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Meta : 11 plaintes en Europe pour sa nouvelle politique sur l’entraînement de l’IA

06 juin 2024
Par Pierre Crochart
Meta : 11 plaintes en Europe pour sa nouvelle politique sur l'entraînement de l'IA
©Sergei Elagin/Shutterstock

L’entreprise, propriétaire des réseaux Facebook, WhatsApp, Instagram et Messenger, s’attire une nouvelle fois les foudres de l’ONG Noyb.

Cette structure viennoise, dont l’acronyme signifie None of your business (ce ne sont pas vos affaires), est vent debout contre la nouvelle politique d’entraînement des IA de Meta qui entrera en vigueur le 26 juin prochain. En clair ? L’entreprise se réserve le droit d’utiliser toutes vos données passées et futures sur ses réseaux pour alimenter son intelligence artificielle. Une pratique que les consommateurs peuvent refuser… en lisant bien entre les lignes.

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Onze pays attaquent Meta en justice

Il fallait se douter que tout ne se passerait pas comme prévu pour Meta. Déjà attaquée maintes fois par l’ONG Noyb et même condamnée à verser des amendes de plus de 1,5 milliard d’euros, l’entreprise se prépare à une énième et potentiellement longue bataille judiciaire.

Ce jeudi 6 juin, Noyb a déposé plainte dans 11 pays (dont la France, la Belgique et l’Allemagne) afin d’encourager les autorités compétentes à entamer des procédures contre le propriétaire d’Instagram, qui veut puiser comme bon lui semble dans les données personnelles de ses milliards d’utilisateurs dans un but qui reste flou.

« Ils disent en substance qu’ils peuvent utiliser “n’importe quelle donnée de n’importe quelle source pour n’importe quel objectif et les mettre à la disposition de n’importe qui dans le monde” », s’inquiète Max Schrems, fondateur de Noyb. S’agira-t-il de mettre sur pied un chatbot, comme ses concurrents Google, OpenAI ou Microsoft ? Ou finiront-elles par être mises à profit dans un projet militariste en améliorant la reconnaissance visuelle d’un drone tueur ? On l’ignore, ajoute le chef du mouvement de contestation.

Le consentement des internautes bafoué

Au cœur du problème, comme souvent, se trouve la notion de consentement éclairé qui, d’après Noyb, est une nouvelle fois bafoué ici. En effet, les personnes inscrites sur les différents réseaux de Meta ont commencé à recevoir des alertes très similaires aux messages de mise à jour de conditions générales d’utilisation. Des messages que tout un chacun a appris à évacuer d’un clic. Or, pour un changement de cette ampleur, Meta devrait se montrer plus pédagogue et s’assurer d’obtenir une autre forme de consentement de la part de ses utilisateurs et utilisatrices.

Aussi, Noyb alerte sur le fait qu’« une fois dans le système, les utilisateurs semblent n’avoir aucune possibilité de faire supprimer ». Un droit à l’oubli également bafoué donc et une autre contravention au Règlement général pour la protection des données (RGPD).

Pour rappel, dans le cas où vous n’auriez pas déjà accepté les nouvelles conditions d’utilisation de vos données pour l’IA de Meta, vous pouvez vous rendre sur cette page afin de formuler expressément votre refus. D’après de nombreux internautes, le simple fait de coller dans la boîte de dialogue l’URL du site de la Cnil (https://cnil.fr) suffit à vous sortir du système. Mais pour combien de temps ?

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste