’autonomie est au moins aussi importante que la puissance dans une puce destinée aux smartphones. Concernant la partie GPU Adreno, la société évoque un gain de performance de 30 % et une consommation réduite de 25 % par rapport à son ainé. À cela s’ajoutent des fonctions Snapdragon Elite Gaming de 4e génération comme Adreno Frame Motion Engine et Variable Rate Shading Pro pour améliorer l’expérience de jeu. Notons également la prise en charge de la mémoire LPDDR5 jusqu’à 3200 MHz.

Derrière ces avancées, Qualcomm insiste également sur l’intelligence artificielle avec la présence du processeur Qualcomm Hexagon. Ce moteur de 7e génération est, selon la firme, quatre fois plus rapide que son prédécesseur et 1,7 fois plus économe en énergie. La cible reste la nouvelle puce de MediaTek et le Google Tensor des Pixel 6. Alors que la 5G est sur toutes les lèvres depuis plusieurs mois, le Snapdragon 8 Gen 1 se concentre sur la connectivité en intégrant le Snapdragon X65. Ce modem de quatrième génération prend en charge les bandes 5G mmWave (ondes millimétriques et Sub-6) et supporter des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 10 Gb/s. À cela s’ajoute le supporter des dernières normes wifi (6 et 6E) ou encore du Bluetooth 5.3.

La photo à l’honneur, pour des clichés jusqu’à 200 Mpx

Concernant l’image, la puce supporte un affichage QHD+ jusqu’à 144 Hz et Qualcomm mise beaucoup sur la photo. Le Snapdragon Gen 1 compte sur un système triple ISP déjà aperçu sur son prédécesseur et nettement amélioré avec la présence d’un nouveau processeur d’image (ISP) 18 bits (14 bits pour le S888) qui capture 4096 fois plus de données, à une vitesse de 3,2 gigapixels/seconde. Une progression notable même si on est loin de la promesse du Dimensity 9000 (9 gigapixels/seconde). Il est toutefois possible de capturer 240 photos de 12 Mpx en une seconde ou encore de filmer en 8K HDR à 30 i/s et de prendre une photo de 64 Mpx simultanément.

Qualcomm met l’accent sur la photographie avec son nouveau SoC.©Qualcomm

Plus intéressant, le Snapdragon 8 Gen 1 donne la possibilité d’intégrer des capteurs jusqu’à 200 Mpx. Qualcomm reste là encore en retrait par rapport à MediaTek (jusqu’à 320 Mpx), mais semble plus proche du marché. En effet, on devrait voir débarquer des smartphones intégrant un capteur Samsung de 200 Mpx dès l’année prochaine. Il est également possible de prendre trois clichés simultanément avec trois capteurs de 36 Mpx.

Le son n’est pas en reste avec l’arrivée du codec aptX LossLess pour de l’audio sans perte en qualité CD via Bluetooth. La prise en charge du Bluetooth LE est également au programme.

Côté sécurité, le Snapdragon 8 est présenté comme la « première plateforme au monde » conforme à la norme Android Ready Secure Elemnt (SE). Cette dernière doit notamment permettre de transformer son smartphone en clé de voiture ou carte d’identité.

Le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1 équipera des smartphones haut de gamme.©Qualcomm

Des smartphones dotés du Snapdragon 8 Gen 1 dès la fin de l’année

Qualcomm confirme d’ores que son Snapdragon 8 Gen 1 sera utilisé pour la prochaine génération de nombreux smartphones. Parmi les marques concernées, on peut citer Honor, Motorola, OnePlus, Oppo, Realme, Redmi, Sony, Vivo ou encore Xiaomi. Certains modèles seront annoncés avant la fin de l’année 2021.

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Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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