Le réseau social chinois a mené des recherches afin de mieux comprendre l’engagement des jeunes face à ces phénomènes.
TikTok est aussi malheureusement connu pour les défis viraux diffusés sur sa plateforme, qui peuvent entraîner des blessures, voire la mort. En avril dernier, un enfant de 12 ans est décédé après avoir pris part au « Blackout challenge », consistant à s’étrangler jusqu’à perdre connaissance. Afin d’endiguer ce phénomène dangereux, TikTok a décidé d’agir : des recherches ont été menées pour comprendre l’engagement des jeunes face à ces défis, mais aussi face aux canulars. La plateforme chinoise s’est en effet intéressée aux effets et préoccupations ressentis par les utilisateurs, tout en prenant l’engagement de développer des mesures de protection efficaces. Un sondage a ainsi été réalisé auprès de plus de 10 000 adolescents, parents et enseignants en Allemagne, en Italie, en Argentine ou encore en Australie.
De cette étude ressort notamment le fait que les défis sont plutôt considérés comme sûrs par les jeunes. Invités à décrire le niveau de l’un d’eux vus récemment en ligne, près de la moitié – 48% – l’a classé comme « amusant » tandis que 14% l’ont décrit comme « risqué et dangereux ». Seulement 0,3% des adolescents ont indiqué avoir participé à un défi qu’ils ont qualifié de très dangereux.
La question des risques sur TikTok
Pour comprendre les potentiels risques d’un défi, les jeunes utilisent différentes méthodes : ils regardent les vidéos d’autres personnes qui y ont participé, lisent les commentaires et en parlent à des amis. 46% des adolescents ont tout de même déclaré vouloir plus d’informations et d’aide pour comprendre ces risques.
Le sondage a également révélé qu’il n’était pas facile de reconnaître et de gérer les canulars. TikTok explique que des vidéos de « faux avertissements » – suggérant que des enfants étaient encouragés à participer à des « jeux » ayant entraîné l’automutilation – ont déjà circulé sur sa plateforme. Pensant que cela était vrai, des utilisateurs ont voulu alerter autant de personnes que possible avec des messages. Résultat : 31% des adolescents exposés à ces canulars ont subi un impact négatif sur leur santé mentale. Parmi eux, 63% ont déclaré que cet impact était lié à la nature du contenu. Enfin, si les parents n’abordent pas le sujet avec leurs enfants, c’est parce qu’ils craignent que cela génère de l’intérêt pour ces canulars d’automutilation. Plus de la moitié en parle uniquement s’ils sont en premier lieu interpellés par l’adolescent.
Les nouvelles mesures de TikTok
TikTok indique que des mesures sont déjà en place pour limiter la propagation de ce type de contenus, mais qu’il prévoit d’en faire plus : « Nous commencerons à supprimer les avertissements alarmistes [au sujet des canulars d’automutilation] car ils pourraient causer des dommages en traitant le canular d’automutilation comme réel ». Les « conversations visant à dissiper la panique et à promouvoir des informations exactes » seront toujours autorisées. Le réseau social chinois a également étendu la capacité de sa technologie conçue pour alerter ses équipes de sécurité lorsqu’un contenu lié à un hashtag et enfreignant ses règles connaît une soudaine augmentation. Elle permettra d’identifier les comportements potentiellement dangereux.
Enfin, la plateforme a travaillé avec un pédopsychiatre clinicien et une spécialiste du comportement pour améliorer le langage de ses étiquettes d’avertissement. Ces dernières apparaissent lorsque les utilisateurs cherchent du contenu lié à des canulars d’automutilation et de suicide ou à des défis dangereux. Ils seront désormais encouragés à visiter le centre de sécurité de TikTok pour avoir plus d’informations sur ces « challenges » et des ressources supplémentaires comme le numéro national de prévention contre le suicide s’afficheront.