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Devenu bien trop curieux, Adobe s’attire les foudres de ses utilisateurs

07 juin 2024
Par Pierre Crochart
Devenu bien trop curieux, Adobe s'attire les foudres de ses utilisateurs
©monticello/Shutterstock

L’éditeur des célèbres applications Photoshop, Lightroom ou Premiere a mis à jour ses conditions générales d’utilisation et a provoqué un véritable tollé.

De la même manière que Meta veut puiser librement dans vos données Instagram, Facebook et Messenger pour alimenter son intelligence artificielle, Adobe annonce que tous vos projets, même ceux encore en cours, vont être analysés pour rendre son IA plus performante. Forcément, ça passe (très) mal.

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Des utilisateurs pris au piège

Voilà quelques jours que les utilisateurs et utilisatrices des produits Adobe (Photoshop, Lightroom, InDesign et bien d’autres) sont accueillis au lancement d’un programme sur leur ordinateur par une fenêtre leur demandant d’accepter de nouvelles conditions générales d’utilisation (CGU). Pour accéder au logiciel et à nos projets en cours, pas le choix. Il faut forcément les accepter. Et donc accepter qu’Adobe se montre particulièrement curieux avec nos travaux.

On découvre en effet qu’Adobe demande un accès inconditionnel à tous nos projets en cours, quand bien même ceux-ci seraient de nature sensible, professionnelle. Le but ? La modération du contenu, affirme Adobe. En utilisant l’IA, l’éditeur veut analyser tous les projets afin de vérifier qu’ils respectent bien sa politique en matière de contenus (qui interdit notamment le contenu pédopornographique, mais aussi « tout autre contenu ou comportement délictueux »).

Ce n’est pas tout. Dans la foire aux questions d’Adobe, on apprend aussi que « [Adobe utilise] le machine learning pour développer et améliorer nos produits et services, ce qui nous permet de proposer des solutions innovantes d’avant-garde ». En d’autres termes : le travail de millions d’utilisateurs d’Adobe va servir à rendre l’IA d’Adobe plus performante.

Le refus n’est pas une option

Cette nouvelle mesure étant inscrite aux conditions générales d’utilisation, il est strictement impossible pour les utilisateurs et les utilisatrices d’y échapper. On comprend toutefois que seuls les fichiers stockés dans Creative Cloud, le service de stockage en ligne d’Adobe, sont concernés. Les projets stockés localement sur la machine de travail sont épargnés par cette analyse indiscrète.

Des utilisateurs ont malgré tout trouvé une façon de désactiver l’analyse de leur contenu par Adobe. Il faut se rendre sur l’espace de gestion de son compte Adobe et désactiver deux options se trouvant dans l’onglet Compte et sécurité, puis « Paramètres pour les données et la confidentialité ». L’option qui nous intéresse en particulier est celle intitulée « Autoriser Adobe à analyser mon contenu à des fins d’amélioration et de développement des produits. »

Adobe new CGU IA
©Capture d'écran / Adobe

Néanmoins, si vous utilisez les fonctionnalités de génération procédurale de contenu via Photoshop, Adobe se réserve le droit d’outrepasser vos préférences et d’analyser malgré tout votre contenu.

Il semble que la marche forcée vers toujours plus d’IA se fasse au détriment de toute considération pour la sécurité ou la confidentialité des internautes. Une fuite en avant peut-être encore mieux illustrée par Recall, le nouvel outil de Windows qui prend une capture d’écran de votre bureau toutes les trois secondes.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste